INITIATION
Cibeins : découvrir le monde fermé des concours agricoles

Ludivine Degenève
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Faire connaître le monde des concours agricoles, tel était l’objectif de quatre élèves du lycée de Cibeins. Dans le cadre d’un projet scolaire, les étudiantes en BTS Production animale ont décidé d’organiser une journée initiation au concours jeunes meneurs sur l’exploitation du lycée. Reportage.

Cibeins : découvrir le monde fermé des concours agricoles
Angèle Avenet, grande gagnante de ce concours jeunes meneurs. PHOTO/ DR

Une musique solennelle, des génisses Holsteins alignées, et des meneurs habillés en chemises blanches et pantalons noirs : la recette parfaite pour un concours jeunes meneurs. Mercredi 8 mars, Carla, Émilie, Flora, et Michèle, quatre étudiantes du lycée de Cibeins ont organisé une initiation au concours jeunes meneurs sur l’exploitation de l’établissement. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un projet scolaire. « Le but, c’est de donner une porte d’ouverture aux concours agricoles, car c’est un monde fermé », explique Michèle Foiret, élève en deuxième année de BTS Production animale au lycée de Cibeins et une des organisatrices du concours. Une trentaine d’élèves ont été invités, originaires de différents lycées agricoles des environs, comme les Sardières à Bourg-en-Bresse, le lycée agricole de Montmorot, dans le Jura, le lycée du Valentin dans la Drôme mais aussi de lycée de la Côte Saint-André. Les génisses sont quant à elles uniquement de Cibeins et ont été attribuées en fonction de la taille du meneur. Malgré la météo peu clémente, le public était au rendez-vous : une vingtaine de personnes se sont rendues sur l’exploitation pour apprécier le spectacle. « C’est accessible au public, pour leur ouvrir le monde des concours qu’il ne connaît pas », continue l’étudiante. Les quatre étudiantes souhaitent également montrer la réalité d’un concours bovin, pour ainsi faire tomber les préjugés par rapport aux méthodes utilisées.
 
« Si c’était à refaire, je le referai volontiers »
 
Le concours s’est déroulé l’après-midi, et s’est articulé autour de quatre sections de sept meneurs. La classe dure en moyenne une vingtaine de minutes, le temps pour le jury d’observer la manière dont le meneur s’occupe de l’animal. Après avoir appelé les participants, ces derniers montent sur le ring et se positionnent en cercle. Les juges se déplacent d’un binôme à l’autre en leur demandant de réaliser certains exercices. Le tout est de savoir si le meneur est capable de diriger correctement l’animal. Bien que cette initiation soit amatrice, rien n’a été laissé au hasard, jusqu’au choix du jury. En effet, c’est Guillaume Crèpet, technicien Holstein chez Auriva et Quentin Morel, salarié à l’EARL Vérillat, et tout deux anciens étudiants de Cibeins qui ont été réquisitionnés pour déterminer qui des 30 participants serait le meilleur meneur. « C’est du super boulot. On a un travail moyen très intéressant », précise Guillaume Crèpet. Et ces jeunes ont du mérite, car avant cet après-midi, la plupart n’avait jamais eu à faire à ce genre de concours. En effet, une initiation a eu lieu le matin pour apprendre aux élèves les rudiments du concours. Et cette matinée a été fortement appréciée. C’est le cas de Jessica Bruyat, en deuxième année de BTS Production animale à Cibeins : « J’avais fait une fois pour aider les filles [organisatrices, NDLR] et j’avais bien aimé. » La jeune femme est fière de sa prestation, et pour cause : elle est arrivée deuxième de sa section et est donc qualifiée pour la finale qui s’est déroulée en fin d’après-midi. « C’est vraiment grâce à la génisse. J’ai du mérite, mais elle en a aussi, confie-t-elle. Si c’était à refaire, je le referai volontiers. »
 
Un trio de tête uniquement féminin 
 
Lors de ces concours, qu’ils soient amateurs ou professionnels, c’est uniquement le meneur qui est noté, d’après de nombreux critères précis et techniques, tels que la manière de présenter et de mettre en valeur l’animal, la hauteur de la tête, ou encore le placement de la vache à l’arrêt. 
La journée s’est terminée par la finale qui opposait les premiers et deuxièmes des quatre sections. Et c’est un trio uniquement féminin qui clôturait cette journée. La grande gagnante de cette initiation au concours jeunes meneurs est Angèle Avenet du lycée de Cibeins. La deuxième est Lyne Berry, une étudiante du lycée de Montmorot et la personne qui se classe à la troisième place est Emma Chirouze, du lycée Valentin.  
La journée a été un franc succès, à la hauteur de l’investissement des quatre étudiantes à l’origine de ce projet.