MASSIF JURASSIEN
Emmanuel Macron lance l’opération « un jeune, un arbre »

Sébastien Closa, Jura agricole
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Le président de la République a choisi la forêt jurassienne, particulièrement touchée par le changement climatique, pour lancer l’opération nationale de reboisement « 1 jeune, 1 arbre ». 

Emmanuel Macron lance l’opération « un jeune, un arbre »
Emmanuel Macron a aidé les collégiens à planter les jeunes arbres. Photo/ Philippe Trias - Le Progrès - Pool Image

C’est sous une légère bruine automnale, accompagné de trois ministres, d’élus locaux et d’une cinquantaine de collégiens de Moirans-en-Montagne, Orgelet et Arinthod, qu’il a lancé symboliquement l’opération en plantant des jeunes pieds de chêne, de sapin, d'érable et de cèdre, vendredi 24 novembre. Il l’avait annoncé en septembre : chaque collégien pourra participer à partir de la rentrée prochaine à une activité de plantation d’arbres. Une date qui n’a pas été choisie au hasard puisque, comme l’a rappelé le président, un dicton populaire dit « À la Sainte-Catherine, tout bois prend racine ». De quoi optimiser la reprise des 150 pieds plantés. Cette opération s'inscrit dans l'objectif de replanter un milliard d'arbres en France d'ici 2030. Quelque 70 millions l’ont déjà été à ce jour, à travers le soutien de l’État aux forêts, la compensation carbone, le plan haie et la lutte contre les îlots de chaleurs en ville. Dans le cadre de la planification écologique, ce renouvellement bénéficiera d’un budget de 225 millions d’euros (M€) par an à partir de 2024, auquel s’ajoute un programme de recherche pour adapter les forêts au choc climatique, d’un montant de 50 M€.

Miser sur une forêt « mosaïque »

Le président, accompagné d’une poignée d’élèves, a d’abord cheminé en forêt, l’occasion pour Florent Dubosclard, directeur de l’ONF Jura, de lui expliquer les différents maux dont souffre le massif jurassien. La crise s’installe dans la durée, le département ayant connu cinq sécheresses en six ans, les arbres manquent d’eau. Ce stress hydrique entraîne le dépérissement des sapins mais aussi des hêtres qui deviennent des poires faciles pour le scolyte. Résultat : en six ans, le volume de bois mort récolté a été multiplié par dix. Pour endiguer cette crise, l’ONF mise sur une forêt « mosaïque », composée de diverses essences, et en priorité d’essences méditerranéennes, précise le directeur régional de l’ONF Pierre-Jean Morel. « Elles ont des origines, des gènes, des champignons en commun avec celles que l’on trouve dans notre région, mais, en fonction des glaciations, elles ont évolué différemment », explique-t-il. Pour reboiser cette parcelle, des cèdres de l’Atlas, des érables planes, des sapins de Turquie et des chênes pubescents, produits par la sécherie de la Joux basée dans le Jura, ont été sélectionnés.