ÉLEVAGE
FCO-8 : « Il ne faut pas s’alarmer, le mieux reste de surveiller les animaux »

Margaux Balfin
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Maladie virale contagieuse véhiculée par des piqûres de moucherons, la fièvre catarrhale ovine (FCO) est observée habituellement en France sous la forme de deux stéréotypes. Depuis la fin août, la maladie s’est montrée plus agressive dans certains départements avec des taux de mortalité inhabituels. 

FCO-8 : « Il ne faut pas s’alarmer, le mieux reste de surveiller les animaux »
Si la FCO circule communément en France métropolitaine depuis 2006, l’Ain est pour l’instant indemne de la forme « exotique » observée plus agressive. Photo/MB

Asymptomatique et passagère dans la plupart des cas depuis 2015 en France métropolitaine, la maladie surprend aujourd’hui pour la surintensité de ses signes cliniques et cas de mortalité. « Il a été identifié une variante du stéréotype 8, confie Julien Levert, directeur du Groupement de défense sanitaire de l’Ain. Le virus a probablement muté mais on ne peut pas encore l’affirmer car nous n’avons pas encore les résultats de l’ANSES à ce sujet. »
Cette évolution de la FCO vers une forme « exotique » plus agressive a pour l’instant été observée dans le Sud du Massif Central, dans les départements du Cantal, de l’Aveyron, de la Lozère et du Tarn. 
 
Quels sont les symptômes ?
 
Aussi appelée « maladie de la langue bleue », la FC0 est une maladie virale contagieuse dite vectorielle, c’est-à-dire qu’elle se propage via les piqûres de moucherons de type culicoïde. Si les ovins et caprins sont les animaux les plus sensibles, les bovins sont aussi largement concernés par la maladie. Il existe 26 stéréotypes de la FCO dans le monde, à noter que seulement deux sont présents en France : les stéréotypes 4 et 8. 
Fièvre, troubles respiratoires, salivations, œdème de la face, cyanose de la langue, hyperthermie, congestion … les symptômes de la FCO sont nombreux.  « Le plus embêtant, c’est que parfois la maladie entraîne une stérilité plus ou moins temporaire chez les taureaux », ajoute Julien Levert. En ce cas des constats de gestation peuvent être conseillés. 
 
Que faire en cas de contamination ? 
 
« Il ne faut pas s’alarmer plus qu’il n’en faut puisque de toute façon, c’est un peu inexorable », résume Julien Levert. La vaccination et la désinsectisation sont les seuls leviers aujourd’hui accessibles aux éleveurs pour enrayer la contamination ou en réduire les facteurs de propagation. Certains agriculteurs exportateurs y ont déjà recours, la FCO étant réglementée au niveau européen. « Le mieux, c’est de surveiller les animaux et de ne pas en acheter qui proviennent des régions du Sud-centre de la France », poursuit Julien Levert.
À noter que si les moucherons vecteurs de la maladie ne résistent pas aux températures basses, l’expérience de la FCO en France a plutôt démontré que cela ne suffisait pas à stopper sa propagation, admet le directeur du GDS Ain.
 
L’Ain, indemne de la forme « exotique » 
 
La vigilance reste donc de mise même si pour l’heure le département de l’Ain est indemne de la forme « exotique » du virus selon la préfecture : « l'instruction technique relative aux mesures de surveillance en vigueur précise que lors de recherche du virus de la FCO, les analyses virologiques RT-PCR de groupe positives et non détectées en typage 4 ou 8 sont transmises au LNR (Laboratoire national de référence) pour confirmation et le cas échéant recherches complémentaires. Ce dispositif est régulièrement appliqué dans le département et à ce jour les tests réalisés, à l'instar de ceux organisés dans la campagne annuelle de surveillance visant à identifier la circulation de stéréotype « exotique » de la FCO, ont toujours été négatifs. »