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La filière légumes transformés manque de production

a filière légumes transformés1 est en développement régulier. La production et la consommation sont en hausse. Mais les importations restent importantes.

La filière légumes transformés manque de production
Seulement 40 % des légumes transformés consommés sont d’origine française, le reste est importé. ©iStock-VLG

90 % des Français déclarent consommer des légumes transformés. Une proportion en hausse de quatre points par rapport à la dernière enquête qui date de 2000. 87 % des légumes transformés et surgelés sont consommés à domicile et 13 % en RHD. 98 % des Français achètent des légumes en conserve (23 boîtes par an et par foyer) et 82 % des légumes surgelés (11 kg/an et par foyer). Pour répondre à cette demande, la production est en hausse régulière. Entre 2016 et 2023, les surfaces semées sont passées de 64 000 à 73 000 hectares. La production s’est élevée à 862 000 tonnes en 2023 (+ 2 % par rapport à 2022) contre 830 000 environ en 2016. 60 % de la production est destinée à la surgélation et 40 % à l’appertisation. 4 700 ha sont destinés à la filière bio, pour une production de 42 800 tonnes en 2023. Ce segment connaît des difficultés, comme l’ensemble de la filière bio. Certains producteurs ne sèment plus de légumes pour le bio. « Il faut s’attendre à une baisse importante des surfaces en bio en 2024 », explique Jean-Claude Orhan, président du collège légumes de l’Unilet, l’interprofession des légumes transformés. Les pois (46 %) et les haricots verts (33 %) sont les principaux légumes produits pour la transformation. Suivent les flageolets (5 %), les épinards (5 %), les carottes (4 %), etc. La filière se compose de 4 500 producteurs qui fournissent dix industriels. Les légumes sont transformés sur 24 sites industriels répartis sur le territoire, à proximité des zones de culture. 100 % de la production est contractualisée.

Valoriser l’origine France

Mais la filière française ne couvre pas les besoins. Seulement 40 % des légumes transformés consommés sont d’origine française, le reste est importé. Le plan de filière, adopté en 2017, vise à renforcer la part de la production nationale. Mais la production doit surmonter plusieurs difficultés. La première est la protection des cultures. La quasi-totalité des 77 produits phytosanitaires importants (usages majeurs) sont menacés d’interdiction à plus ou moins court terme. « Les trois quarts des moyens de notre recherche sont consacrés à la recherche de solutions alternatives », précise Cyrille Auguste, président de l’Unilet. L’interprofession française des légumes en conserve et surgelés peut accéder à plusieurs guichets du plan de souveraineté fruits et légumes et au guichet agroéquipements phyto du Parsada2. Sur ce dernier point, un projet sur le désherbage, coordonné par l’Unilet, est l’un des premiers programmes de recherche lauréat du Parsada et reçoit 4 millions d’euros sur cinq ans au bénéfice de dix cultures légumières destinées aux conserves et surgelés et dix autres cultures spécialisées. La filière se propose de renforcer la souveraineté alimentaire et la valorisation de l’origine France avec pour objectif 50 % des achats à domicile labélisés origine France d’ici 2027 et d’agir dans le sens d’une production bas carbone et plus agroécologique.

(1) Il s’agit, dans cet article, des légumes transformés hors tomates, champignons, maïs doux et pommes de terre.
(2) Plan d’action stratégique pour l’anticipation du potentiel retrait européen des substances actives et le développement de techniques alternatives pour la protection des cultures.

Actuagri