DISPARITION
Olivier Leroy, président de la Cuma de Verjon, est décédé

Margaux Legras-Maillet
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Journaliste au Progrès depuis trente ans, musique addict à la gouaille unique, Olivier Leroy a beaucoup œuvré pour la vie locale de son village. 

Olivier Leroy, président de la Cuma de Verjon, est décédé
Journaliste au Progrès pendant près de trente ans, Olivier Leroy avait été élu président de la Cuma de Verjon l’an dernier. Photo/ Compte Facebook d'Olivier Leroy

Olivier Leroy est entré à la Cuma de Verjon au début des années 2000, il en était même devenu secrétaire, puis président l’an dernier, à la suite de son compère, Laurent Chaudouet, fatigué par la maladie. Comme lui, Olivier Leroy a appris à distiller avec les anciens du village et chaque année il produisait sa propre gnole, fruit des poires de son verger. Le Verjonnais rameutait d’ailleurs régulièrement des copains de la ville, de Péronnas ou des alentours pour leur faire profiter des deux alambics de la Cuma. En 2017, alors qu’elle est menacée de disparition – un trop grand nombre de ses administrateurs dépassent les 70 ans – celui que tout le monde appelle Lee Roy se mobilise pour sauver la tradition du village. « En 2011, on a pris la relève, sous l’impulsion d’Olivier, il faut le dire. On s’est présenté avec un ou deux jeunes, pour faire baisser l’âge. J’étais président et lui secrétaire. J’ai tenu l’affaire avec Lee Roy jusqu’en 2020-2021. C’était une tradition qu’on voulait continuer à faire vivre », se souvient Laurent Chaudouet. Amis de longue date, les deux acolytes et un troisième voisin, François Bride, décédé l’an dernier, forment un trio d’enfer, la « verjonaille », comme les baptise amicalement un habitant du coin. « On se voyait quotidiennement, il me racontait tous les scandales avant que les articles soient publiés dans le Progrès. (…) Moi j’étais un baba cool, lui il faisait partie de la nouvelle culture rock, il suffisait de lui mettre du Pink Floyd ou du Stone pour qu’il parte en courant », lâche Laurent Chaudouet. Tombé dans la musique punk à ses débuts, le dada d’Olivier Leroy c’est plutôt les Têtes Raides qu’il accompagne parfois en concert. Il anime d’ailleurs pendant longtemps une rubrique dédiée au « rock » dans le Progrès. Bout en train au franc parler, sa générosité et son sens de l’accueil sont encore racontés par ses amis. 
Investi et sincère, Olivier Leroy l’est en amitié, mais aussi pour son village et la vie locale, de la conception de boudin avec les pompiers du village au comité de fleurissement dont il a été le président. Il est aussi entré au conseil municipal dans la mandature précédente, et représentait la minorité politique avec Laurent Chaudouet et Christian Bolomier. Malgré des échanges parfois houleux, Philippe Jamme, maire de Verjon, garde en mémoire sa connaissance des sujets politiques et ruraux : « c’était une personne avec une très bonne connaissance, ouverte et avec qui on pouvait avoir des discussions autant sur la politique que l’agriculture. Il y était attaché et s’y connaissait. Il avait ses idées, mais il a toujours travaillé pour l’intérêt du conseil municipal. » 
Après avoir travaillé une trentaine d’années comme journaliste au Progrès, une clause lui permet en 2019 de bénéficier d’un départ anticipé du quotidien. Olivier Leroy était un localier comme il n’en existe plus aujourd’hui, sa plume incisive et son esprit libre manqueront à la profession. Il s’est éteint le samedi 23 juillet à l’âge de 61 ans des suites d’un cancer. Nos pensées vont à ses proches, ses confrères et ses amis.