TERRITOIRES RURAUX
Un attrait pour la campagne encore plus marqué en bordure des villes

Un tiers de la population d’Auvergne-Rhône-Alpes vit en milieu rural. Selon les départements et la proximité avec les agglomérations, la démographie de ces territoires ne suit pas la même trajectoire, comme l’a analysé dernièrement l’Insee.

Un attrait pour la campagne encore plus marqué en bordure des villes
Le rural autonome, hors influence urbaine, surtout présent dans le sud et l’ouest de la région ainsi qu’en Savoie, concentre 15 % des habitants de la région. ©SD

En Auvergne-Rhône-Alpes, 35 % de la population vit dans une commune rurale, une part proche de celle de la France métropolitaine (33 %). Toutefois, cette proportion varie beaucoup d’une région à l’autre, de 55 % en Bourgogne-Franche-Comté à 5 % en Île-de-France. Les communes rurales couvrent 89 % de la surface d’Auvergne-Rhône-Alpes. Cinq des douze départements que compte la région sont dits « essentiellement ruraux » : le Cantal, où 74 % des habitants vivent dans une commune rurale, la Haute-Loire (70 %), l’Ardèche (60 %), l’Allier (58 %) et l’Ain (50 %).  La Drôme, l’Isère, la Loire, le Puy-de-Dôme, la Savoie et la Haute-Savoie sont dits « intermédiaires », et le Rhône « essentiellement urbain ». Seulement 10 % de la population de ce dernier vit dans une commune rurale.

L’impact des zones de montagne

Regroupé sur 39 % des communes et abritant 20 % de la population, le rural sous influence urbaine est localisé autour des grandes villes de la région, les métropoles (Lyon, Grenoble, Saint-Étienne, Clermont-Ferrand) et les grandes agglomérations (Valence, Annecy, Chambéry, Bourg-en-Bresse…). Le rural autonome est surtout présent dans le sud et l’ouest de la région, ainsi qu’en Savoie. Il concentre 46 % des communes et 15 % de la population régionale, une part proche de celle observée en France métropolitaine (14 %) mais inférieure à celle de la plupart des autres régions de province.

Dans le Cantal et en Haute-Loire, 42 % des habitants vivent dans une commune rurale autonome, plaçant ces départements devant l’Ardèche (32 %), l’Allier (25 %), la Savoie (24 %), la Drôme (19 %) et le Puy-de-Dôme (18 %). À l’inverse, le rural autonome est très peu présent en Haute-Savoie (5 %) et dans le Rhône (4 %). La forte présence des zones de montagne, souvent rurales, et notamment rurales autonomes, est une spécificité régionale.

Attirer vers le rural « autonome » 

Entre 2008 et 2018, en Auvergne-Rhône- Alpes, la croissance démographique des territoires ruraux a progressé de + 0,7 % par an en moyenne contre + 0,5 % au niveau national. Toutefois, cette évolution diffère beaucoup selon le type d’espace rural. Ainsi, le rural sous influence d’un pôle est particulièrement dynamique (+ 1 % par an entre 2008 et 2018) du fait d’excédents naturels (davantage de naissances que de décès) et migratoire (plus d’arrivées que de départs). Ces territoires sont ceux qui affichent la plus forte croissance démographique de tous les types d’espace, urbains compris, au niveau régional comme national.

Dans le rural dit « autonome », la population régionale croît plus modérément (+ 0,3 % par an en 10 ans), mais davantage qu’au niveau national (+ 0,1 %). Cette croissance est uniquement due à des arrivées plus nombreuses que les départs, même si cet excédent migratoire se réduit sur les cinq dernières années. En effet, dans le même temps, et contrairement au rural sous influence urbaine, le déficit naturel se creuse, en lien avec le vieillissement de la population. Les enjeux de redynamisation de ces territoires sont au cœur des politiques publiques actuelles. Entre 2008 et 2018, le rural gagne des habitants dans la plupart des départements. Seuls le Cantal et l’Allier, qui présentent un déclin démographique global, voient leur population rurale stagner.

SC d’après données Insee