SESSION PLÉNIÈRE
La Région veut faire front malgré l’inflation

Les élus du conseil régional ont examiné en session plénière, les 20 et 21 octobre, la prochaine programmation des fonds européens pour l’agriculture et débattu du budget pour 2023.

La Région veut faire front malgré l’inflation

« Nos collectivités sont au bord de l’asphyxie. Le gouvernement ne peut pas laisser faire. Nous demandons un bouclier tarifaire, on parle tout de même de 70 millions d’euros », a indiqué Laurent Wauquiez, le 20 octobre, premier jour de la session plénière du conseil régional. La flambée des charges, énergétique notamment, ébranle les équilibres des particuliers, des entreprises, mais aussi celles des mairies, des Départements et de la Région. Alors que l’orage gronde, le président de Région souhaite maintenir le cap « autour d’une feuille de route claire : arriver à faire face à cette inflation sans augmenter les taxes. C’est une gageure, la facilité serait de laisser dériver. Cela suppose de bien tenir l’ensemble de nos dépenses tout en gardant nos objectifs : relocaliser pour défendre notre souveraineté industrielle et nos emplois, agir en faveur de la sobriété énergétique (hydrogène vert, promotion de l’écologie positive et non sectaire), de la santé et de la sécurité, et préparer l’avenir de nos enfants en poursuivant notamment les investissements dans nos lycées ». Reste que l’élaboration du budget 2023 s’apparente plus que jamais à un jeu d’équilibriste, où les choix, même controversés, s’imposent.

Aider autant avec moins

Sur le Feader (Fonds européen agricole pour le développement rural), même stratégie « de priorités et d’efficacité » qui, selon l’exécutif, a payé lors de la dernière programmation (2014-2022). « Auvergne-Rhône-Alpes est la Région qui a le mieux consommé les crédits Feader de la programmation 2014-2022, et ce malgré un retard de près de 30 000 dossiers en 2016. La Région présente ainsi les meilleurs taux d’exécution de France : tous les dossiers ont été traités et la totalité de l’enveloppe sera soldée d’ici la fin de l’année. Ainsi, aucun euro ne sera reversé à Bruxelles, tous les crédits européens auront bénéficié à nos agriculteurs », a détaillé Emmanuel Ferrand, élu en charge du dossier. Pour la prochaine programmation 2023-2027, l’exécutif doit toutefois composer avec l’inflation évidemment, mais aussi un recul du budget de la Pac qui alimente ces crédits Feader de l’ordre de 20 %. « Pour pallier ces baisses de dotations, la Région accentuera ses efforts de financement pour notre agriculture : nous investirons près de 100 millions d’euros par an pour accompagner les projets des agriculteurs, portant ainsi le budget agricole à 200 millions d’euros par an (Feader + part de la Région) », a indiqué Laurent Wauquiez.

Installer davantage

Plusieurs priorités ont d’ores et déjà été fléchées : l’action autour du changement climatique, le soutien aux projets agricoles structurants, l’installation (avec l’ambition d’accompagner 1 000 nouveaux installés chaque année, contre 825 en 2021), la souveraineté alimentaire, la politique en faveur de la forêt, le développement rural (avec l’ambition affichée de maximiser les crédits), des actions pour l’innovation et le développement… Au total, ces priorités vont être déclinées en vingt-six mesures contre quatre-vingt-douze dans l’ancienne programmation. « Il s’agit de gagner en lisibilité et en fluidité », a indiqué Emmanuel Ferrand. Objectif affiché : optimiser la consommation des fonds européens, et « ne pas s’interdire de travailler avec d’autres Régions pour récupérer de l’argent qu’elle ne consommerait pas ».

Sophie Chatenet

Un plan de bataille énergétique pour les lycées

Alors que la facture énergétique globale des lycées pourrait doubler en 2022 et atteindre 140 millions d’euros en 2023, contre 45 millions d’euros en 2021, la Région a lancé un plan de sobriété énergétique doté de 80 millions d’euros (60 millions d’euros pour les lycées publics et 20 millions d’euros pour les lycées privés). Il devrait permettre de réduire de 30 % la consommation énergétique et les émissions de CO2 des lycées avant 2024.