AVICULTURE
Une nouvelle présidente à la tête de la filière avicole

Sandie Marthoud succède à Régis Janichon pour défendre les intérêts de la filière et relever les défis liés au développement de l’aviculture dans l’Ain.
Une nouvelle présidente à la tête de la filière avicole

En ces périodes de canicule les volailles souffrent ! Interrogés lors de l'assemblée générale de l'association filière avicole de l'Ain le 4 juillet dernier, quant aux conséquences de la chaleur sur la production, les responsables des différents groupements de producteurs, d'abattoirs ou encore du centre de sélection de Béchanne s'accordent tous à dire « qu'il y a de la casse ». « Nous avons eu de grosses mortalités dans les élevages, de même que dans le transport », souligne Luc Ollivier, directeur de Ronsard Bresse. Du côté de la directrice de Béchanne, Florence Petitjean, l'inquiétude est forte: « Nous avons subi une grosse casse. Je ne sais pas comment on va renouveler les lignées. Sur les pédigrées, j'ai peur que l'on perde des familles. On en saura plus d'ici huit à quinze jours lorsque l'on aura dressé le bilan... ». Même chose pour le poulet standard. « La chaleur a causé de gros dégâts en France, sur le poulet et sur la dinde aussi, malgré la brume dans les bâtiments... » explique Sandie Marthoud. L'occasion pour le président Régis Janichon de rappeler « qu'en ces périodes climatiques difficiles, on voit à quel point les bâtiments performants permettent de mieux s'en sortir », tout en précisant « qu'un nouveau plan régional permet d'aider de manière importante les rénovations de bâtiments standards (jusqu'à 40 % d'aides) ».

Une conjoncture économique difficile

Régis Janichon passe le flambeau après 18 ans de présidence.

 

Economiquement parlant la filière aurait besoin d'un nouveau souffle. Parmi les enjeux majeurs : le renouvellement des générations et retrouver de la valeur ajoutée. « Nous n'avons pas assez de bâtiments. On manque de mises en place. On a des éleveurs qui vieillissent donc ce n'est pas simple », déplore le président du syndicat des volailles fermières de l'Ain, Michel Blanc. Et Luc Ollivier d'ajouter : « Depuis la fin de l'année dernière nous avons répercuté la hausse du prix des matières premières à nos clients. Depuis, on a répercuté une baisse... Le contexte économique est effectivement un peu difficile. Concernant la consommation, le marché de la volaille est peu actif depuis le début de l'année. L'effet chaleur n'incite pas à consommer de la viande. On est toujours dans l'attente... Le marché en label sur certains bassins est très chargé. Le parc de bâtiments étant vieillissant on est toujours dans une dynamique de renouvellement. Quant au standard le marché est plutôt hétérogène et reste difficile concernant la volaille de Bresse. Enfin, on note toujours une stabilité sur les pièces entières alors que les produits de découpe suivent leur progression et les produits transformés attirent toujours autant l'intérêt du consommateur ».

Sandie Marthoud prend les rênes

Rentré à l'association en 1991, dix ans plus tard Régis Janichon en prendra à la présidence à la suite de Jean Merle. Très chaleureusement remercié pour sa forte implication au service de la filière, il a passé le flambeau à Sandie Marthoud, éleveuse sur la commune de Sainte-Julie, désignée par la chambre d'agriculture pour représenter la filière. « Mise en place en 1990 pour rajeunir le parc de bâtiments, l'association a été très bénéfique à toute la filière. La nouvelle équipe aura encore de nombreuses missions à mener à bien, j'espère simplement qu'il n'y aura pas de couacs sanitaires », a rappelé Régis Janichon tout en insistant sur l'importance du respect des mesures de biosécurité, ajoutant : « Dans notre département, nous n'avons pas à rougir de l'état sanitaire de nos élevages ! »

Patricia Flochon