COOPERATION/SOLIDARITE
Bresse Val de Saône restitue 40 000 euros à la fruitière du Valromey

Les coopérateurs de Bresse Val de Saône n’oublieront pas le soutien de leurs collègues du Valromey quand ils étaient au fond du trou. Maintenant que la situation s’est amé liorée, pour eux, ils ont décidé de leur rendre la pareille.
Bresse Val de Saône restitue 40 000 euros à la fruitière du Valromey

Le 27 janvier, à l'initiative de la coopérative laitière Bresse Val de Saône (BVS), deux responsables de la future fruitière à Comté du Valromey ont fait le déplacement à Montrevel-en-Bresse.
Jérôme Berthier, président de la coopérative du Valromey et son trésorier, Jean-Baptiste Vignand, ont eu la grande surprise de se voir remettre par Wilfried Packo, président de BVS, un chèque de 40 000 euros pour conforter leur ambitieux projet de création in-extenso d'une fruitière à Comté à Arvère-en-Valromey (NDLR : la première création de fruitière depuis la création de l'appellation Comté), qui devrait ouvrir à l'automne prochain.
« C'est une façon pour nous de renvoyer l'ascenseur à des collègues qui nous ont aidés quand on était dans la panade », commente Martial Darbon l'ex-président emblématique de BVS. Une décision adoptée à l'unanimité par les adhérents de cette petite coopérative de plaine, sauvée in extrémis du naufrage par le succès incroyable de la marque C'est qui le Patron, lancée en 2016 ; qui a permis aux agriculteurs de vivre à nouveau de leur travail.
« Lors du démantèlement de l'URVCL (Union des coopératives de collecte d'Auvergne et de Rhône- Alpes), nous avons bénéficié des réserves financières dont disposait la coopérative du Bugey. Cela nous paraissait juste de restituer aux producteurs une partie du soutien qu'ils nous avaient apporté et que cette somme, à la hauteur de nos moyens, serve à développer un projet de territoire. Si ça peut donner des idées aux assureurs et aux banques pour davantage s'investir dans des projets comme cela, tant mieux ! », s'amuse Martial Darbon.

« Seul, on va plus vite... Ensemble, on va plus loin »

Un retour d'ascenseur inattendu, qui a profondément touché les éleveurs investis dans la création de la fruitière.
« Je tiens à remercier très sincèrement les producteurs et administrateurs de BVS. Notre projet n'est pas facile à lancer. Le bouclage financier est aussi difficile qu'essentiel. Cette aide va contribuer à mettre de l'huile dans les rouages. Rien n'obligeait BVS à faire ce geste. C'est uniquement leur esprit de solidarité qui a joué. C'est beau de voir que des producteurs sont capables de faire en dehors de toute obligation : juste par solidarité entre agriculteurs ! »
Une consolation aussi, après le traumatisme qu'a suscité le démantèlement de l'URCVL et la disparition de la coopérative Bugey-Valromey. « Nous l'avions très mal vécu. Alors voir revenir les fonds sur le territoire, c'est pour nous un symbole très fort. »
Le signe aussi, pour reprendre les propos de Martial Darbon, que même dans la difficulté, il faut garder espoir. « Nous étions au fond du trou. Désespérés. Et finalement, nous avons pu saisir une opportunité qui nous a permis de nous en sortir. Nos collègues du Bugey s'investissent dans un projet qui peut assurer un bel avenir aux éleveurs en permettant à la plus-value de rester dans la région. C'est la preuve que parfois, la roue tourne. »
BVS gardera son regard bienveillant sur les collègues de la montagne. « Si besoin, on essaiera de les aider sur les laits pas très bien orientés. »

Etienne Grosjean