ENVIRONNEMENT
Phytos : « forte hausse » des CEPP en 2020

Selon un récent bilan du ministère de l'Agriculture, la mise en œuvre des CEPP (certificats d'économie de produits phytos) était en « forte hausse » en 2020.

Phytos : « forte hausse » des CEPP en 2020
Le nombre de certificats d'économies de produits phytopharmaceutiques (CEPP) obtenus a grimpé de 2,5 millions en 2019 à 3,8 millions en 2020.

« Le taux de couverture des obligations est en forte augmentation » : il passe de 24,9 % à 38,6 % entre 2019 et 2020, indique un rapport ministériel publié le 9 septembre au Bulletin officiel. Ce ratio exprime le nombre de CEPP obtenus par rapport au nombre d'obligations des distributeurs, qui sont tenus de réaliser des actions visant à favoriser la réduction des phytos. Bien qu'en hausse, l'indicateur montre une grosse marge de progression. Seules 20 % des entreprises ayant obtenu des CEPP l'an dernier ont atteint leur objectif. La FNA (négoce) juge toutefois « énorme » le nombre de certificats obtenus, qui grimpe de 2,5 millions à 3,8 millions. « Cette évolution traduit les efforts considérables des distributeurs » pour réduire les phytos, déclare le délégué général François Gibon. Et de souligner en parallèle la « complexité » du dispositif de CEPP, le nombre « insuffisant » d'actions standardisées. Le 2 mars, la FNA avait lancé un appel à la mobilisation pour ajouter des fiches-actions, visant un objectif de 200 publiées à fin 2023. Elles sont au nombre de 82 en 2020, d'après le bilan.

Trouver « un maximum » de fiches-actions

Aucune pénalité financière n'est prévue quand les obligations ne sont pas remplies. Un décret du 7 novembre 2019 prévoit à la place comme sanction de suspendre la certification des entreprises. Pour y échapper, elles doivent mettre en œuvre les moyens pour atteindre les obligations fixées dans le cadre du dispositif CEPP. Les vendeurs de phytos sont ainsi tenus de « contribuer à la création de fiches-actions », rappelle François Gibon. « Une grande part des négociants sont associés à nos incubateurs régionaux. Objectif : trouver un maximum d'idées de fiches-actions. » Parmi les 82 actions standardisées (1 403 références commerciales) disponibles pour la campagne 2020, 17 sont nouvelles. « Les leviers concernent la mise en œuvre de nouvelles pratiques agronomiques (association de cultures par exemple), l'utilisation de variétés résistantes ou tolérantes aux maladies, l'abonnement à des outils d'aide à la décision (OAD), le recours à des méthodes alternatives (produits de biocontrôle par exemple) et des actions permettant de réduire les quantités utilisées (équipements performants ou adjuvants par exemple) », d'après le rapport. Une montée en puissance est notée surtout dans les méthodes alternatives, qui grimpent en un an de 514 à 664 références par levier ; dans les variétés, qui passent de 359 à 441 références par levier. La dynamique est moins forte du côté des nouvelles pratiques agronomiques (de 66 à 83 entre 2019 et 2020), réduction des quantités (169 à 190), et OAD (22 à 25).

JCD