DOMBES
Gestion de l’eau : un appel au pragmatisme et à la responsabilité
Organisée par le syndicat des étangs de la Dombes, la réunion d'information sur la gestion de l'eau et ses conséquences, a réuni près de 120 personnes le 11 octobre dernier à Lent. La gestion de l'eau, un sujet primordial lorsque l'on sait que durant les mois de remplissage des étangs (d'octobre à avril), la « normale» est de 700 mm d'eau alors que ces trois dernières années la pluviométrie a été nettement insuffisante : 386 mm en 2016/2017, 657 mm en 2017/2018 et 520 mm seulement en 2018/2019 ! « La seule source d'eau pour les étangs est la pluie. C'est donc une denrée rare et chère. Afin d'en optimiser la gestion, un réseau de fossés reliant les étangs a été mis en place. Il permet de récupérer les eaux de ruissellement, les eaux de vidange des étangs, et de garder l'eau au maximum sur le plateau de la Dombes », redira en préambule Sylvain Bernard, conseiller piscicole à la chambre d'agriculture. Partant du constat que l'étang est une propriété privée sur laquelle circule un bien collectif : l'eau, il est du devoir des propriétaires et/ou exploitants d'étangs de respecter un certain nombre de règles de fonctionnement des étangs en chaîne (voir encadré).
Une bonne communication avec ses voisins, un b.a.-ba loin d'être appliqué !
Si le respect des règles de base pour le bien commun relève bien souvent du bon sens et d'un respect réciproque, ces derniers sont malheureusement insuffisamment appliqués. « Faute d'avoir coordonné les dates de pêches, le risque est de ne pas pouvoir récupérer l'eau en amont et que celui en aval ne récupère pas la vôtre. Attention au gaspillage. Avec le risque que l'étang en fin de pêche ne puisse pas se vider... », rappelait vendredi le président du syndicat, Stéphane Mérieux. Le propriétaire est responsable de l'entretien de toutes les structures de l'étang et doit laisser circuler l'eau. En cas de litige, la conciliation est vivement recommandée avant le déclenchement d'une procédure juridique. Le syndicat des étangs est l'interlocuteur à privilégier pour monter son dossier de conciliation. « Le seul objectif de la commission de conciliation sera de trouver des solutions avec vous. Par contre, une fois que le procès-verbal de conciliation ou de non-conciliation est signé, cela a force de jugement », souligne Stéphane Mérieux.
Les bonnes pratiques pour optimiser la gestion de l'eau
Avant d'en arriver au point de non-retour, le plus sage est incontestablement de respecter les bonnes pratiques. Lorsque l'étang est en eau (évolage) : gratter les grilles d'arrivée d'eau et de l'ébie (ouverture aménagée en bas d'étang servant à évacuer naturellement le trop plein, équipée d'une grille empêchant la fuite du poisson) afin que l'eau circule librement. Lorsque l'étang est en assec : entretien des grilles/empellements (sablier et/ou repeindre les grilles ou encore en installer en inox, plus cher que l'acier mais tranquillité à la clé), curage de la pêcherie et du bief (l'excès de boue menant à l'asphyxie des poissons), entretien des digues. Quant à l'entretien des fossés de vidange, il en va de la responsabilité du propriétaire d'assurer le curage, à ses frais. La cartographie des cours d'eau, assurée par la DDT (en cours de réalisation) distingue les cours d'eau des fossés.
Carte disponible en ligne : http://carto.geo-ide.application.developpement-durable.gouv.fr/100/cartographie_ce_ain.map
Une demande pour aider les exploitants à remettre en état des fossés est en cours auprès de la Région Auvergne Rhône-Alpes dans le cadre du Contrat de territoire Dombes - Saône.
Patricia Flochon
En bref
Jussie : « Un mauvais arrachage est pire que tout ! »
Sur les 41 sites recensés lors du bilan de plan de lutte 2013-2018, seuls dix sites restent problématiques. Deux nouveaux sites ont été trouvés en 2018. Quatorze présentent une baisse de la surface de colonisation. Dix-sept sites infestés sont désormais exempts de présence de Jussie. Contacter le syndicat en cas de doute et pour une intervention rapide. Ne jamais intervenir seul. « Un mauvais arrachage est pire que tout. La Fredon interviendra, gracieusement, tant que les foyers ne sont pas trop importants», précise Stéphane Mérieux.
Détection des cormorans : des tests prometteurs
« Le projet, soutenu par le Département, a uniquement pour ambition de détecter les cormorans et non de les effaroucher. Les premiers résultats sont plutôt positifs », souligne Stéphane Mérieux. Le principe : une détection par les ondes et visuelle du cormoran. La deuxième phase de tests débutera fin octobre, pour deux mois, sur le site de Pascal Dannancier. L’ambition : proposer les premiers prototypes aux pisciculteurs en 2020-2021. (Tous les détails dans une prochaine édition).
Journées découvertes Poissons de Dombes : c’est ce week-end !
Pêches d’étangs commentées, dégustations, visite d’ateliers de transformation, menus « Poissons de Dombes » dans les restaurants partenaires… et de nombreuses animations à découvrir en famille. Le programme complet à retrouver sur : www.poissonsdedombes.fr
Bon fonctionnement de la chaîne d’étangs : une responsabilité collective
Les règles à respecter :- Il incombe à chaque propriétaire de restituer l’eau qu’il a reçu
- L’égal accès à la ressource hydraulique pour tous les utilisateurs quels qu’ils soient
- L’utilisation de l’eau pour l’exploitation ne doit pas entraîner de changement dans le sens naturel de l’écoulement des eaux
- Tout propriétaire se doit de respecter la synchronisation et le sens de la vidange des étangs d’une même chaîne
- Chaque propriétaire avertit les propriétaires intéressés de la date qu’il a arrêtée pour effectuer la vidange de son étang
- Lorsque les étangs sont dépendants (sans fossé de ceinture), l’ordre de pêche doit être synchronisé
- Pour les étangs indépendants : l’entretien du fossé de ceinture, de même que sa création, incombe exclusivement au propriétaire qui bénéficie de l’ouvrage. La création d’un fossé de ceinture ne doit pas priver un étang de la chaîne du bénéfice de l’écoulement des eaux.
