Laiterie de Foissiat
Un retour à l'équilibre difficile avant la reprise des restaurateurs

Comme beaucoup d'autres laiteries, cette de Foissiat – Lescheroux accuse une baisse de sa production. Une activité qui repart toutefois à la hausse depuis quelques jours. Explication de son président, Hervé Puthet.
Un retour à l'équilibre difficile avant la reprise des restaurateurs

« Le moral des troupes est bon et tout le monde a à cœur de défendre la laiterie, ses produits et ses producteurs », soulignait il y a quelques jours Hervé Puthet, le président de la laiterie coopérative de Foissiat - Lescheroux.

Depuis le début de la période de confinement, l'équipe de salariés de la laiterie a dû, comme tant d'autres, adapter son fonctionnement.

A Foissiat, ils sont dix-sept à « faire tourner » la laiterie : le directeur, une responsable qualité, trois secrétaires (comptabilité, prise de commandes et magasin, suivi de production), dix salariés dans les ateliers de production, un en charge des expéditions, et le chauffeur livreur.

« Personne n'est en télétravail. Tous sont à leur poste. Une personne a fait valoir son droit de retrait pour raisons médicales, mais elle reprend le travail cette semaine », explique le président.

Dans les locaux, tous ont du gel hydro alcoolique à disposition, ainsi que des masques ; ce qui était déjà le cas avant le début de l'épidémie. Au sein des ateliers de production, s'est opéré un aménagement des horaires de travail. Sans oublier : le respect des distances, changement de tenue un par un dans les vestiaires, des pauses déjeuner décalées et le réaménagement de la salle de réunion pour éviter tout risque de contagion potentielle. Mais comment les salariés vivent-ils cette crise ? « Concernant le moral, ça a été compliqué les quinze premiers jours », avoue Hervé Puthet, ajoutant très vite : « mais tout le monde reste mobilisé et très motivé, les producteurs aussi. C'est remarquable ! ».

 

Une production qui remonte en puissance

 

Au début de la crise, la laiterie a connu quelques sueurs froides.

« Les quinze premiers jours nous avons subi une grosse baisse d'activité, près de 50 % en moins toutes productions confondues, due à l'arrêt des restaurants et de la restauration hors foyer ; la crème et le beurre étant des ingrédients essentiels à la cuisine. Nous pensions que la ruée des gens dans les supermarchés allait nous être profitable, mais les consommateurs se sont tournés vers des produits de première nécessité et souvent bon marché », ajoute Hervé Puthet.

Près de 50 % de la collecte de lait a dû même être vendue à l'Italie, soit environ 100 000 litres par semaine, pendant quinze jours.

Heureusement l'activité reprend lentement, mais sûrement : « Nous avons vécu un retournement de situation avec une remonté en puissance de l'activité, grâce notamment à une demande accrue des GMS, des épiceries, et la reprise d'activité de certains industriels de l'agroalimentaire. Mais tant que les restaurants ne reprendront pas ce sera difficile de revenir à l'équilibre. Nous sommes très solidaires des restaurateurs, je pense énormément à eux, qui souffrent en ce moment. Quant au prix du lait payé aux producteurs, on maintient les acomptes ».

 
Patricia Flochon