CONSOMMATION
Le prix s’oublie quand la qualité est là !

La première commande de viande estampillée « Viande des Pays de l’Ain »née, élevée, abattue dans l’Ain et qui assure une juste rémunération des éleveurs a été cuisinée et servie aux élèves du collège des côtes de Péronnas jeudi 19 septembre.
Le prix s’oublie quand la qualité est là !

Lorsqu'il a été avisé qu'une viande originaire de l'Ain était disponible à la commande sur le site d'Agrilocal, Gérard Rognard, cuisinier depuis 20 ans au collège des côtes à Péronnas a tout de suite cliqué sur l'onglet pour se faire livrer 55 kg de bœuf bourguignon. « Ah ! j'ai tout de suite été preneur » explique t'il en touillant les plats prêts pour le service de midi. « Je suis fils de paysan, je connais le métier d'agriculteur. Alors lorsque je peux me rapprocher des gens qui produisent local je le fais. Nous pouvons dialoguer avec l'interlocuteur lorsqu'il est de proximité c'est très important. Là je sais que ma viande provenait de la ferme de Nicolas André de Foissiat. Un éleveur dont la traçabilité des produits agricoles est fiable ». Autrefois cuisinier dans un grand collège de Bourg-en-Bresse, Gérard Rognard se souvient des achats de viande en provenance d'Argentine pour le bœuf et même de Chine pour le lapin. Ce type de commandes, dorénavant il se refuse à les faire. Déjà pour faire travailler les acteurs du territoire mais aussi pour apprendre aux jeunes à manger sainement et correctement. « Il faut leur donner le goût des bonnes choses le plus tôt possible, leur apprendre ce qu'est un bon produit ». Ce choix il l'avait déjà fait avec l'intendant du collège en sélectionnant les baguettes la « chaupinette » confectionnées avec de la farine bio par la Sarl Chaudpain de l'Ain.

Le Ceta le désole

Pour ses 500 repas quotidiens, Gérard Rognard achète au maximum local.
« Cela a un coût, certes, qui reste malgré tout infime. Le Bourguignon me revient à 8 euros le kg. Mais le prix s'oublie quand la qualité est là ! » lâche t'il avec un grand sourire. Un sourire qu'il perd lorsqu'il évoque la ratification du Ceta qui supprimera les droits de douanes sur
98 % des produits échangés avec l'UE.
« La concurrence sera déloyale en raison de coûts de production moins élevés et de normes sanitaires moins exigeantes au Canada par exemple, une raison de plus pour consommer local ». Gérard continuera à cuisiner de la « Viande des Pays de l'Ain ». Pour la semaine prochaine, son menu est fait, il a déjà passé commande pour de la macreuse qu'il va faire mijoter en braisé.

 

Yolande Carron

Un réel potentiel pour les éleveurs

 

Jonathan Janichon, président de l’association « Viande des pays de l’Ain ».

 

Jonathan Janichon, président de l’association, était au collège pour le premier service de « Viande des pays de l’Ain » en restauration collective. Ce projet, avec les acteurs de la filière il travaille dessus depuis deux ans. « Il y a un réel potentiel sur la viande dans l’Ain. C’est un levier économique qui répond à la volonté des consommateurs de manger mieux et local ». Pour l’instant l’association regroupe une centaine d’adhérents, un nombre qui va très vite augmenter. Les bêtes de race charolaise sont sélectionnées par Bovi Coop à raison de 20 par semaine. D’ici 2 ans le nombre devrait passer à 25. Un chiffre qui permettra d’assurer une rotation chez les éleveurs. Le créneau de vente est prévu via la plateforme Agrilocal, chez les artisans bouchers, la RHD (restauration hors domicile) et les GMS. D’ailleurs le magasin Leclerc de Bourg-en-Bresse a déjà passé commande pour des steaks hachés congelés qui seront livrés courant octobre. L’association s’est équipée d’un camion frigorifique et c’est son directeur Edouard Jannot qui se charge des livraisons. A moyen terme « Viande des pays de l’Ain » espère obtenir l’IGP (l’indication géographique protégée).

Une viande parfaite pour la charte Agrilocal

 

Yannick Rustan, référent restauration du conseil départemental 01

 

 

Pour Yannick Rustan, référent restauration du conseil départemental, « c’est intéressant d’avoir un produit identifié Ain pour les achateurs. Il rentre parfaitement dans la charte Agrilocal ». L’arrivée de « Viande des pays de l’Ain » sur la plateforme a été envoyée par mail à destination de 140 acheteurs potentiels. 99% des collèges de l’Ain le sont. « les échanges entre acheteurs et fournisseurs se passent bien » précise t’il.