La Chenaillette : un espace naturel sensible géré par le Département de l'Ain
Au cœur de la Réserve naturelle de la Haute-Chaîne, sur les communes de Mijoux et d'Echenevex, le domaine de la Chenaillette, d'une surface de 156 ha et situé entre 1250 et 1605 m d'altitude, est composé d'un alpage, d'une forêt et d'un chalet. Il abrite une faune et une flore remarquables, avec des espèces rares et protégées. Les bovins ont cessé de paître sur l'alpage depuis 2011 et le chalet tombait en ruines. Devant le risque de fermeture des milieux ouverts et de densification des zones de prés-bois, le Département de l'Ain a fait l'acquisition de l'alpage en 2014 pour la somme des 567 500 €.
Dans le cadre de son Plan Nature visant à préserver et à valoriser 40 sites d'ici à 2021, le conseil départemental a labellisé celui de la Chenaillette « Espace naturel sensible de l'Ain ». Il a ensuite établi un plan de gestion en partenariat avec la Réserve, la Société d'économie montagnarde de l'Ain (Sema), le groupe Tétras Jura, l'Office national des forêts et les chasseurs. L'alpage a été officiellement inauguré au chalet le 19 juillet dernier par les représentants du Département et de ses partenaires dans cette opération.
Un éleveur du Jura voisin et une bergère
Après la réfection du chemin d'accès par les services du Département, des travaux conséquents dédiés à l'équipement pastoral et au chalet se sont déroulés durant l'été 2016. Deux goyas (réserves d'eau) ont été créées, deux citernes ont été refaites, un réseau de sept abreuvoirs a été déployé, 4 km de clôtures ont été installés et le chalet a été rénové. Le montant des travaux s'est élevé à près de 300 000 €, subventionnés à hauteur de 70 % par le fonds européen agricole pour le développement rural (Feader) et le fonds national d'aménagement et de développement du territoire du Massif du Jura (FNADT).
Aucun éleveur du pays de Gex ne s'étant porté candidat pour louer l'alpage, c'est le Gaec des Chauvettes de la Chaumusse dans le Jura, situé non loin de la Chenaillette, qui a été retenu. Depuis le
7 juin dernier, 70 génisses (43 UGB) pâturent l'alpage, surveillées par les éleveurs du Gaec et leur bergère à mi-temps. A terme, l'alpage pourra accueillir jusqu'à 120 UGB. Afin de respecter le cycle de développement des jeunes grands tétras (lire encadré) qui se nourrissent d'insectes dans les prés-bois, les bovins n'ont eu accès à cette zone que depuis le 1er juillet.