APPRENTISSAGE
Former un apprenti : une solution gagnant-gagnant

Dans l’Ain, plus de 200 exploitants sont déjà engagés dans la démarche. En embauchant un apprenti vous pourrez être aidé et former un futur actif. Explications de Gwladys Huctin, développeur apprentissage de l’Ain et du Rhône.
Former un apprenti : une solution gagnant-gagnant

Quelles sont vos missions au sein des chambres d'agriculture de l'Ain et du Rhône ?

Pour tous renseignements, contacter Gwladys Huctin : apprentissage@ain.chambagri.fr 
Tél  : 04 74 45 47 54

 

« Cette mission de développeur apprentissage a été créée il y a deux ans avec le soutien financier de la Région. L'objectif est de promouvoir l'apprentissage auprès des filières agricoles : leur présenter le processus, la réglementation, l'engagement des exploitations lors de l'embauche d'un apprenti et les aides financières. »

Comment cela se passe concrètement ?

« Si l'entreprise est partante, on formule une offre. Nous travaillons avec les centres de formation du secteur public et privé des deux départements. Lorsqu'il y a correspondance entre les critères de l'entreprise et du jeune, une mise en relation est effectuée, le but étant de lier l'offre à la demande de la meilleure manière qui soit. »

Un travail qui porte ses fruits ?

« Avec deux ans de recul, on s'aperçoit que certaines filières sont plus demandées que d'autres. Dans l'Ain, ce sont surtout les productions bovins lait, grandes cultures et élevages caprins. Dans le Rhône, les productions phare sont l'horticulture, le maraîchage et la viticulture. En 2018, 36 nouveaux contrats ont été enregistrés suite à des mises en relations abouties, sur un total de 230. Ma deuxième mission est d'assurer la campagne d'enregistrement des contrats. »

Quels sont les avantages pour l'exploitant agricole ?

« Trois points forts sont à souligner : c'est une aide physique quotidienne sur l'exploitation, cela permet de former un futur associé ou salarié en partageant son savoir-faire et ses compétences et cela permet de faciliter l'entrée d'un futur actif opérationnel dans le monde du travail. La chambre d'agriculture assure un accompagnement de A à Z. C'est un service gratuit (réglementation, estimation du coût et des aides, mise en relation et suivi), qui apporte une réelle plus-value à l'exploitant. Notre cible principale étant les entreprises qui n'ont jamais pris d'apprentis ou pas depuis plus de deux ans. »

Patricia Flochon
Témoignage /
Pascal Pelus, éleveur de volailles de Bresse et de chèvres à Saint-Genis-sur-Menthon forme une apprentie actuellement en première année de BTS productions animales au lycée des Sardières.  

« Mes apprentis sont très motivés et ont tous trouvé du travail ! »
« Cela fait longtemps que je prends des apprentis. Je me suis installé en 1996 et depuis j’en ai eu dix. En général ce sont des BTS et souvent des filles car elles sont intéressées par l’élevage caprin et la transformation fromagère. J’ai eu deux garçons, mais les demandes de leur part sont plus rares », confie l’éleveur. Pour multiplier ses chances de trouver un ou une apprentie, Pascal Pelus s’est inscrit sur les listes des lycées agricoles de l’Ain, de Saône-et-Loire et même une école en Savoie, ainsi qu’à la chambre d’agriculture de l’Ain. C’est grâce à cette dernière que Malorie Faussurier a été mise en contact avec lui. Originaire de Jayat, la jeune femme n’a pas de parents agriculteurs, mais a passé du temps durant son enfance sur la ferme de son grand-père qui élevait des vaches et des volailles : « J’ai toujours voulu travailler avec des animaux et travailler dehors. Mon objectif est d’être auxiliaire vétérinaire et c’est sur les conseils de vétérinaires que j’ai choisi cette formation », explique-t-elle. Une formation qu’elle suit en alternance à raison, en moyenne de quinze jours sur l’exploitation, alternés avec quinze jours de cours théoriques au lycée. Depuis le 1er novembre dernier, elle est en charge de la traite et de l’alimentation des chèvres ainsi que la transformation pour 80 % de son temps. En décembre, elle a également secondé Pascal Pelus pour la préparation des volailles pour les Glorieuses de Bresse.
« L’alternance, c’est du concret ! »
« J’avais envie de faire de l’alternance car c’est du concret. Tout me plaît ! », ajoute Malorie. « Je la sens motivée. Avec le temps elle va prendre de plus en plus d’assurance. Faire les marchés est aussi quelque chose d’important au niveau de la relation avec les clients. En général mes apprenties sont toutes motivées. La première année, c’est l’apprentissage proprement dit des tâches sur la ferme et la deuxième année, ça roule. C’est intéressant pour moi aussi car les jeunes ont chacun leur vision, ils m’ont tous apporté quelque chose », souligne Pascal Pelus. Une formule donc toute aussi intéressante pour l’éleveur que pour le jeune. Et d’ajouter : « la rémunération est de
41 % du Smic la première année, 49 % la deuxième et à partir de 21 ans de 61 %. L’avantage c’est que les charges sont réduites, avec des aides de la Région et des aides en crédit d’impôt. Mes dix apprentis ont tous trouvé un travail : une s’est installée, un autre est en double actif et les autres ont trouvé des emplois dans la transformation fromagère. C’est une vraie satisfaction ».
Patricia Flochon