Des maisons fissurées par centaines

« Qu'on risque ou qu'on risque pas, nous resterons chez nous », soupire Brigitte Martinez qui n'en peut plus de voir sa maison se fissurer de part en part chaque jour. « Nous n'avons pas les moyens d'habiter ailleurs. Au 1er août, mon mari, Marco, cessera son activité, ce n'est pas avec sa petite retraite que nous pourrons faire les réparations. Nous avons travaillé dur pour avoir un chez nous et ne pas payer de loyer. Cette maison, c'est l'investissement d'une vie » ajoute Brigitte dépitée.
L'investissement d'une vie
La maison de Marco Martinez date de 1984. Elle a été construite solidement comme il l'explique. « Elle n'a pas été posée sur le terrain, les pelleteuses ont décaissé le sol pour faire les fondations. Elle est bâtie de briques et de moellons ». Avec le temps, quelques infimes fissures dans le crépi se sont dessinées comme des signatures du temps qui passe. Mais depuis la sécheresse de l'été la maison s'est lézardée à l'intérieur comme à l'extérieur. Parfois sur toute la longueur d'un pan de mur telle une cicatrice profonde. Comme une âme en peine, Marco fait le tour de sa maison avec un mètre en bois, pas assez long pour mesurer l'ampleur des dégâts. C'est impressionnant, surtout au niveau du soubassement qui s'est fendu sur plus de 10 mètres. La sécheresse a fait craqueler le terrain sur lequel reposent les fondations.
« ça craque jour et nuit, la dalle bouge, le sol argileux s'est rétracté, il faudrait injecter du béton dans les fentes pour y stopper » glisse Marco qui n'a de cesse de réfléchir à des solutions techniques pour sauver ses murs. Même le portail en bois de la terrasse a été malmené et a du mal à se refermer.
Aucun remboursement de l'assurance
Les propriétaires ont bien eu le réflexe de contacter leur assurance, mais aucun remboursement ne peut être envisagé, à moins qu'un état de catastrophe naturelle ne soit reconnu. Alors ils constatent, impuissants, des dégâts dans quasiment toutes les pièces de leur villa. Les murs se fissurent, les portes et les fenêtres ont du mal à se fermer. L'isolation thermique n'est plus performante et les frais de chauffage augmentent. Dans presque toutes les pièces, peintures et crépis se déchirent.
Marco et Brigitte Martinez, comme tant d'autres familles qui ont subi les affres de la sécheresse, ne voudraient pas voir le rêve de leur vie s'écrouler. C'est pourquoi, soutenus par l'adjoint au maire, Guy Geindreau, ils ont déposé un dossier en mairie en vue d'une reconnaissance de l'état de catastrophe naturelle.
Yolande Carron
Nombre de sinistres déclarés commune par commune
AMBERIEU EN BUGEY : 2
AMBRONAY : 17
ATTIGNAT : 4
BAGE DOMMARTIN : 11
BAGE LE CHATEL : 1
BEAUPONT : 6
BEAUREGARD : 3
BIZIAT : 14
BOYEUX ST JEROME : 5
BRION : 1
BUELLAS : 16
CEYZERIAT : 30
CHATILLON-EN-MICHAILLE : 1
CHAVORNAY : 1
CHEVILLARD : 1
COLIGNY : 25
CONFRANCON : 16
CORVEISSIAT : 1
COURMANGOUX : 19
CRAS SUR REYSSOUZE : 1
CURCIAT DONGALON : 4
DONSURE : 5
FEILLENS : 1
FOISSIAT : 12
GRIEGES : 27
JASSANS RIOTTIER : 7
JASSERON inconnu
JAYAT : 9
JOURNANS : 1
LAIZ : 25
MARBOZ : 13
MARLIEUX : 1
MARSONNAS : 4
MASSIEUX : 3
MEILLONNAS : 6
MESSIMY SUR SAONE : 30
MEZERIAT : 22
MONTREVEL EN BRESSE : 10
PERONNAS : 1
PERREX : 32
POLLIAT : 38
PONT DE VEYLE : 2
REPLONGES : 135
REVONNAS : 5
ST CYR SUR MENTHON : 18
ST DENIS LES BOURG : 9
ST DIDIER SUR CHALARONNE : 1
ST ETIENNE DU BOIS : 8
ST ETIENNE SUR CHALARONNE : 2
ST GENIS SUR MENTHON : 28
ST JEAN LE VIEUX : 1
ST JEAN SUR VEYLE : 31
SEGNY : 4
VAL REVERMONT : 24
VILLEREVERSURE : 23
VIRIAT : 1
VONNAS :6
Source : préfecture de l'Ain.