Les rouages du marché au cadran exposés à la préfète
Chantal Mauchet, préfète de l’Ain, a visité ce mardi le foirail de la Chambière. Visite guidée par son directeur Bertrand Bardet, échanges à la clé avec les acteurs de la filière élevage et le directeur départemental de la protection des populations, Eric Kerourio.

Maillon essentiel de la filière élevage dans le département, le foirail de la Chambière, basé à Saint-Denis-lès-Bourg, est dans le top 10 des plus importants marchés de bétail vif de France. Depuis le 7 janvier dernier, le foirail est passé en mode marché au cadran. Une petite révolution qui, si elle bouscule les habitudes bien ancrées des plus anciens, a boosté les ventes, avec près de 10 % d’apports supplémentaires (nombre d’animaux en plus). Le chiffre d’affaires de la SAEM (Société anonyme d’économie mixte) a quant à lui doublé. Pour rappel, l’investissement de 750 000 €, financé par la SAEM, a permis d’équiper le marché de dispositifs modernes pour le tri, la contention et la pesée des animaux, garantissant leur sécurité et celle des personnes, et d’un chapiteau équipé pour la vente aux enchères. Une vente au cadran qui assure aujourd’hui une totale transparence et une mise en concurrence des acheteurs.
En pratique, la vente se déroule en deux temps tous les mardis matin. La première session commence dès 8 h, pour les jeunes veaux destinés à l’export ou à l’engraissement en France. La deuxième, à 11 h, concerne les bovins destinés à la boucherie et les bovins adultes destinés à l’engraissement ou à l’élevage. Les animaux sont pesés à partir de 4 h du matin et les acheteurs potentiels peuvent aller les voir 30 minutes avant le début de la vente.
Bien-être animal et traçabilité sanitaire
La visite de ce mardi fait suite à l’opération de contrôle – à caractère essentiellement pédagogique, axée sur le transport des animaux vivants – conduite par la direction départementale de la protection des populations mardi 13 mai, sur plusieurs sites de l’agglomération de Bourg-en-Bresse : le foirail de la Chambière, l’abattoir des Crêts, et la Coopérative d’abattage de Bourg (CAB). Pour rappel, le transport des animaux est encadré par le droit de l’Union européenne (règlement (CE) n°1/2005 du Conseil du 22 décembre 2004 relatif à la protection des animaux pendant le transport et les opérations annexes) et l’article L.214-12 du Code rural et de la pêche maritime. Ces contrôles ont donné lieu à la distribution d’un fascicule rappelant les règles à respecter en lien avec les directeurs des établissements concernés. Ces fascicules peuvent être consultés sur le site internet des services de l’État de l’Ain :
https://www.ain.gouv.fr/Services-de-l-Etat/Direction-Departementale-de-la-Protection-des-Populations-de-l-Ain-DDPP/Actualites-et-publications/Transport-des-animaux-vivants
Le foirail de la Chambière, agréé pour les échanges d’animaux (en février 2024 le site a obtenu deux agréments européens d’une durée de cinq ans : FR 01 344 133 M pour l’activité de marché hebdomadaire du mardi ; et FR 0119R pour le rassemblement de bovins, ovins, caprins et équidés), fait l’objet d’une inspection complète annuelle par la DDPP, ainsi que de contrôles officiels au minimum une fois par mois. En parallèle, l’établissement assure des contrôles internes, conformément aux procédures de son agrément sanitaire. Chaque semaine, les vétérinaires sanitaires désignés par l’exploitant réalisent un contrôle sanitaire des animaux, prenant également en compte les aspects relatifs au bien-être animal. Le Dr. Florianne Dammery, vétérinaire libérale assurant des missions au nom de l’Etat, et Xavier Pacreau, technicien des services vétérinaires de la DDPP, ont témoigné mardi de l’importance de leurs missions.
Situation sanitaire, le mot d’ordre : biosécurité
Eric Kerourio, directeur départemental de la protection des populations, a saisi l’occasion de faire un point sur la situation sanitaire et ses enjeux. « Le contexte sanitaire national, européen et international, est assez critique. Concernant la fièvre catarrhale ovine, on est sur une endémie. La France est reconnue contaminée sur tout son territoire par le sérotype 8. Un plan d’action est en place pour vacciner le cheptel sur le sérotype 1. La fièvre aphteuse revient sur le devant de la scène, réapparue au centre de l’Europe en janvier 2025, après une absence en France depuis 2001 », précise-t-il. Sans oublier la persistance du virus de la peste porcine africaine chez nos voisins italiens et allemands, affectant le secteur porcin dans la faune sauvage. « On est l’arme au pied avec tous les réseaux pour se préparer. La biosécurité, c’est le mot d’ordre », ajoutera Eric Kerourio, avant de conclure : « C’est la responsabilité de chacun qui fera la protection de tous ».
Patricia Flochon