RACE À VIANDE

Concours du Bœuf de Pâques : record d’affluence et des prix en hausse

Rendez-vous incontournable en mars au Foirail de la Chambière, le concours du Bœuf de Pâques a battu des records samedi dernier. Record d’affluence du côté visiteurs qui se sont pressés en nombre dans les allées du Foirail pour admirer les plus beaux animaux présentés. Une satisfaction pour Virginie Motta, directrice d’Elvea Rhône-Alpes – Éleveurs et acheteurs associés, organisatrice de l’évènement : « Depuis le Covid, c’est la première année où on a vraiment renoué avec le public. On a fait 450 repas à midi, avec de la très bonne viande, aussi bien entrecôte que tête de veau ». A contrario, le nombre d’animaux accuse une baisse cette année : soit une soixantaine, pour une dizaine d’élevages. « L’achat d’animaux maigres est très cher. Le prix de l’aliment a aussi beaucoup augmenté. C’est compliqué pour de petits naisseurs engraisseurs d’investir car la marge dégagée est bien moins élevée. Au final nous avons quatre éleveurs de moins de l’Ain et de la Loire », explique Virginie Motta qui ajoute dans la foulée : « Sachant que nous avons eu de très bonnes ventes cette année. On a gagné de 1 € à 1,50 € du kg par rapport à d’habitude, donc on assiste enfin à une répercussion des charges. Tous les animaux ont été achetés et on atteint les 11 € à 11,50 € du kg pour les grands prix ». Des bêtes vendues localement en grande majorité, à des magasins Intermarché, à la boucherie de Corgenon « La tendre Charolaise », ou encore au lycée Saint-Pierre de Bourg-en-Bresse dont le cuisinier valorise tous les morceaux dans sa cantine. 
 
Rencontre avec Julien Mariller, jeune éleveur installé à Foissiat
 
Parmi les éleveurs présents le week-end dernier, Julien Mariller, 28 ans, de l’Earl Bezentet à Foissiat, fait partie de cette jeune génération qui embrasse la profession par passion. Installé au printemps 2020, il est aujourd’hui associé à sa maman, Elisabeth, sur une exploitation de 110 ha, à la tête d’un troupeau de 70 mères Charolaises et d’une production de volailles de Bresse (environ 7 000 volailles par an, chapons, poulardes et poulets). Après un Bac Pro CGEA préparé en trois ans à la Maison familiale rurale de Bâgé-le-Châtel, des stages chez Michel Temporal, éleveur de volailles de Bresse et Charolais à Pont-de-Vaux, et Philippe Prévost éleveur de bœuf Wagyu à Foissiat, Julien Mariller sera salarié pendant six ans de l’exploitation familiale avant de s’installer lors du départ en retraite de son père, Gérard. Il témoigne : « J’ai toujours eu envie de m’installer. Avec le recul, je peux dire que j’ai eu une bonne installation, avec des bases solides. Nous avons notre abattoir à la ferme pour une partie des volailles que l’on vend en direct, le reste étant commercialisé à l’abattoir Miéral de Montrevel-en-Bresse. Les bâtiments des vaches allaitantes étaient fonctionnels, et pour les volailles de Bresse, mes parents avaient déjà investi dans du matériel moderne comme des épinettes avec nettoyage automatique. Le seul problème aujourd’hui, c’est la SAU. Avec les sécheresses qui se multiplient, je suis trop chargé en UGB, donc c’est soit je diminue le nombre d’animaux, ce que je ne veux pas, soit j’augmente la surface. L’objectif n’est pas de m’agrandir juste pour m’agrandir. Je suis en recherche de foncier. Il me faudrait 20 à 30 ha supplémentaires pour l’autonomie alimentaire des bovins et des volailles ». Samedi, Julien a remporté trois 1^ers prix et un 2^ème prix au concours du Bœuf de Pâques. Des animaux bien vendus, valorisés via la marque Viande des Pays de l’Ain et commercialisés dans des magasins Intermarché du département. Une satisfaction pour le jeune éleveur déjà impliqué professionnellement, administrateur des Jeunes agriculteurs et membre du conseil d’administration du GEVB (Groupement des éleveurs volailles de Bresse). Ce mardi, les JA de l’Ain ont convié à l’inauguration officielle de son installation des élèves d’établissements d’enseignement agricole afin d’échanger sur son parcours à l’installation et sa vision du métier.