Assemblée générale de la fédération des Cuma de l’ain
Précision, rationalisation, mutualisation : l’agriculture de demain passera par les Cuma

L'occasion de rappeler les missions de cette structure. A savoir, animer et apporter un appui administratif aux groupes, accompagner les projets, former élus et employés et expérimenter de nouvelles techniques en phase avec les attentes environnementales et la nécessité, pour les exploitations, de maîtriser leurs coûts de production.
Précision, rationalisation, mutualisation :  l’agriculture de demain passera par les Cuma

Des horaires respectés au cordeau et pas de chaises vides lors la dernière assemblée générale de la FD Cuma, décentralisée cette année à Châtillon-en-Michaille. Preuves du sérieux et du dynamisme de cette fédération qui regroupe les 188 Cuma de ce « gros » département coopératif qu'est l'Ain. L'occasion, au détour de bilans dont les responsables n'ont pas à rougir, de rappeler les missions de cette structure. A savoir, animer et apporter un appui administratif aux groupes, accompagner les projets, former élus et employés et expérimenter de nouvelles techniques en phase avec les attentes environnementales et la nécessité, pour les exploitations, de maîtriser leurs coûts de production.
Précision, rationalisation et mutualisation pourraient en être les maîtres mots.
Le président, Didier Perdrix, s'est félicité de l'activité soutenue de son équipe tandis que son secrétaire, Matthieu Troiano, analysait dans son rapport d'activité, que « cet ensemble important de Cuma représente un véritable atout pour l'agriculture de notre département à tous points de vue : installation, limitation des charges de mécanisation, innovation... La diversité des structures est bien représentée et garde tout son intérêt. »
Côté projet, la FD Cuma souhaite améliorer sa communication, à l'intérieur de chaque Cuma et entre Cuma. « Il faut que nous fassions l'effort de plus échanger » a répété Didier Perdrix. Le développement de la production d'énergies renouvelables dans les exploitations devrait se traduire par de nouveaux besoins de mutualisation des tâches. En particulier les méthaniseurs. « Qu'il s'agisse de la manutention, du transport, de l'épandage... Les Cuma vont avoir un rôle à jouer », estime le directeur, Nicolas Boinon. Autre réflexion conduite avec la FREDON : se doter d'outils spécifiques pour lutter contre les plantes aquatiques invasives (jussie, myriophylle, renouée...) Les chantiers manuels ont prouvé leur efficacité à petite échelle, mais au regard de la vitesse de propagation, les exploitants d'étangs ont besoin de réponses plus massives. Pas simple au plan technique, sachant qu'il faudrait, a priori, des engins chenillés amphibis très spécifiques.

 

Franck Loriot, conseiller machinisme.Nicolas Boinon, directeur de la FD Cuma de l’Ain.


Franck Loriot, expert machinisme prestataire pour la fédération, a exposé quelques récentes expérimentations. Eco-conduite, réglage fin du matériel de fenaison, calculs de puissance moteur... Les sujets ne manquent pas pour améliorer les performances technico-économiques des Cuma. L'interlocuteur, bien connu des adhérents, a pu démontrer une fois de plus qu'il maîtrisait son sujet.
Les absents ont toujours tort. Le président Perdrix l'a souligné, déplorant l'absence d'élus régionaux, collectivité essentielle au soutien financier des Cuma.
Le Département, autre partenaire majeur, était lui représenté par son adjoint à l'agriculture, Jean-Yves Flochon. Ce dernier a réitéré le soutien de la collectivité, qui voit dans les Cuma « les outils de l'avenir », qui auront de nouvelles missions à remplir dans le cadre de la transition énergétique. Une vitrine également, de cette « agriculture qui ne reste pas les bras croisés et sait faire évoluer ses pratiques », bien loin « de la caricature que certains en font ».


Si le Département et la Région, qui travaillent main dans la main pour assurer la complémentarité des subventions peuvent rassurer les Cuma, Jean-Yves Flochon a livré ses inquiétudes quant à la pérennité des financements européens avec la nouvelle majorité issue du récent scrutin européen.
Une crainte partagée par le président de la chambre d'agriculture, Michel Joux, qui a promis que la compagnie continuerait d'accompagner les Cuma comme elle le fait depuis très longtemps. « Les Cuma sont quelque chose d'important, qui nous permette de disposer de matériel performant tout en baissant nos coûts de production. »

Etienne Grosjean