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Portrait

Mickaël Chatelet, éleveur de blondes d’Aquitaine par passion

Installés en Dombes, Mickaël Chatelet et son père se spécialisent dans l’élevage de blondes d’Aquitaine. Rencontre.
Mickaël Chatelet, éleveur de blondes d’Aquitaine par passion

Mickaël Chatelet, un éleveur qui croit en l'avenir avec pour objectif un troupeau de 50 mères

Installé depuis 2011, Mickaël Chatelet vit cette année 2017 comme une année de transition. Associé à son père au sein de l'EARL de la Dombes à la Chapelle-du-Chatelard, il a fait l'acquisition voici quelques mois d'un troupeau allaitant d'une trentaine d'animaux de race pure blonde d'Aquitaine. Année de transition car jusqu'à présent l'exploitation produisait du lait... « Nous avions 35 laitières, mais la ferme ne remplissait plus tous les critères, il aurait fallu se mettre aux normes et repenser la configuration de l'exploitation. L'allaitant correspond totalement à notre structure : système herbager, valorisation de la viande, etc. », explique Mickaël.
Sur une SAU de 79 ha, 20 ha sont consacrés aux cultures et le reste de la surface est constitué de prairies permanentes. Père et fils connaissent déjà bien l'élevage allaitant puisque l'exploitation engraissait déjà depuis dix ans des animaux de race blonde d'Aquitaine. Aujourd'hui ils se lancent en tant que naisseurs.
« C'est par passion pour la race que nous nous reconvertissons, aussi bien pour ses qualités bouchères, que sa valorisation qui est supérieure à celle des autres races allaitantes. Tous les morceaux sont valorisables, les bas morceaux aussi, qui sont de bonne qualité. Il y a une vraie demande pour cette viande persillée, tendre, et qui a du goût », ajoute l'éleveur qui apprécie également la blonde pour ses qualités maternelles et ses facilités de vêlage. Et de poursuivre : « elle s'adapte à tous types de conduite, le système herbager notamment, et s'adapte très bien à la région Dombes. Elle ne craint pas la chaleur, ce sont des bêtes qui aiment le soleil ».

Potentiel génétique et valorisation

L'EARL a pour objectif d'élever à terme une cinquantaine de mères. Un cheptel qui sera augmenté au fil du temps grâce à la transplantation embryonnaire. « La transition s'est faite rapidement car j'ai eu l'opportunité de trouver un bon troupeau, avec du potentiel génétique, qui vient de Rouans, acheté à un éleveur sélectionneur parti en retraite. Nous commencerons les transplantations cette fin d'année. Nous visons des animaux avec de bons bassins, toujours avec la même facilité de vêlage, de bons poids de carcasse... il faut travailler aussi la finesse des membres, la largeur de dos, etc. Sachant que les blondes d'Aquitaine ont des chaleurs courtes et qu'il faut donc intervenir rapidement pour l'insémination. C'est une race qui demande de l'attention, à tous les niveaux. Ce qui est passionnant, c'est que c'est une race relativement jeune (à peine 60 ans) qui évolue encore * », explique Mickaël qui commercialise en vente directe la viande de ses animaux.
L'EARL, équipée d'un laboratoire de découpe construit il y a dix ans, fait appel à des bouchers en prestations de service pour la préparation des morceaux (vendus à la carte à une clientèle d'habitués ). L'exploitation a également développé une activité de ferme auberge, qui après quelques mois de mise en sommeil, redémarrera en fin d'année. Une belle occasion supplémentaire de valoriser et de faire connaître toutes les qualités gustatives de la blonde d'Aquitaine.

Patricia Flochon
Suite au développement de la mécanisation et du déclin des populations après-guerre, éleveurs et politiques se mobilisent pour fusionner les trois rameaux à l'origine de la blonde moderne : garonnaise, quercy et blonde des Pyrénées. Le 20 février 1962, la Blonde d'Aquitaine est née, avec la création de son Herd-Book de la race. 1972 : création de l'UPRA blonde d'Aquitaine. 1er juillet 2008 : transformation de l'upra en organisme de sélection (OS).