FILIÈRE COMTÉ
Nouvelle fromagerie de la Combe du Val : première tranche de travaux en juillet

Patricia Flochon
-

Lors de son assemblée générale, le 6 mai à Maillat, la fromagerie de la Combe du Val inaugurait une nouvelle formule, sous forme d’ateliers de travail dédiés à la répartition des litrages, l’activité de son magasin et les ventes, ainsi que le volet financier. Retour sur les points forts abordés, commentés par son président, Samuel Pertreux.

Nouvelle fromagerie de la Combe du Val : première tranche de travaux en juillet
Samuel Pertreux (au centre), président de la fromagerie de la Combe du Val. ©PF

Combien de sociétaires la coopérative regroupe-t-elle aujourd’hui et pour quel litrage ? 

Samuel Pertreux : « Nous sommes 17 fermes adhérentes, pour 32 sociétaires. En 2023, le litrage transformé était de 5,160 millions de litres de lait à Comté et 1,030 million de litres de lait bio, soit près de 6,200 millions de litres au total. »

Dans un contexte baissier des ventes de Comté, le CIGC* a pris des mesures de régulation pour assurer l’équilibre offre/demande. Quel est votre sentiment sur la décision de ne pas dépasser une production totale de 69 000 tonnes sur la zone d’appellation ? 

S.P. : « L’an dernier, les ventes ont été moyennes, mais les caves des affineurs sont pleines. Le CIGC a donc voté une modulation des références Comté globales de – 8,58 % pour la campagne 2024-2025. Pour nous, c’est d’autant plus facile d’être d’accord avec cette décision que l’on a plus de plaques vertes que de livraisons. Ce qui fait notre prix de lait, c’est le prix des fromages, d’où l’importance de rétablir l’équilibre. »

Comment s’annonce l’année 2024 pour votre coopérative ? 

S.P. : « Les livraisons de lait correspondent aux saisons plus ou moins bonnes de fenaison ou de pâturage. Donc forcément, ça n’a pas suivi l’an dernier. Il nous manquait 400 000 litres pour atteindre notre objectif. Cette année, ça démarre plutôt bien, mais on attend le soleil avec impatience. Il n’y a pas eu de mouvement en 2023, ni cessations, ni installations. Quelques fermes seront à transmettre, mais à moyen terme. Notre porte est ouverte aux nouveaux producteurs. »

Comment se porte l’activité de votre magasin ?

S.P. : « Le chiffre d’affaires du magasin de la fromagerie s’élève à 2,3 M€. Nous avons notamment commercialisé 70 tonnes de Comté, 32 tonnes de beurre, 5 500 litres de crème et 80 000 fromages blancs. La fromagerie propose également la commande en ligne et les clients règlent leurs achats sur place lorsqu’ils viennent retirer leurs produits au Drive. Une formule qui fonctionne bien. »

Le prix du lait payé aux producteurs a-t-il évolué ?

S.P. : « Le lait à Comté est payé 665 €/1 000 litres, contre 658 € l’exercice précédent. En bio, les producteurs sont rémunérés 787 €/1 000 litres. Nous avons mis 45 € de côté, soit 20 € en réserve pour le projet de nouvelle fromagerie et 25 € en réserve redistribuable. »

Qu’en est-t-il du projet de construction d’une nouvelle fromagerie et où sera-t-elle implantée ?

S.P. : « Le nouvel atelier de transformation sera situé entre Maillat et les Grands Moulins, à la sortie de Maillat en direction de la Combe du Val. En juillet prochain, débuteront les travaux de la plateforme. Nous allons commencer le terrassement, par opportunité, sur nos fonds propres. On est prêt, mais on attendra le bon moment pour engager la suite des travaux : atteindre les 7 millions de litres, que les taux d’emprunt s’apaisent, que le coût des matériaux reviennent à des tarifs plus cohérents. En fonction des opportunités, on mettra les accélérateurs ou pas. La prévision étant entre 7 et 8 M€ d’investissements, l’objectif est de ne pas mettre notre prix du lait en difficulté. »

Alors que c’est votre première année de présidence, comment voyez-vous l’avenir de la coopérative ?

S.P. : « J’ai confiance en la coopérative car j’ai un conseil d’administration très présent. J’ai vraiment apprécié cette année de travail tous ensemble. Ainsi que l’a rappelé Gérard Burdet, ancien président pendant quarante ans, les notions d’engagement, de partage et de solidarité sont bien présentes. Un an sur deux, nous organisons une journée « fondue ». Cette année elle aura lieu le 22 septembre, à la coopérative, sous chapiteau. Nous attendons entre 700 et 800 personnes, avec l’implication de 40 à 50 bénévoles pour faire de ce moment une réussite. »

* Comité interprofessionnel de gestion du Comté.

Patricia Flochon