PORTRAIT
Marcel Pépin, un homme engagé au service du monde agricole

Patricia Flochon
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Dans notre série de portraits, nous partons cette semaine à la rencontre de Marcel Pépin. Un homme engagé, au parcours professionnel riche au service de l’agriculture, apprécié pour son engagement en tant qu’élu et son implication au sein de diverses associations. Retour sur un parcours de vie exemplaire à bien des titres. 

Marcel Pépin, un homme engagé au service du monde agricole
Marcel Pépin en 2008, à la Maison de pays en Bresse, à Saint-Etienne-du-Bois. Photo/MP

Marcel Pépin est un homme qui aura compté dans le paysage agricole du département. Apprécié tant pour ses valeurs morales que pour sa rigueur de travail, il aura été tour à tour directeur du Centre de sélection de la volaille de Bresse de Béchanne, chef de service à la DDA* de l’Ain, et aujourd’hui président de l’Amoma (Association départementale du mérite agricole) et toujours impliqué au sein du réseau des Marpa (Maisons d’accueil rural pour personnes âgées). 

Le parcours de Marcel Pépin débute en 1956 par l’obtention du diplôme de contrôleur laitier, métier qu’il exercera durant deux ans sur les secteurs du plateau de Brénod, la Combe du Val, ou encore le pays de Gex. Il enchaîne par un diplôme du second degré d’études agricoles au lycée de Cibeins, obtenu en 1958, année durant laquelle il passe son certificat de spécialisation en aviculture au Centre d’élevage zootechnique de Rambouillet. Service militaire oblige, il rejoint l’armée de l’air : la base d’Istres pendant quatre mois, puis formation aux transmissions à la base de Fès au Maroc durant sept mois. Direction ensuite Madagascar, en poste sur les détachements radio chargés de la surveillance du trafic aérien sur le Sud-Est africain, avant un retour en France pour terminer son service sur la base aérienne du Bourget.  En 1962, il obtient son diplôme d’ingénieur des travaux agricoles. Fonctionnaire du Ministère de l’agriculture, il sera détaché au centre de sélection de la volaille de Bresse de Béchanne, dont il assurera la direction jusqu’en 1984. 

Au nombre de ses missions : la sélection de souches aviaires, en relation avec l’Inra (Station de Jouy-en-Josas dans les Yvelines, et domaine du Magneraud en Charente-Maritime), sur l’AOC volaille de Bresse et les lignées Label rouge ; l’organisation des producteurs, dans le cadre des groupements et des syndicats de production Label rouge ; la production de poussins d’un jour (trois millions de mises en place à l’époque) ; la production d’œufs embryonnés (à raison de dix millions par an) pour la fabrication des vaccins contre la grippe humaine et la grippe équine, en relation avec l’Institut Mérieux. « Nous assurions également des travaux sur la sélection porcine et la multiplication de souches croisées, en relation avec le groupe coopératif UDCA/Coqu’Ain. Sélection porcine que nous avons arrêtée en 1983 lors du dépôt de bilan de l’UDCA**. Sans oublier la mission du Cerafer*** sur la situation de l’insémination artificielle bovine dans l’Est de la France », précise-t-il. 

Témoin et acteur de l’évolution de l’agriculture

En 1984, Marcel Pépin rejoint le service de l’économie agricole de la direction départementale de l’agriculture et de la forêt de l’Ain. Il y occupera le poste d’adjoint au chef de service jusqu’en 1993, puis prendra la responsabilité du service en charge de l’installation des jeunes agriculteurs, de la modernisation et du financement des exploitations agricoles, de l’organisation économique des productions, de la politique agricole commune, des quotas laitiers et aides à la cessation laitière, et de l’assistance à maîtrise d’ouvrage d’opérations d’investissements dans le secteur de l’industrie agroalimentaire. Et l’homme de se souvenir : « La mise en place des quotas laitiers a occasionné un chamboulement dans les villages, notamment de montagne. En 1984, il restait 6 000 producteurs de lait et on a traité 3 000 dossiers de cessations laitières. Le Plan Ain 4 000 avait été mis en place, avec pour objectif à l’époque que les vaches produisent 4 000 litres de lait. La race dominante étant la Montbéliarde, mais aussi un gros rameau de Simmental. La Combe du Val était considérée comme un berceau de race. Les éleveurs allaient acheter des taureaux en Suisse pour la monte naturelle. »

Un homme engagé pour sa commune et le réseau Marpa

Marcel Pépin prend sa retraite le 1er janvier 2002. Une carrière bien remplie dont il dresse un bilan positif. Parallèlement il s’engagera pour la collectivité au service de l’intérêt général. Conseiller municipal de Saint-Etienne-du-Bois de 1995 à 2014, maire-adjoint, ainsi que vice-président de la Communauté de communes de Treffort-en-Revermont – de 2001 à 2008 –, et vice-président du syndicat de traitement des déchets Organom de janvier 2006 à mars 2014. Sans oublier son implication au sein de diverses associations de sa commune. Ainsi que pour la Marpa, dont il est toujours président. Il aura également été le président de la fédération départementale des Marpa, créée en 2010 ; présidence assurée aujourd’hui par Claude Laurent, ancien directeur de la MSA. Concept mis en place par la Mutualité sociale agricole, le réseau des Marpa compte aujourd’hui 19 maisons d’accueil dans le périmètre de la caisse de MSA Ain-Rhône (seize dans l’Ain et trois dans le Rhône).  

* Anciennement Direction départementale de l’agriculture et de la forêt.

** Union des coopératives agricoles.

*** Centre national d’études techniques et de recherches technologiques pour l’agriculture, les forêts et l’équipement rural.

Patricia Flochon