ASSISES DÉPARTEMENTALES DES BOIS ET FORÊTS
Le Département passe à la vitesse supérieure

De nouvelles actions en faveurs de la filière bois-forêts ont été annoncées lors des 2ème Assises départementales organisées à Péronnas, complémentaires à celles du Livre Blanc de la forêt, dont le budget a été porté à 800 000 € par an pour les quatre prochaines années.

Le Département passe à la vitesse supérieure
La parole aux acteurs de la filière, lors de deux tables rondes sur les problématiques et enjeux d’avenir. Photo/Patricia Flochon

C’est dans un décor particulièrement soigné et original, réalisé avec talent par les élèves de la Maison familiale rurale de la Vernée de Péronnas, que se sont déroulées les 2ème Assises du bois et de la forêt. Après une première édition qui a réuni en octobre dernier plus de 120 professionnels de la filière à Nantua, une large concertation a été menée, concrétisée par neuf réunions organisées sous la forme d’ateliers participatifs afin de définir de nouvelles actions structurantes, tout en poursuivant et en intensifiant celles déjà engagées dans le cadre du Livre Blanc de la forêt (2020-2023). Ainsi, durant trois mois (de décembre à février), 149 personnes ont pris part à cette phase de concertation, avec au centre de la réflexion des enjeux majeurs comme : la gestion forestière dans le contexte de changement climatique, la valorisation de la ressource, le morcellement, l’emploi et le recrutement, la communication envers le grand public, la biodiversité, le biosourcé, les réseaux de chaleur et le bois énergie, la construction bois et l’innovation dans la filière bois. Et le président du Département, Jean Deguerry, de rappeler : « Cette réflexion a abouti à la production d’actions concrètes que je veux simples et efficaces dans leur mise en œuvre, rapidement opérationnelles sur le terrain et dont les résultats seront visibles dès l’an prochain. Je m’étais engagé dans cette obligation de résultat et c’est chose faite avec la présentation lors de ces 2es assises des nouvelles actions ciblées ». Et d’annoncer dans le même temps une augmentation de 50 % du budget alloué pour le 4ème Livre Blanc de 800 000 € par an sur quatre ans (2022-2025).
 
Enjeux économique, environnemental, humain et sociétal
 
Au nombre des actions phares adoptées pour préserver la forêt et soutenir la filière bois de l’Ain, on retiendra trois grands piliers, dont la nécessité absolue d’adapter les forêts Aindinoises face au changement climatique (diagnostics climatiques pour orienter les propriétaires dans le choix de nouvelles essences, adhésion à Sylv’Acctes, réduire le morcellement en aidant à l’acquisition du foncier forestier avec un engagement des bonnes pratiques sylvicoles…). Un deuxième axe centré sur l’économique, avec une action nouvelle : travailler sur la valorisation des bois scolytés ou de catégories secondaires et travailler sur la mixité des matériaux avec des projets pilotes d’aménagements communs et d’énergies renouvelables. Il s’agira aussi de renforcer la coopération au sein de la filière et d’ouvrir des débats avec la société civile, et de récompenser les entreprises vertueuses. Lors de ces 2ème Assisses, deux tables rondes ont permis à différents acteurs de la filière de présenter et débattre à propos d’enjeux et problématiques tels que le morcellement des parcelles et les difficultés de gestion que cela entraîne ; l’équilibre sylvo-cynégétique ; la nécessité de valoriser les bois scolytés et de développer des circuits courts. C’est aussi le thème de l’emploi, comme l’indique Valérie Chevallon, directrice de Fibois 01 : « L’emploi est un enjeu majeur de la filière aujourd’hui. Enormément d’entreprises cherchent à recruter et ont des difficultés, à tous les maillons de la filière. Il manque de personnels en forêt. On a besoin notamment de bûcherons manuels ». Il s’agira donc aussi de renforcer la promotion des métiers.
 
Création d’un observatoire des forêts
 
Jean Deguerry annonçait le projet de mettre en place un observatoire des forêts, en lien avec les acteurs de la filière, qui permettra de récolter des donner économiques et environnementales, qui sera piloté par l’ONF. La Préfète, Cécile Bigot-Dekeyzer, invitée à conclure ces 2ème Assises du bois et de la forêt, a souligné : « L’Ain est un département où la filière forêt/bois compte énormément, qui doit faire face à des enjeux colossaux. Rappelons qu’un mètre cube de bois stocke une tonne de CO2. C’est aussi le lieu d’une très riche biodiversité. Un lieu d’attraction pour les activités touristiques. Une filière très importante au niveau économique qui emploie plus que la filière automobile. Dans l’Ain, 10 % des constructions neuves sont en bois. Les assises nationales de la forêt et du bois se sont conclues le 16 mars dernier, sous l’égide de quatre ministres, c’est dire si le gouvernement apporte de l’importance à ce secteur. L’un des objectifs sera de renforcer la contractualisation afin d’éviter que des grumes ne partent à l’export et s’assurer que producteurs et scieurs y trouvent chacun leur intérêt dans la durée. Une mission confiée à France Agrimer pour assurer le suivi des bois ». 
 
Patricia Flochon

 

La filière forêt-bois dans l’Ain – Chiffres clés
204 000 ha de forêt ;
1er département de la région Auvergne-Rhône-Alpes pour le sciage des feuillus et des sapins/épicéas ;
2ème département de la région pour la récolte de feuillus ;
24 scieries, qui débitent 350 000 m3 de bois par an ;
53 chaufferies publiques pour 40 MW de puissance ;
40 entreprises spécialisées dans la construction bois ;
5 500 salariés ;
5 établissements de formation (soit 370 élèves, dont 54 % en apprentissage) ;
1 pôle de compétitivité : Xylofutur ;
1 Maison du bois à Cormaranche-en-Bugey : VisioBois.