Quand l’énergie solaire se fait citoyenne
.jpg?fit=crop-center&p=w-sm,webp)
Le projet a germé il y a cinq ans. Bernard Souillet, qui travaille pour Enedis sur les problématiques de développement durable, réfléchit alors, avec une poignée de convaincus, à mettre en place des solutions concrètes pour investir dans des projets de production d'énergie renouvelable. Deux ans plus tard, l'association Bresse Energies Citoyennes voit le jour, ainsi que la SAS du même nom créée pour porter les investissements et gérer les centrales photovoltaïques installées. Si l'association est encore une petite structure, elle voit grand et peut désormais compter sur un soutien de taille, la communauté du bassin d'agglomération de Bourg-en-Bresse ayant acté mi-septembre la décision d'investir 50 000 € dans la SAS. Bresse énergies citoyennes compte parmi ses actionnaires la commune d'Etrez, 150 citoyens du bassin de Bourg-en-Bresse et la Région, dont l'engagement officiel est attendu cet automne.
Autres projets en cours
« Nous souhaitons avant tout travailler avec les collectivités », explique Bernard Souillet. « Notre objectif est d'être visible, pour faire passer le message. Les premières installations sont terminées : deux toitures ont été recouvertes de panneaux photovoltaïques à Etrez, sur l'école et les vestiaires du stade de foot. À la Toussaint ce sera au tour du gymnase de Confrançon. D'autres projets sont en cours : la tribune du stade de foot de Saint-Denis au printemps prochain et l'école Les Arbelles de Bourg-en-Bresse. Pour cette dernière nous sommes en attente de la validation de l'architecte des bâtiments de France. Tous ces projets totalisent 870 m² de panneaux, pour un investissement de 220 000 €. L'objectif étant que les collectivités communiquent sur ces réalisations ».
Petits et grands : tout le monde peut participer
La particularité de Bresse Energies Citoyennes est d'être ouverte à tous. Sur les 150 citoyens engagés, près de la moitié sont des enfants. Devenir actionnaire est possible aux plus jeunes à partir de 50 € et 100 € pour les adultes. « On a deux effets de levier : les gens qui vont nous rejoindre à l'association et la volonté de travailler sur du très long terme. Les
bénéfices serviront à rémunérer les actionnaires mais surtout à investir dans de nouveaux projets », ajoute Bernard Souillet.
Concrètement, comment ça marche ?
Les parts sont bloquées pendant cinq ans, au bout desquels l'actionnaire peut soit récupérer son capital avec les intérêts (le taux du livret A étant la référence, plus la valorisation de la toiture), soit les revendre à qui il le souhaite. L'association fait preuve d'une véritable éthique. En plus des motivations qui l'animent (adopter une attitude responsable face au changement climatique, développer l'autonomie et l'indépendance énergétique du territoire, créer de la valeur locale via l'énergie produite et l'activité générée), elle est fière de financer des panneaux solaires exclusivement français, fabriqués à Bourgoin-Jallieu. « Sans vouloir rentrer dans les clichés, on ne voulait surtout pas des panneaux chinois posés par des polonais », souligne son président qui aime à donner à titre d'exemple le fait « que 12 m² de panneaux solaires peuvent alimenter une voiture électrique. BEC, c'est avant tout se substituer aux énergies fossiles ! ».