VIANDE BOVINE /
Les charolaises sont parties sur le plateau du retord en estives

Situé à Hautecourt, au cœur du Revermont, le Gaec d’Amazone envoi ses vaches en estive. Les associés font de la vente directe de viande depuis le mois d’août.
Les charolaises sont parties sur le plateau du retord en estives

Sur les 75 charolaises allaitantes que compte l'exploitation, il en manquait 9 ce mercredi. Elles étaient parties la veille pour passer quelques mois sur le plateau du Retord en estives. Chaque année Etienne Chatard et sa fille Marion installée en Gaec font ce choix. Pour les vaches, c'est un séjour dans un environnement sain avec une alimentation naturelle et variée, la flore de montagne étant différente. De cette pratique pastorale est tiré le fromage d'estive, au goût si particulier. Chaque année Marion fait une demande auprès du syndicat d'alpage du Retord. « Ce sont eux qui fixent le nombre de vaches en fonction des demandes. L'an passé, 18 sont restées sur le plateau. Cela nous arrange car nous manquons de place. Là-bas il y a 400 ha de prés et la fraîcheur de la montagne, c'est parfait » explique Marion.
« En plus il y a un berger qui les surveille, les soigne si besoin, si nous allons leur rendre visite c'est juste pour nous donner bonne conscience car vraiment nous ne nous faisons aucun souci ».

 

La 3e génération

L'exploitation c'est le grand-père qui l'avait achetée en 1959. Son fils Etienne a travaillé avec lui et sa fille Marion après un BAC puis un BTS aux Sardières l'a rejoint en 2014. Bientôt ce sera au tour du conjoint de Marion, Pierre Gérard de rejoindre le Gaec, au 1er janvier 2021. Il quittera ses fonctions au contrôle laitier pour devenir agriculteur. L'exploitation familiale privilégie le circuit fermé de l'élevage à la vente directe, afin d'offrir aux habitants du canton les meilleurs produits possible. Une activité où ils se sont investis pleinement. Il a bien fallu trouver une solution, confie Etienne, « en 2013 on nous donnait 4,70 ¤/kg de viande et en 2020 on est tombé à 3,80 ¤/kg. Quand la ficèle tire et qu'il y a des salariés à payer, faut penser autrement ». Le Gaec a toujours travaillé avec les établissements Bigard. « C'est une longue histoire avec notre négociant Bernard Belland. Toutes les 3 semaines nous faisons partir des bêtes. Les charolaises sont nourries avec le fourrage de l'exploitation et une alimentation non OGM ».

Mieux gagner sa vie

Marion se charge de la page Facebook mais aussi des flyers pour faire connaître la date des ventes. Celle de mai à bien marché : 24 cartons contenant 270 kg de viande ont été vendus. Les caissettes se déclinent en 5, 8 et 10 kg. Toutes contiennent des steaks hachés, un produit très prisé mais aussi du roastbeef, de la côte de bœuf, du braisé, du pot au feu. Pour conditionner toute cette viande sous vide et l'étiqueter il a fallu trouver un laboratoire et un boucher pour la découpe. « Notre labo agréé est à Foissiat. Lorsque le boucher procède à la découpe, nous allons l'aider pour mettre sous vide. Cela nous prend environ
40 heures de boulot » observe Marion. Les 3 associés du Gaec ne comptent pas leurs heures de travail, mais avoue les faire avec plaisir. Pierre, qui n'a encore qu'un pied dans l'exploitation, voit déjà plus loin. « Nous aimerions pouvoir faire encore plus de ventes. A terme 10 à 11 par an. La vente directe nous permet de gagner mieux notre vie. C'est nous qui décidons du prix. Il faut élargir notre travail et surtout cela permet de montrer une autre image de l'agriculture. On ouvre nos fermes, les gens voient que nous aimons nos animaux qu'ils sont bien traités ».
La vente de juillet est déjà réservée. Marion en organisera peut-être une en août.

Yolande Carron
Pour commander
Gaec d'Amazone ferme Chatard, 1342 route des villages,
Villette 01250 Hautecourt-Romanèche
Marion : 06 26 13 41 79 Pierre : 06 65 60 21 38
Facebook : gaec d'Amazone

Le syndicat d’alpage du Retord

Il a été créé en 2000. La demande d’adhésion doit être formulée par écrit puis sera validée en conseil d’administration. Le choix de l’agriculteur reste propre à chaque Syndicat.
• Pour adhérer au groupement, l’éleveur doit régler une cotisation annuelle. Les animaux doivent obligatoirement, vis-à-vis de l’IBR, être issus de troupeaux indemnes (catégorie A du GDS) ou individuellement négatifs (prise de sang 6 mois avant la montée). Ils seront répartis en au moins 2 parcs différents selon leur statut IBR (les A ensemble, les non A et négatifs ensemble). Les animaux doivent avoir été traités pour le varron. Ils seront obligatoirement vermifugés à leur arrivée sur l’alpage avec un produit anti-strongle.
Les frais correspondants seront partagés entre les éleveurs au prorata du nombre d’animaux. Une plaquette anti-mouche sera fixée aux animaux à leur arrivée à l’alpage.
• Les animaux sont tous assurés par le Syndicat Pastoral pour des valeurs indiquées par les propriétaires. Le coût de cette assurance sera facturé à chaque éleveur. En cas de sinistre, les éleveurs toucheront 80 % de la valeur déclarée.
• Prime à l’herbe
Le Syndicat a souscrit un contrat prime à l’herbe. Comme le prévoit la réglementation, cette prime sera reversée aux éleveurs qui remplissent les conditions. La prime perçue au titre de 2002 sera considérée comme une avance sur les sommes à valoir pour la campagne suivante.

 

L’activité pastorale de l’Ain

 

• Surface : 22 800 ha, dont 9000 sont gérés par des collectifs.
• 22 groupements pastoraux et 20 Associations Foncières Pastorales
1 400 propriétaires regroupés – Plus de 3 000 ha (près de 10 500 parcelles). Trois projets en cours : à Belmont-Luthézieu (Valromey-sur-Séran), Grand-Corent et Germagnat (Nivigne et Suran).
• 9000 bovins et 2000 ovins et équins pâturent les surfaces.