Implantée à Viriat, Ovade, usine de valorisation bioénergétique des déchets ménagers, traite et transforme par un tri mécano-biologique et un processus de méthanisation-compostage, les déchets ménagers de plus de 320 000 habitants du département de l'Ain. L'usine est née d'un partenariat entre Organom, le syndicat intercommunal de traitement et de valorisation des déchets et les intercommunalités membres du syndicat (196 communes), tous engagés dans un programme de prévention et de réduction des déchets pour le bénéfice global des communes membres et de leurs habitants.
L'unité dispose d'un équipement innovant permettant de séparer les déchets selon leur nature grâce à un tri poussé. La matière organique récupérée est traitée par méthanisation pour obtenir du biogaz et produire du compost de qualité, valorisable en agriculture. Un compost conforme à la norme NFU 44-051 qui a pour caractéristique d'être très riche en matière organique, avec une fourniture potentielle d'humus de 200 kg par tonne et un ISMO (Indice de stabilité de la matière organique) de 75 %, preuve de la bonne maturité du produit.

Un process rigoureux

Concrètement, le produit qui résulte du nettoyage de la matière organique est mélangé à des déchets verts préalablement broyés constitués de végétaux, de branches, de tontes de gazon, de feuilles en provenance des déchèteries. Ce mélange est répandu dans des tunnels de maturation, étape permettant le séchage et le début de la phase de compostage de la matière. Le compost va être amené progressivement à maturation, le principe étant d'aérer et de retourner le compost pour le stabiliser. Après cette étape, le compost est transporté dans l'une des loges de post-maturation. Au bout de trois semaines, il est retourné et entreposé dans une seconde loge. Ce retournement permet d'aérer et ainsi de fournir l'oxygène nécessaire à la stabilisation du compost qui, une fois stabilisé, est ensuite affiné, filtré par un crible à maille fine de deux cm. Le compost qui en ressort est homogène et désormais facilement utilisable. Il est analysé avant d'être vendu. Les morceaux les plus gros issus du dernier crible, au-dessus de deux cm, sont mélangés aux végétaux broyés et servent de structurant pour le digestat. Ils sont ainsi réintroduits dans le procédé de compostage.

Partenariat avec la chambre d'agriculture

Le 6 juillet dernier, lors de la visite de l'usine spécialement organisée à l'attention des agriculteurs, le directeur du site, Stéphane Bisensang, est revenu en détails sur les étapes de fabrication du compost, en présence du président d'Organom, Yves Cristin, et de Sylvain Beguet, chargé de mission environnement, compostage et suivi des épandages de boues à la chambre d'agriculture de l'Ain. Un partenariat entre Ovade et la chambre d'agriculture a été initié afin d'instaurer un suivi des parcelles utilisant le compost produit sur le site. « La chambre assurera le suivi de la conformité à la norme et la mise en place d'un réseau de parcelles témoins (nombre encore à définir), avec des analyses initiales pour acquérir des références sur la qualité agronomique du produit et son impact sur les sols. C'est une sécurité pour les agriculteurs », souligne Sylvain Beguet.

Patricia Flochon

Compost d'Ovade : des atouts pour les sols