IRRIGATION /
Ne pas opposer les citoyens aux agriculteurs

L’association syndicale d’irrigation de l’Ain (A.S.I.A.) s’est réunie vendredi 21 février à la Boisse. Tour d’horizon de l’état des réseaux et des projets en cours.
Ne pas opposer les citoyens aux agriculteurs

« Pour certains nous sommes des pollueurs pour d'autres nous apportons beaucoup. Car si les agriculteurs ne sont plus là, tout sera importé ». Gérard Raphanel, président de l'A.S.I.A. donnait le ton de cette assemblée générale. Une manière de clamer haut et fort que les cultures ont besoin d'eau pour pousser. Une eau qu'il faut parfois prélever dans la nappe et arriver à stocker car les années sécheresse se suivent. Un acte qui n'est pas toujours bien perçu du grand public faute d'explications. Pour François Drogue, maire de la Boisse il n'y a qu'une solution : « communiquer nom d'un chien, cela éteindra bien des foyers. Nous les élus, devons passer un contrat gagnant gagnant entre agriculteurs et collectivités ».

La sécheresse s'installe

Fabien Thomazet, conseiller irrigation et en charge de l’animation de l’A.S.I.A

 

L'année 2019, s'inscrit dans la continuité des quatre écoulées avec un déficit pluviométrique surtout au cours du premier semestre. Elle fait partie des 20 années les plus sèches sur les 60 dernières passées. « La région a toujours soutenu les projets de l'A.S.I.A. et continuera à le faire » a rappelé Alexandre Nanchi, conseiller régional Auvergne Rhône-Alpes. Le plan sécheresse s'est chiffré à 12,4 M E et
10 000 exploitations aidées en AURA.
Les cultures d'hiver ont été irriguées avec 3 et 4 tours d'eau et 6 à 9 tours pour la saison d'été. Fabien Thomazet, conseiller irrigation et en charge de l'animation de l'A.S.I.A. a procédé à une lecture détaillée de l'état des douze réseaux ainsi que des analyses complètes faites sur une liste de 555 pesticides dans les eaux souterraines des différents sites de l'A.S.I.A.

La Dombes est critique

Si le fonctionnement de l'exercice 2019 est positif il n'en va pas de même avec la section des investissements qui enregistre un solde négatif. Pour Gérard Raphanel « le projet de Lagnieu a eu un gros impact. Il a en effet connu plusieurs problèmes techniques sur les pompes et surtout certaines subventions ont dû venir à pied car elles sont arrivées 2 ans après ! mais 2020 sera une meilleure année ». Il a aussi déploré la situation critique vécue par la Dombes dont la nappe reste complexe. Jean Royer de la DDT n'a pas caché le manque de connaissance de ses services sur l'hydrosystème de cette région. Alexandre Nanchi, a précisé que
« La région était prête à aider pour une étude sur le problème de la Dombes en accord avec les communautés de communes, les élus locaux, en y associant la profession agricole ».

La CA de l'Ain accompagne ceux qui se lancent

Michel Joux, président de la CA de l'Ain a, quant à lui, rappelé combien l'agriculture et les agriculteurs étaient indispensables à la société. « Il nous faut trouver ensemble des solutions sur la ressource en eau, et la préserver. La CA de l'Ain accompagne ceux qui veulent se lancer dans l'irrigation. Mais nous voudrions que le gouvernement nous donne un coup de main en nous concertant. Pas comme il l'a fait pour l'Arrêté des ZNT qui va être difficile à appliquer. Il faut cesser d'opposer les citoyens aux agriculteurs ».

Yolande Carron

En chiffes…

• 124 adhérents
• Nombre de réseaux : 12
• Les prélèvements en eau pour la campagne 2019 sont de l’ordre de 17 822 m3 facturés contre
18 889 en 2018. Soit une diminution de 5,65%
• Les 2 postes de dépense EDF et Agence de l’eau sont en forte diminution suite à la négociation de tarifs mais aussi de l’application de taux réduit de la CSPE (Contribution au service public de l’électricité) et d’une baisse de la consommation d’électricité.

 

Petit rappel

 

Chaque adhérent doit veiller à la bonne accessibilité de ses bornes d’irrigation. Certaines se trouvent dans des ronciers en fin de saison et les responsables du réseau ne souhaitent plus intervenir dans ces conditions.