Apiculteur : un métier de « pro »
Paul Ackermann, installé à Plagne.
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En 2014, Paul Ackermann s'installe à Plagne, dans le Bugey, en tant qu'apiculteur professionnel. Aujourd'hui détenteur de 400 ruches qu'il déplace au gré des saisons pour produire du miel de sapin, de montagne, de printemps toutes fleurs, d'acacia, de colza ou encore de châtaigner..., il vient d'investir dans un bâtiment et du matériel adapté à l'extraction du miel. Rien ne prédestinait cet œnologue de formation, originaire du Haut-Jura, à élever des abeilles. Pourtant, lorsqu'il développe une profonde amitié avec un autre apiculteur de l'Ain, le déclic se produit. « J'ai suivi toute son installation et j'ai trouvé l'élevage des abeilles très intéressant. J'ai fait deux saisons avec Sébastien Bouverot, à Confort où j'ai appris le métier. Je rapatrie mes ruches à Plagne en juin, juillet et août. Les tilleuls donnent du nectar intéressant, mais aussi toutes les fleurs de prairie, le sainfoin, le trèfle blanc, l'épilobe, et le sapin. Le reste de l'année j'installe mes ruches en plaine de l'Ain, Ambérieu-en-Bugey, Jujurieux, Poncin, Neuville, Priay, jusqu'à Hautecourt », explique-t-il.
Paul Ackermann s'est installé progressivement : « j'ai commencé à développer mon cheptel lorsque j'étais en stage et je l'ai augmenté petit à petit. J'ai fabriqué toutes mes ruches, en bois d'épicéa, sur deux hivers ». Paul produit entre dix et 15 tonnes de miel par an. « La contrainte principale reste la météo et les aléas climatiques, d'où l'intérêt d'être transhumant et de faire plusieurs miellées (quatre à cinq par an). Pour l'acacia par exemple, ça n'est pas une bonne année à cause du gel. Pour le miel de printemps, c'était bien parti mais ensuite il a fait trop froid. Quant au miel d'été, la récolte est bonne ».
Investissements pour l'avenir
S'il vend aujourd'hui toute sa production de miel en vrac à des grossistes, il projette d'en mettre une partie en pots (40 %) dès l'an prochain. D'où des investissements conséquents réalisés cette année : un bâtiment de 360 m² destiné à l'extraction du miel, le stockage et le conditionnement ; ainsi qu'une chaîne d'extraction, une couveuse, un élévateur pour la transhumance, un véhicule 4x4 et une remorque. « Je vais créer un atelier bois dans le bâtiment pour l'entretien du parc des ruches ainsi que pour l'élevage des reines. Dans la nature, les reines sortent une fois de la ruche puis pondent toute leur vie. Je voulais des reines déjà fécondées. Je les fais donc féconder dans des nucléi (petites colonies), et je les renouvelle tous les deux ans dans les ruches », explique-t-il.
180 cadres à l'heure
Grâce à sa chaîne d'extraction, d'un coût de 35 000 €, il atteint une cadence de 180 cadres à l'heure. « Avant mon achat, j'utilisais la chaîne de Benoît Rambaud, de l'Espace apicole de l'Ain à Bettant. Il y a une vraie solidarité dans ce métier, et c'est très appréciable. J'ai également de très bons contacts avec les agriculteurs chez qui je pose mes ruches, en général dans des pâturages. Cela n'a pas toujours été facile au début, mais j'ai finalement pu nouer avec certains de très bonnes relations ».
Et d'ajouter : « par contre nous avons parfois de mauvaises surprises. J'ai été victime de vol : une trentaine de ruches avec la récolte installées à la Tranclière. Le préjudice a été estimé à 15 000 €. J'ai trouvé ça particulièrement dur ».