Agribashing
Venez donc voir ce que Greenpeace appelle une "ferme-usine"

Greenpeace a publié sur son site une carte interactive des « fermes-usines » de France, sous-titrée « Une menace pour l’élevage français ». Plusieurs dizaines de fermes familiales de l'Ain sont injustement stigmatisées par cette publication erronée. Pour le démonter, les syndicats vous invitent à visiter une de ces exploitations.
Venez donc voir ce que Greenpeace appelle une "ferme-usine"

Médiatiquement, le coup est beau. Le 26 novembre, Greenpeace a publié sur son site une carte interactive des « fermes-usines » de France, sous-titrée « Une menace pour l’élevage français ».

4413 fermes y sont recensées et localisées. L’internaute pourra aisément, à partir de ce document, poser des noms sur ces points rouges, qui correspondent, selon Greenpeace, à un modèle agricole à détruire.

Ces fermes, présenteraient des concentrations d’animaux trop importantes ramenées à la surface des bâtiments et dont le cheptel serait à minima le suivant :

- 400 vaches laitières

- 800 animaux de boucherie ou à l’engraissement

- 750 emplacements de truies

- 40 000 de volailles

Plus de 70 fermes de l’Ain sont ainsi allègrement pointées du doigt.

70 prétendues « fermes-usines », présentées comme autant d’entreprises à abattre.

Sauf qu’il n’est nul besoin d’être spécialiste pour mesurer l’énormité de l’erreur commise par Greenpeace, qui a construit son enquête (de terrain on s’en doute), sur les autorisations administratives d’exploiter, sans aucune vérification ultérieure.

Il aurait suffi de pousser la porte d’une de ces fameuses fermes, ou de décrocher un téléphone pour mesurer l’écart qui existe entre ces déclarations administratives obligatoires au-delà d’un certain seuil et la réalité.

Les enquêteurs auraient découvert qu’aucune ferme laitière de l’Ain ne dispose d’un cheptel de 400 vaches ! Idem pour les emplacements à l’engraissement...

Résultat : cette carte, alarmiste, est un tissu d’erreurs.

Cette saillie stigmatisante et infondée, basée sur le triptique délation, imprécision et condamnation, vient alimenter l’agribashing ambiant. Et ce climat haineux finit par sévèrement éroder le moral et la dignité des hommes et femmes qui font l’agriculture.

 

Localement, deux mois après l’incendie criminel de l’abattoir Gesler, ce n’est pas tant l’ignorance des réalités de l’agriculture qui chagrine le plus nos agriculteurs : c’est la légèreté et l’inconséquence avec lesquelles certains courants - cette fois Greenpeace - les jettent en pâture à l’opprobre ; voire pire, les désignent comme cibles pour quelques ahuris, capables des pires extrémités.

 

C’est pourquoi, ce vendredi 29 novembre, FDSEA et JA ont invité la presse à visiter une de ces prétendues ferme-usine. Une exploitation familiale avec un cheptel d’environ 80 vaches à Champagne-en-Valromey.

 

 

Le rendez-vous est fixé à 14h, au Gaec des Eglances.

 

Etienne Grosjean
Rens :  

 

Edouard Jannot, directeur de la FDSEA 01 06 86 76 81 21

 

Nous avons cherché à contacter Greenpeace, mardi, pour obtenir plus d’informations sur la méthodologie employée. Personne n’était en mesure de nous répondreet nous sommes toujours dans l’attente d’une résponse. Nous espérons pouvoir vous apporter ce complément d’information dans le prochain numéro de l’Ain Agricole.