MACHINISME
Ça roule pour le tracteur rétrofité au bioGNV

Ce mercredi 13 avril, à l'occasion du Salon mix énergétique (Mix.E), le Centre de recherche en machines thermiques (CRMT) et GRDF ont présenté les deux premiers véhicules lourds rétrofités au BioGNV en France dont un tracteur agricole.

Ça roule pour le tracteur rétrofité au bioGNV
Le tracteur agricole rétrofité et ses réserves de gaz. ©BV

Dans le cadre du Salon Mix.E qui s’est tenu du 13 au 14 avril à la Cité internationale de Lyon, deux innovations ont été présentées en avant-première. Un autocar et un tracteur roulant initialement au diesel ont été rétrofités au bioGNV. La conversion du tracteur agricole diesel au bioGNV est un projet appelé RES4LIVE financé par l’Union européenne via le programme d’innovation Horizon 2020. Le rétrofit BioGNV consiste à convertir un véhicule diesel ou essence vers une motorisation au gaz vert, une énergie alternative plus écologique. Il constitue une solution innovante pour améliorer les performances environnementales des véhicules, prolonger leur durée de vie et respecter la qualité de l’air. « Un véhicule BioGNV va émettre par rapport à un véhicule gazole de même génération 80 % d’émissions en CO2 en moins, 50 % d’émissions de NOx en moins », souligne Gladys Montagnol, déléguée territoriale à GRDF. Les travaux de rétrofit favorisent également l'indépendance énergétique des agriculteurs qui produisent déjà leur propre biogaz dans les unités de méthanisation, en leur permettant de consommer leurs propres ressources. « Les projets de méthanisation se développent en Aura, on compte déjà 30 projets opérationnels et 20 sont prévus pour l’année 2022 », indique Gladys Montagnole.

Une révolution technique

Dans ce projet, la rétrofit du tracteur implique la modification de la base moteur diesel, pour le faire fonctionner au bioGNV. « On a ajouté des pièces comme les injecteurs, les bougies, on a adapté la culasse et on a aussi réusiné des pièces comme les pistons », détaille Mélanie Messieux, ingénieur en charge du projet pour le CMRT. La conversion d’une motorisation au gaz nécessite aussi de stocker le nouveau combustible. « On a rajouté des bouteilles de stockage pour le gaz avec une capacité de 177 litres qui vise une autonomie de 4 heures selon la charge de fonctionnement mais on ne connaît pas exactement la consommation du tracteur, c’est l’expérimentation sur le terrain qui nous le dira ». À partir de l'été 2022, le tracteur sera testé et suivi dans la Ferme d’Innovation de l'Institut Leibniz for Agricultural Engineering and Bioeconomy (ATB), situé en Allemagne. Il sera utilisé pour déplacer du matériel le matin, puis l’après-midi, à côté d’une unité de méthanisation équipée d’un épurateur de biogaz et d’un compresseur pour remplir les réservoirs.

Baptiste Vlaj