GESTION DE L’EAU
Dombes : tous mobilisés pour préserver la ressource en eau

Patricia Flochon
-

Le 26 janvier 2024 à Marlieux, Chantal Mauchet, préfète de l’Ain, et Isabelle Dubois, présidente de la Communauté de communes de la Dombes, ont présidé la 3ème séance du comité de pilotage du Projet de territoire pour la gestion de l’eau baptisé « Eau Ain Dombes Saône 2050 ».

Dombes : tous mobilisés pour préserver la ressource en eau
De gauche à droite : Ludovic Loreau, vice-président de la CC de la Dombes, Isabelle Dubois, présidente de la Communauté de communes de la Dombes, Chantal Mauchet, préfète de l’Ain, Vincent Patriarca, directeur départemental des territoires (DDT) et Sébastien Vienot, son directeur-adjoint. ©PF

Lancée en juin 2022, l’étude du Projet de territoire pour la gestion de l’eau (PTGE) « Eau Ain Dombes Saône 2050 » a livré ses premières conclusions. Une étude qui portait sur deux volets : les caractéristiques de la nappe des cailloutis de la Dombes ; et les perspectives à l’horizon 2050. Les enjeux : la disponibilité de la ressource en eau souterraine et son évolution face au changement climatique, ainsi que les politiques d’action à mettre en œuvre pour atteindre un équilibre entre les besoins et les ressources du territoire. Le troisième comité de pilotage, organisé le 26 janvier à Marlieux, avait pour but de présenter l’état des lieux ainsi que les évolutions tendancielles des besoins et ressources en eau à l’horizon 2050. Un comité qui a notamment réuni dix communautés de communes (dont celle de la Dombes) et de nombreux acteurs sociaux économiques du territoire.

Un état des lieux (synthèse hydrologique, caractérisation des usages et bilan hydrique) à l’heure actuelle en cours de finalisation. Selon la préfète, Chantal Mauchet, « il s’agit maintenant de se lancer dans le plan d’action. Les services de l’Etat accompagnent cette démarche, et doivent valider le diagnostic et le plan d’action. » Une « étape charnière » puisqu’elle basculera ensuite sur une phase participative, où le travail deviendra collectif, afin de mettre en récit les évolutions souhaitables du territoire face aux enjeux de raréfaction de la ressource en eau, qui permettra in fine de définir une stratégie d’adaptation. Concrètement, les prochaines étapes sont fixées à : juillet 2024, pour l’élaboration d’une stratégie d’adaptation (scénarii prospectifs) et décembre 2024 pour l’élaboration d’un programme d’actions chiffré.

En jeu : l’équilibre socio-économique du territoire  

Et Vincent Patriarca, le directeur départemental des territoires, de rappeler le constat « d’un déséquilibre entre les apports d’eau et le volume de la nappe souterraine. La nappe ne se recharge pas malgré les épisodes pluvieux. En Dombes, le sol est assez imperméable. L’eau s’écoule, rejoint les étangs, s’évapore. Seulement 10 à 15 % de l’eau de pluie rejoint la nappe. La situation, qui est à caractère exceptionnel, sera à l’horizon 2050 à caractère « moyen » Est en jeu l’équilibre socio-économique du territoire. » Isabelle Dubois, présidente de la Communauté de communes de la Dombes, a fait part quant à elle de sa satisfaction d’avoir le soutien entier des services de l’Etat et du Département : « On est en ordre de marche. Les débats ont été très intéressants cet après-midi. Il s’agit maintenant de mettre en place des groupes de travail et un plan d’action. » Attendues depuis des mois, notamment par la profession agricole, les conclusions de l’étude ne sont pas encore communiquées. Quelques précisions tout de même, de la part de la CC de la Dombes : « Sur les cinq dernières années, entre 2017 et 2021, l’infiltration des eaux pluviales dans la nappe des cailloutis diminue de presque 35 % par rapport à la période 2010-2021. À l’horizon 2050, les projections indiquent qu’il est probable qu’à l’avenir il y ait une succession d’années plus sèches que la moyenne et que nous basculions dans un régime déficitaire et déséquilibré dans lequel la recharge de la nappe ne permettrait plus de compenser les prélèvements. Les usages en eau du territoire se verraient également impactés ».

Selon la DDT, une communication plus précise sur les résultats est prévue dans les semaines qui viennent, avec un site Internet dédié à la gestion de l’eau et au projet de territoire. A suivre.