PROMUS AU TITRE DU MERITE AGRICOLE
Les femmes et les jeunes devront être plus nombreux

L’Amoma, l’Association des Membres de l’Ordre du Mérite Agricole de l’Ain présidée par Pierre Pélisson a tenu son assemblée générale annuelle le 12 avril à la Maison familiale rurale de Cormaranche-en-Bugey. Désormais, selon un texte récent, les femmes et les jeunes promus au titre du Mérite agricole devont être plus nombreux.
Les femmes et les jeunes devront être plus nombreux

Fondée en 1995, la section de l'Ain du Mérite agricole, forte de 183 adhérents, figure au rang des plus importantes associations départementales de France. Deuxième, elle n'est devancée que par celle de la Manche mais se place devant celles de la Côte d'Or, du Doubs et de l'Yonne. Un classement rappelé par Jacques James, le représentant national de l'Ordre national du mérite agricole et président de la section de Haute-Savoie venu à Cormaranche en voisin. Mais ce bon résultat pourrait être encore meilleur au regard du nombre des titulaires du Mérite agricole que compte l'Ain, estime le président Pélisson qui suggère d'organiser une campagne d'adhésions. En effet, l'AMOMA rassemble les personnes dont le dévouement à la cause de l'agriculture et de la forêt a été reconnu dans les grades de chevalier, d'officier et de commandeur. Cette distinction, créée en 1883 par le très républicain ministre de l'agriculture Jules Méline, fait actuellement l'objet d'une réforme dont le but est de réduire, de rajeunir et de féminiser le contingent des récipiendaires. Désormais, 50% des demandes de promotions dans le grade de chevalier et 40 % dans ceux d'officier et de commandeur devront concerner des jeunes et des femmes. Un projet de filtrage dont Pierre Pélisson pense « qu'il risque de priver de cette distinction certains hommes méritants et de dévaloriser les promotions féminines en raison de leur caractère obligatoire ».


Soutenir les atouts naturels et historiques du Plateau


L'AMOMA de l'Ain, soutenue par le Crédit Agricole, Groupama et la CGA, a le souci de faire partager à ses membres des moments de découverte dont la convivialité n'est jamais absente. Ainsi, au cours de l'année 2018, plus de quarante membres ont visité la ferme du Sougey à Montrevel-en-Bresse dotée d'un élevage de volailles de Bresse dont la création revient aux collectivités locales. Une autre journée, programmée en septembre 2019, invitera les membres de l'AMOMA à découvrir l'activité maraîchère de la ceinture verte de Lyon. Des manifestations communes à tous les Ordres, du Mérite national, des Palmes académiques, de la Légion d'honneur et du Mérite agricole, « proposent de riches conférences ou rencontres propices à l'échange et à la compréhension mutuelle », rappelle Pierre Pélisson. Cette assemblée générale organisée en Bugey était aussi l'occasion pour les élus locaux du plateau présents de rappeler les actions conduites pour soutenir l'économie d'un milieu rural trop longtemps oublié des grandes politiques publiques. Philippe Émin, le maire du Plateau d'Hauteville (1) et conseiller départemental du canton d'Hauteville, insiste sur les efforts budgétaires des collectivités locales pour conforter la vocation forestière et du travail du bois de la région. « Cinq millions d'euros seront encore investis dans les deux ans qui viennent pour renforcer le pôle bois de Cormaranche-en-Bugey afin de l'inscrire dans la recherche et l'innovation », indique l'élu du Plateau. Pour sa part, Bernard Argenti, le maire délégué d'Hauteville-Lompnes, évoque la création d'une clinique du souffle dont la spécialité sera d'associer les traitements médicaux propres aux pathologies respiratoires à la pratique d'une activité sportive. On le voit, les élus locaux s'appuient sur les atouts naturels et historiques d'une région réputée par la qualité de son environnement, pour son air pur, pour son bois et sa pierre associés aux savoir-faire ancestraux d'une population attachée à son plateau.

 


(1) Plateau d'Hauteville est une nouvelle commune formée depuis le début de l'année 2019 par la réunion de celles de Hauteville-Lompnes, Cormaranche, Thézillieu et Hostiaz.

 

Le pôle bois de Cormaranche-en-Bugey

« Plus d’offres d’emploi que d’élèves diplômés »

 

Visite des ateliers de la Maison familiale de Cormaranche-en-Bugey sous la conduite de son futur directeur, Pierre Roux.

 

 

Le pôle bois installé à Cormaranche au cœur du massif forestier du Bugey compte deux établissements de formation : l’École technique du bois, une scierie école qui prépare à l’emploi de technicien de scierie et la Maison familiale rurale qui forme aux métiers de la charpente, de la menuiserie et de la couverture. La MFR propose des formations du CAP au BP, BTS et même, en partenariat avec l’ECAM Lyon (École catholique d’arts et métiers), une formation supérieure d’ingénieur bois. La Maison familiale de Cormaranche forme 200 élèves dans trois ateliers équipés des dernières technologies, notamment numériques. Un nouvel agrandissement programmé nécessite de réunir un budget de 3,6 millions d’euros pour permettre à la Maison familiale rurale d’intégrer un pôle de recherches dans la valorisation des qualités acoustiques et thermiques du bois, dans l’utilisation de drones pour la prise de mesures de structures monumentales et l’enseignement de la robotique appliquée au travail du bois. À ces formations sur site s’ajoutent dans le cadre d’une alternance propre aux Maisons familiales les stages en entreprise. Pour s’ouvrir de nouveaux horizons, l’école développe des partenariats qui lui ont permis de réaliser en lien avec l’ONF une maison pédagogique dans la forêt de Seillon pendant que ses élèves ingénieurs travaillent à la réalisation d’une passerelle au Petit Abergement. Des échanges avec d’autres Maisons familiales, notamment en Amérique du Sud, offrent aux élèves la possibilité de participer à des chantiers comme récemment au Nicaragua. Régis Dussuyer, prochainement retraité, observe une excellente intégration dans le monde du travail des jeunes formés : « nous recevons plus d’offres d’emploi que nous avons d’élèves diplômés à proposer ! »