TOURISME
Aintourisme veut structurer une filière agro et oenotourisme dans l’Ain

Margaux Balfin
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Aintourisme a tenu son assemblée générale au centre culturel de Jujurieux ce lundi 13 mai et évoqué sa stratégie de développement touristique pour l’avenir. 

Aintourisme veut structurer une filière agro et oenotourisme dans l’Ain
Damien Abad, président d'Aintourisme, au côté de son directeur Emmanuel Visentin (à gauche) et Marie-Christine Chapel, vice-présidente. Photo/FB

Nouvelle année record pour le tourisme aindinois. Avec 13,2 millions de nuitées totalisées en 2023, la fréquentation en hébergement touristique a bondi de 5 % par rapport à l’année précédente, et de 32 % par rapport à 2016. C’est la progression la plus forte de la région, notait Marie-Christine Chapel, vice-présidente de l’agence départementale. Plébiscité pour son tourisme de nature et son patrimoine historique et culturel varié, l’Ain accueille toujours plus de visiteurs. De quoi réjouir le président d’Aintourisme Damien Abad : « Nous avons retrouvé des niveaux d’avant Covid. C’était notre objectif. Il est désormais de consolider nos acquis. » Pas colosse aux pieds d’argile, l’offre touristique aindinoise prend racines. Plusieurs sites du département ont d’ailleurs vu leur fréquentation bondir en 2023 : plus 25 % pour le musée de la Résistance avec plus de 15 000 visiteurs et plus 19 % pour le Monastère royal de Brou avec près de 100 000 visiteurs. « Nous notions déjà une hausse des nuitées à l’hiver 2022 – 2023, avec 1,9 millions de nuitées marchandes et non marchandes, et ce malgré déjà un manque de neige. Le printemps qui a suivi a été très bon avec une fréquentation touristique de 7 % en plus par rapport à 2022, le mois de mai ayant particulièrement performé. En été 2023, nous étions à plus 6 % de fréquentation avec une arrière-saison ensoleillée mais avec un léger ralentissement, la fréquentation restant stable par rapport à 2022 », ajoutait Stéphanie Luquin, responsable de l’Observatoire touristique d’Aintourisme.

Une année 2023 faste pour l’activité

Un succès sans doute en partie imputé au passage du Tour de France en 2023 et aux nombreuses campagnes de communication d’Aintourisme via France TV, à raison de 435 000 €. À noter aussi l’année dernière, l’ouverture de la cuivrerie de Cerdon qui se place au cinquième rang des lieux touristiques du département les plus visités avec près de 30 000 billets vendus. L’ouverture du domaine VTT-FFC Ain-Forestière l’année dernière ou encore l’importante offre départementale en matière de golf sont autant d’atouts sur lesquels Aintourisme veut capitaliser. La déclinaison pour la première année du dernier Livre blanc 2023-2028 dédié au tourisme adopté par le Département devrait également donner un coup de pouce au développement du secteur et à ses dix filières d’excellence*. Et Damien Abad, par ailleurs conseiller départemental, de se gaudir : « La grande force du secteur touristique dans l’Ain, c’est que les habitants adhèrent à tout cela. Nous voulons bien construire un tourisme de nature et non de masse. Notre objectif, c’est que le tourisme devienne une économie à part entière ». 

Vers un réseau de « Tables remarquables »

Pour y arriver, Aintourisme veut faire de l’Ain une « destination touristique de courts séjours », et la montée en gamme des infrastructures d’hébergement. Pas moins de 57 % des logements sont aujourd’hui classées trois étoiles contre 50 % en 2017. 

Malgré la sortie du vignoble aindinois du label V & D (pour Vignoble et Découverte), l’agence de développement entend aussi structurer une nouvelle filière agrotouristique et oenotouristique en s’appuyant sur le concours de la Chambre d’agriculture et le rayonnement de la marque Saveurs de l’Ain dont Damien Abad a officiellement quitté la présidence, remplacé par Michel Joux, actuellement président de la Chambre d’agriculture. Un peu sur le même principe que les Toques lyonnaises, Aintourisme souhaite enfin développer le label « Tables remarquables » pour des restaurants entre autres engagés dans une logique de circuits courts et produits locaux. 

Les idées de développement ne manquent pas mais pour Aintourisme et les acteurs du tourisme local il faudra concrètement conjuguer avec les derniers défis réglementaires et météorologiques. Entre autres les sécheresses récurrentes qui touchent directement le parc golfique, ou encore la possible obligation future pour les hébergements touristiques de respecter les normes DPE (Diagnostic de performance énergétique). 

*Parmi elles : la gastronomie, l’oenotourisme et l’agrotourisme. Une onzième filière est en devenir et sera consacrée au thermalisme.

Margaux Balfin 

Le tourisme dans l’Ain en chiffres

39 800 lits touristiques marchands 

Dont 57 % classés trois étoiles ; 

Plus de 1 500 établissements ;

49 € de dépense moyenne par jour et par personne ;

8 300 emplois (5 % de l’emploi du département) ; 

53 % des visiteurs français sont urbains ;

38 % de la clientèle française vient de la région ;

33 % de nuitées réalisés par la clientèle étrangère (Suisse, Allemagne et Pays-Bas essentiellement).