REUNION DE CAMPAGNE FDSEA/JA
« Il faudra continuer à occuper le terrain »

Vendredi dernier, les sympathisants de la liste FDSEA /JA étaient réunis à Foissiat puis Marboz, en présence de Thierry Coué, vice-président de la FNSEA et Nicolas Sarthou, vice-président de JA national. L’occasion de défendre un projet dont un des axes forts consistera à maintenir et renforcer la présence des élus dans un maximum d’instances locales. Morceaux choisis.
« Il faudra continuer à occuper le terrain »

La brume et le verglas n'ont pas empêché une cinquantaine d'agriculteurs de venir à Foissiat au Gaec SN2A, sur l'exploitation de Nicolas André et son frère associé Sébastien, où ils élèvent 70 charolaises et engraissent 300 veaux commercialisés sous la marque Bressou.
L'opportunité de galvaniser les troupes à quelques encablures de la fin du scrutin (NDLR : le 31 janvier à minuit).
« On compte sur vous pour voter et faire voter », ont martelé tour à tour Michel Joux, Adrien Bourlez (FDSEA) et Gaëtan Richard (JA). Histoire de rappeler que le taux de participation devra être suffisamment important pour légitimer les futurs élus dans leurs missions et que malgré l'hégémonie des deux syndicats, rien n'est gagné d'avance.
Autre message : c'est par leur présence sur le terrain que les agriculteurs parviendront à se faire entendre et à s'ouvrir des perspectives. Il s'agira pour les futurs élus, de siéger autant que possible dans toutes les instances décisionnaires locales. Un défi qui s'annonce d'autant plus important que le nombre d'élus sera réduit. « On sera moins d'élus. Ce qui veut dire que ceux qui le seront auront encore plus de boulot de représentation » a prévenu Adrien Bourlez.

L'enjeu sera autant politique qu'économique. « Il va y avoir beaucoup d'opportunités à saisir dans nos territoires pour l'agriculture. C'est à nous d'élaborer des projets collectifs avec les élus locaux », confirmait Thierry Coué. Et de prendre comme exemple la question de la gestion de l'eau, l'entretien des paysages, le développement des filières locales...
Le réseau FDSEA/JA présente l'avantage de l'expérience a t'il expliqué.
« Nous défendons une agriculture de solution et de projet, à travers un réseau qui ne se contente pas de dénoncer, mais qui obtient. Parce que nous avons dans nos rangs les gens qui savent demander les choses au bon endroit en justifiant leurs positions. »

EGA : le début d'un modèle

 

La loi Egalim, votée à l'automne, en est l'illustration. Certes, les avancées qu'elle comprend, notamment en termes d'encadrement des pratiques commerciales et de prise en compte des coûts de production dans le mécanisme de fixation des prix ne vont pas assez loin aux yeux de la profession, qui s'y est fortement impliquée. « On a quand même réussi à faire avancer les choses dans le bon sens. On a cassé 50 ans de politique commerciale exclusivement basée sur le « moins cher », qui conduisait au massacre de l'amont de la distribution et s'est construite sur les capacités logistiques de quelques grandes plateformes d'achat. Tout cela a été obtenu grâce à la forte mobilisation syndicale, initiée notamment dans l'Ain sur cette thématique en 2015. C'est trop long, mais on ne casse pas un modèle aussi huilé avec un claquement de doigts », analysait Thierry Coué. Un système mortifère qui ne servait ni le producteur, ni le consommateur. « Il se passe des choses inhumaines dans les box de négociation. On se trouve face à des gens formés pour détruire le psychisme humain, afin d'obtenir ce qu'ils veulent. »
Le salut des agriculteurs passera par sa capacité à nouer des liens directs avec le consommateur. « Une récente étude indique que 83% des consommateurs font confiance aux agriculteurs. Aujourd'hui, le consommateur veut reprendre la main sur ce qu'il achète. C'est à nous d'être capables de lui proposer ce qu'il veut et de contractualiser avec. »

Des opportunités à saisir

L'agriculture devra faire valoir son rôle nourricier mais pas que. « Elle apporte beaucoup à la société. On est le 1er pays touristique au monde, grâce notamment à nos paysages... On contribue largement à la bonifier de notre environnement, en contribuant à préserver l'eau, en améliorant nos pratiques agronomiques, en mettant en place des pièges à carbone... sans être capable de vendre tous ces atouts. Il nous faut être à l'affût des opportunités qui nous permettront de ramener de la plus-value dans les exploitations », a t'il suggéré. Les agriculteurs de l'Ain devraient d'autant moins en manquer « que vous avez la chance d'être au cœur d'un grand bassin de consommation et d'une région centrale et touristique. »
Une bouffée d'optimisme bienvenue. Et une volonté ainsi résumée par Adrien Bourlez : « nous approprier ce nouveau modèle économique et sociétal impulsé par les EGA pour ne plus être livrés en pâture au libéralisme sauvage. »
Tout un programme !

E.G.