SYNDICALISME
Retraites : « pouvoir vivre dignement après des années de labeur ! »

La très dynamique section des anciens exploitants de la FDSEA poursuit le combat au sein de son réseau syndical pour obtenir des retraites dignes et une juste reconnaissance du travail accompli.
Retraites : « pouvoir vivre dignement après  des années de labeur ! »

Faire progresser le montant des retraites demeure « le » cheval de bataille de la section des anciens exploitants de la FDSEA. Réunie en assemblée générale le 9 avril dernier à Evosges, la section avait pour invité d'honneur Jean-Claude Chalancon, président de la section régionale. L'occasion pour ce dernier de donner sans concessions son sentiment sur les dernières mesures annoncées par le président Macron : « Sur la CSG, le gouvernement Macron nous a matraqués. Nous avons envoyé un courrier en ce sens en octobre aux députés. Je veux remercier ici tous les départements qui se sont engagés à nos côtés. Sur la réforme des retraites, il existe 42 régimes et ils ne veulent en faire plus qu'un... Normalement, la promesse était de partir à 62 ans, mais n'oublions pas quand même qu'il faut avoir travaillé 43 ans pour obtenir la retraite à taux plein ! Quant à la valeur du point, sur quoi va-t-il être indexé ? On ne se contentera pas du minimum vieillesse quand on a travaillé et cotisé toute une carrière ! ».
Même son de cloche du côté du président de la section des anciens de l'Ain, René Geoffray qui rappelle non sans amertume : « Après les diverses ponctions du président Macron, nos retraites se réduisent comme peau de chagrin. Il est indispensable et urgent de revoir le montant minimum des retraites, pour permettre à chacun de vivre dignement après des années de labeur. Nous serons également très vigilants sur les conditions fiscales et sociales pour les personnes seules. Notre fédération nationale est porteuse d'un syndicalisme de solutions ».

Pour un socle minimal égal à 85 % du Smic

 

« Le gouvernement Macron nous a matraqués », souligne sans concessions Jean-Claude Chalancon, président régional.

 

D'année en année, les anciens exploitants le répètent sans cesse mais sans grands résultats : « avec un niveau de pension de près de la moitié inférieur à la moyenne nationale, il est indispensable que nos pensions soient revalorisées à travers un financement de l'Etat ». La section nationale place au premier rang de ses doléances « un socle minimal de retraite pour tous les français égal à 85 % du Smic, financé par la solidarité nationale et qui ne doit pas peser sur les cotisations des actifs, mais qui doit être financé par la ressource fiscale ». Elle demande également un traitement équitable pour tous les conjoints qui n'ont pu bénéficier d'une retraite à 75 % du Smic ; exige que les retraites restent indexées sur l'inflation, ainsi que l'harmonisation des systèmes de réversion. Objectif : préserver le pouvoir d'achat des retraités agricoles, alors que la plupart d'entre eux sont dans la précarité.

Reconnaissance de leurs pairs

Michel Joux, président de la chambre d'agriculture, a remercié les anciens exploitants pour leur implication et leur dynamisme : « Si nous avons une agriculture solide en France, la plus belle du monde, c'est grâce à vous ! Il y a deux critères qui manquent aujourd'hui : la rentabilité et la reconnaissance. C'est un véritable scandale que les retraités touchent ces montants. Et je suis absolument contre tout système de CSG. Je suis plutôt pour la TVA sociale, une taxe sur les importations ». A propos des montants des fermages, Morgan Merle, président des Jeunes Agriculteurs s'est fait fort de rappeler que « les jeunes aimeraient aussi que le fermage augmente car ce serait le signe que les revenus augmentent aussi ». Enfin Adrien Bourlez, président de la FDSEA a fait part à l'assemblée du succès grandissant du service Agri Emploi 01 : « nous avons aujourd'hui environ 30 salariés sur le département, mais aussi des contrats avec des retraités pour quelques heures ». A bon entendeur...

Patricia Flochon
En bref…

Une section dynamique

La section des anciens multiplie les rencontres et avantages pour ses adhérents. Thés dansants, journées « retrouvailles », mais aussi des voyages qui ne se départissent pas de leur succès. Après le Monténégro, la Haute-Loire et l’Afrique du Sud l’an dernier, la section affiche un beau programme pour 2019 avec notamment deux voyages d’exception : une croisière en mer Egée en juin et l’Italie en septembre.
La MSA en bonne voie pour sortir de l’impasse ?
Olivier de Seyssel, président de la MSA Ain-Rhône a répondu en toute transparence aux multiples questions relatives aux disfonctionnements de la caisse Ain-Rhône. « La caisse a pris énormément de retard dans les dossiers, essentiellement « famille » et « retraites » ; une année 2018 et un début 2019 très compliqués ! Nous avons embauché un nouveau directeur et nous voyons déjà des effets très bénéfiques. Depuis huit jours, les stocks de dossiers en famille et en santé sont pratiquement à jour. Nous avons également eu des gros soucis au niveau du standard téléphonique. On prenait 40 % des appels seulement, mais la semaine dernière nous étions à 92 %. Je suis un peu soulagé et assez confiant pour les jours et mois à venir. Les antennes ne sont pas menacées et nous développerons les permanences, sur rendez-vous ».