Les actions en faveur de la gestion des espaces extensifs et du développement du pastoralisme se poursuivent, de nombreux investissements à l'appui et le soutien renouvelé des collectivités.

Le morcellement parcellaire est un problème récurrent en zone de montagne, particulièrement sur les secteurs pastoraux de basse altitude situés dans le voisinage des sièges d'exploitation et des lieux d'habitation. La Sema (Société d'économie montagnarde de l'Ain) poursuit activement son action en faveur de la structuration des espaces extensifs. La création d'une AFP (Association foncière pastorale) est une bonne solution pour s'affranchir du morcellement foncier et favoriser la gestion collective des terrains et ce, sans altérer les droits des propriétaires. Dans l'Ain, on en compte une petite vingtaine. Dix-huit pour être exact, représentant près de 3 040 ha pour 1 258 propriétaires sur 9 946 parcelles. « Le travail de suivi et d'animation des AFP existantes consiste à apporter un appui à la recherche de candidats pour exploiter des terrains, finaliser les contrats de location après rencontre des candidats, gérer les conflits avec les propriétaires, monter le projet de travaux et accompagner sa réalisation. Mais aussi démarrer la comptabilité et mettre en place le programme de gestion des fermages, aider à la préparation des premières assemblées générales et plus globalement, permettre aux AFP d'être plus autonomes dans leur gestion du quotidien », explique-t-on à la Sema qui s'est réunie en assemblée générale le 19 avril dernier. L'occasion pour son président, Adrien Bourlez, de se féliciter de l'aboutissement d'un projet d'assurance collective qui permet aux AFP de réaliser des économies importantes. Un projet de fédération est également en cours de réflexion afin d'améliorer les synergies entre les associations.

Une lutte efficace contre la déprise

L'Ain totalise également dix-neuf groupements pastoraux (GP) qui gèrent près de 4 600 ha de terrains où pâturent 3 640 animaux (pour 110 exploitations adhérentes). Cinq salariés, ou prestataires, travaillent sur ces espaces, assurant la surveillance des animaux et l'entretien des infrastructures. Le chantier d'entretien collectif mené sur le canton de Saint-Rambert-en-Bugey, porté par la Cuma d'Arandas, a été un réel succès. Pari réussi pour cette opération qui visait à entretenir l'espace et lutter contre la fermeture des terrains tout en favorisant la rentabilité économique des espaces et des exploitations. Achevés au printemps 2018, les travaux ont permis la réouverture de 29 ha répartis sur six communes. Une partie du bois scié a été valorisée en bois énergie.

615 000 € investis en 2018

Pour Adrien Bourlez, le bilan de l'année 2018 s'avère donc très positif : « Malgré des mouvements de personnel importants, la Sema a su développer son activité et s'engager dans de nouveaux projets. C'est une année exceptionnelle, avec le dépôt de dix dossiers de travaux et de quatre études de projets d'AFP, pour un total de subventions allouées aux investissements pastoraux et à la structuration collective de plus de 425 000 € pour 615 000 € de dépenses. Le développement du pastoralisme a été soutenu par le Département de l'Ain à la hauteur de nos attentes et des enjeux, ainsi que par la Région et les fonds européens ». La Sema poursuit pour l'heure, en lien étroit avec le réseau Auvergne-Rhône-Alpes et la Région, la construction d'une nouvelle politique pastorale qui a pour ambition de promouvoir les plans pastoraux territoriaux (PPT) dans l'Ain. Et le président de conclure : « en 2019 nous souhaitons promouvoir le pastoralisme auprès du grand public avec le développement d'une signalétique pastorale ambitieuse, pédagogique et fédératrice, tout en continuant de renforcer le lien avec les collectivités territoriales pour gérer ces espaces à la croisée d'enjeux multiples dont l'entretien des paysages constitue un socle important ».

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