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Les céréaliers sont au sec

Plus d’un mois sans une goutte d’eau, un sol sec qui rend les semis de printemps difficiles. A cela s’ajoute l’incertitude de l’après-crise.
Les céréaliers  sont au sec

Daniel Biez, président de la section céréales de la FDSEA est confiné dans son tracteur ce samedi. Il sème par cette température estivale. Le thermomètre a fleureté avec les 25 degrés. Alors il a commencé à la fraîche. « Il fait sec, c'est le moins qu'on puisse dire, j'ai un nuage de poussière qui suit le tracteur » s'exclame le céréalier.
« Ce manque d'eau ce n'est pas bon pour certains semis comme le maïs et bientôt le tournesol. Nous avons déjà sorti l'arrosage pour le blé et là on va être obligé d'arroser par endroits avant et après ». Mais c'est surtout le manque de pluie annoncée qui l'inquiète : « c'est la durée qui me fait peur, pas une goutte de prévue sur 10 jours ». Elle est annoncée ce dimanche.

 

La sécheresse précoce

Température hors normes, absence de pluie un ciel obstinément bleu font présager une année 2020 sécheresse. Pour Daniel Biez, ce mois d'avril est unique, « nous avons déjà eu des épisodes de sécheresse comme ça mais pas aussi longtemps. La dernière pluie remonte au 10 mars, un mois c'est très rare ». En ce qui concerne les réserves en eau, Il se montre confiant « il y a ce qu'il faut. Au niveau des nappes phréatiques les réserves se font l'hiver. Nous avons eu suffisamment de pluie. L'Ain se place au-dessus des moyennes par rapport à d'autres départements. Nous puisons à petites doses ». Déjà les céréales d'automne ont souffert, elles ont manqué de pluie pour faire descendre les intrants aux racines. Espérons que le printemps réserve quelques bonnes surprises aux agriculteurs et leur évite une sécheresse de plus.

La crise et les céréales

« Cette crise sanitaire grave est sans précédent. Personne ne peut dire la suite. Le blé a beaucoup baissé puis il est remonté ». En revanche, les prix du maïs n'ont pas tout à fait suivi la même tendance que le blé. Aux Etats-Unis, la filière éthanol représente plus du tiers des débouchés du maïs. La chute des cours du pétrole, couplée à une moindre demande intérieure en carburant, a induit une baisse de l'activité des usines américaines. Plus de volumes sont alors disponibles pour l'export et l'alimentation du bétail. Les cours sont dans le sillage du plongeon de l'or noir.

Difficile de travailler

 

Au-delà du confinement, exercer son métier d'agriculteur n'est pas toujours aisé. « Par exemple pour aller chercher des pièces de rechange pour le matériel, pour l'approvisionnement sur l'exploitation, même si les livraisons se font ce n'est plus aussi rapide qu'avant » assure Daniel. Quant aux journées confinées... comme tout le reste de la population, Daniel Biez les trouve longues.

 

Yolande Carron