Julien Gandrey, président d’Acsel Conseil Élevage
« Des services pour tous à un coût intéressant »

Marc Labille
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En janvier dernier, Julien Gandrey est devenu le nouveau président d’ACSEL Conseil Elevage. Attaché à son territoire étant lui-même d’une commune laitière dynamique, il veillera à ce qu’ACSEL continue à accompagner les éleveurs dans toute leur diversité et face aux défis.

« Des services pour tous à un coût intéressant »
« En Bresse, on peut faire des céréales, mais si le prix du lait est correct et que les bâtiments sont payés, alors produire du lait est intéressant », estime Julien Gandrey.

Le 18 janvier dernier, un éleveur saône-et-loirien a été élu à la présidence d’Acsel Conseil Élevage. Il s’agit de Julien Gandrey, 38 ans, éleveur à Pierre-de-Bresse (lire encadré) qui succède à Michel Pivard. Acsel Conseil Élevage est né de la fusion des Conseils Élevage de l’Ain et de la Saône-et-Loire en 2015. Ce n’était que le fruit d’une collaboration entamée de longue date, tant les deux structures avaient en commun, ne serait-ce que la Bresse, terre historiquement laitière. La zone couverte par Acsel est vaste, constate Julien Gandrey qui cite en exemple le Mâconnais-Clunisois et la montagne de l’Ain, sans oublier quelques élevages laitiers dispersés à l’ouest de la Saône-et-Loire ou encore la Dombes. Cela explique une grande diversité de systèmes allant du lait à Comté aux exploitations robotisées en passant par le bio, et ce, avec des troupeaux compris entre 20 et plus de 300 vaches, fait valoir le nouveau président.

Un bassin de production qui compte

Acsel Conseil Élevage compte aujourd’hui environ 800 adhérents dont 200 en Saône-et-Loire et 600 dans l’Ain. Des chiffres qui ont pâti de « la baisse du nombre d’élevages qui sévit partout », regrette Julien Gandrey. « Dans notre secteur, on n’a pas trop perdu en nombre de vaches jusque-là et notre taux de pénétration est bon », poursuit le président. Mais aujourd’hui, la hausse des charges inquiète.

Pour l’avenir, le nouveau président veut croire aux atouts de la zone laitière couverte par Acsel. « Nous appartenons au deuxième grand bassin de production en France avec un secteur doté d’un bon potentiel pour faire du lait avec de l’herbe abondante et du maïs. En Bresse, on peut faire des céréales, mais si le prix du lait est correct et que les bâtiments sont payés, alors produire du lait est intéressant », estime Julien Gandrey. Le président d’Acsel met en avant aussi la demande croissante de lait de qualité émanant des nombreuses entreprises laitières de la région : laiteries locales, fromages de terroir, filières AOP… Un contexte plutôt porteur, d’autant que l’érosion globale de la production mondiale devrait mécaniquement faire augmenter les prix à terme, présage-t-il.

Conseil à la carte

Face à ce constat, le rôle d’Acsel est d’accompagner les éleveurs à s’adapter. Pour cela, l’ex-contrôle laitier a beaucoup évolué depuis une décennie, devenant, bien au-delà du contrôle de performances, un véritable organisme de conseil. Et aujourd’hui, son objectif est de fournir « des services pour tout le monde ; petits et gros, quels que soient les systèmes, et à un coût intéressant », fait valoir Julien Gandrey. Pour cela, Acsel propose un conseil à la carte. Chaque année, les adhérents peuvent opter au choix pour un conseil sur les fourrages, l’élevage des génisses, l’agronomie, etc. Le conseil et le contrôle de performances sont facturés séparément : à l’heure pour le premier ; au nombre de vaches pour le second.

Au fil des années, les techniciens d’Acsel ont développé des spécialités nouvelles. Pour cette montée en compétences, Acsel peut compter sur la Fidocl (Fédération inter-départementale des entreprises de conseil élevage du Sud-Est). Fédérant treize départements, elle permet de mutualiser les compétences dont la formation des techniciens.

Plus d’autonomie, plus d’agronomie…

Pour aider les éleveurs à progresser dans la technique, Acsel met en place des groupes d’éleveurs se réunissant sur une thématique donnée (agronomie, fourrage, robot, bâtiments, etc.). Ces groupes abordent des problématiques actuelles comme l’adaptation des bâtiments au stress thermique des animaux, illustre Julien Gandrey. La recherche d’autonomie est très présente avec les thèmes liés aux fourrages, à l’agronomie. Acsel s’entoure également des chambres d’agriculture, GDS et autres organisations agricoles pour la mise en place de formations à destination des éleveurs.

« Le rôle d’Acsel est d’aider les éleveurs à choisir les bons ingrédients pour la ration de leurs vaches laitières. Les accompagner vers plus d’autonomie alimentaire en valorisant mieux l’herbe, en incorporant de la luzerne, du trèfle… Acsel est là aussi pour trouver des solutions pour les cahiers des charges non-OGM qui oblige à trouver des alternatives au soja d’importation », conclut Julien Gandrey.