PLANTE INVASIVE
Le pic pollinique de l’ambroisie est atteint

Favorisée par un week-end et un début de semaine estival, l’ambroisie continue de libérer des pollens très allergisants. Le risque pour les personnes allergiques est important sur toute la zone Rhône-Alpes. En cas de présence d’ambroisie dans une parcelle, sa destruction est prioritaire insiste la Fredon Aura.
Le pic pollinique de l’ambroisie est atteint

L'ambroisie à feuilles d'armoise est une plante exotique envahissante particulièrement présente en Auvergne-Rhône-Alpes. Elle est devenue une problématique incontournable pour les agriculteurs et pour la biodiversité. À la fin de l'été, la production de pollen d'ambroisie est importante. Il provoque de fortes réactions allergiques (rhinite, conjonctivite, asthme...) chez les personnes sensibles. Actuellement, le pic de libération des pollens est atteint sur toute la région Rhône-Alpes, avec des niveaux de risques élevés pour les départements de la vallée du Rhône. Les allergies peuvent toucher n'importe quel individu, notamment en cas d'exposition intense, répétée ou prolongée. D'après l'analyse des données médico-économiques de 2017, réalisée par l'observatoire régional de santé Aura, près de 600 000 personnes seraient allergiques à l'ambroisie dans la région, ce qui représenterait 40,6 millions d'euros de dépenses de santé par an. Un décret du 26 avril 2017 définit les mesures de lutte à mettre en œuvre contre les ambroisies. Dans les zones où elle est fortement présente, l'éradication n'est pas possible à court terme, des méthodes de gestion appropriées doivent être mises en place en lien avec la réglementation, notamment pour limiter la production de pollen et de graines dans le sol.

Une menace pour les cultures

Identifiée pour la première fois en 1875 dans le Rhône, la plante s'est progressivement installée sur la région suite à des introductions successives. Les ambroisies peuvent se développer et coloniser de nombreux milieux : friches, parcelles agricoles, chantiers, bords de route et de cours d'eau. La présence d'ambroisie dans certaines parcelles agricoles peut entraîner une perte de rendement totale ou partielle, une dépréciation de la valeur du fonds, un déclassement de la récolte ou une réfaction du prix, des charges supplémentaires de désherbage et de travail du sol. Elle induit une gestion pluriannuelle (stock semencier important et une dormance supérieure à dix ans). Gérer l'ambroisie en agriculture, c'est intervenir avant même l'installation de la culture par des actions préventives de type faux semis et rotation des cultures. Les cultures d'hiver exercent en général une concurrence efficace face à l'ambroisie. En revanche, les jeunes ambroisies peuvent germer au printemps sous la culture et se développer après la récolte. La gestion de l'interculture est donc primordiale. Si malgré les mesures préventives mises en place, l'ambroisie se développe dans la culture (le cycle de l'ambroisie coïncide parfaitement avec les cultures de printemps), il est possible d'agir de manière curative. En présence de quelques plants seulement (en entrée de parcelle par exemple), l'arrachage manuel donne de bons résultats. Si l'ambroisie est présente de manière importante sur la parcelle, les techniques de lutte mécanique sont préconisées (binage, hersage, houe rotative). Le désherbage chimique est possible en dernier recours. En effet, des résistances au glyphosate sont de plus en plus souvent constatées, une tendance à confirmer par les instituts techniques agricoles. L'ambroisie se gère sur le long terme. Une fois qu'un pied d'ambroisie est observé, il faut rapidement l'éliminer car il est plus difficile de l'éradiquer une fois installée.

Un dispositif de coordination régionale

La Fredon Auvergne-Rhône-Alpes est chargée par l'agence régionale de santé (ARS) de l'animation du plan régional de lutte contre l'ambroisie. Des groupes de travail régionaux sont organisés annuellement pour assurer la coordination des acteurs de la lutte (collectivités, chambres d'agriculture, gestionnaires de grands linéaires...). Un travail étroit est mené avec les collectivités et leurs « référents ambroisie » pour assurer la mobilisation de tous et notamment la destruction avant pollinisation (limiter le risque pour les personnes allergiques) ou au plus tard avant grenaison pour éviter la dissémination des plants d'ambroisie. Plus de 4 000 référents ambroisie sont identifiés sur le territoire Auvergne-Rhône-Alpes, dont une grande partie d'agriculteurs, notamment sur les territoires ruraux.


Pour plus d'information sur la plante ou la réglementation, vous pouvez consulter le site
http://ambroisie.fredon-aura.fr/