MONTANGES
La génération future a planté des arbres avec l’ONF et Helvetia

La classe des petits de l’école communale a participé au reboisement de quatre hectares qui avaient été décimés par les sécheresses et les parasites.
La génération future a planté des arbres avec l’ONF et Helvetia

Mardi 26 novembre dernier, c'est une cérémonie originale et innovante qui a réuni les élus montangeais, une vingtaine d'enfants, le président des scieurs de l'Ain, le président des communes forestières de l'Ain, les représentants de la société d'assurances Helvetia, les responsables, techniciens et employés de l'Office national des forêts (ONF). Les enfants sont montés à pied depuis le village le long d'un sentier très raide jusque sur l'un des sites de plantation. Cinq employés de l'ONF les ont pris en main par petits groupes pour les aider. Une fois l'arbuste bien installé dans son trou, les petits ont ramené de la terre autour du tronc et l'ont tassée. Afin que personne ne marche par inadvertance sur l'arbuste et qu'on le retrouve facilement dans les années à venir, ils ont planté un tuteur en bambou juste à côté, autour duquel ils ont attaché un ruban avec leur nom, tout cela devant les objectifs des journalistes de la presse écrite et de deux télévisions.

 

Dix espèces résistantes

Si planter des arbres n'a rien d'exceptionnel, ce sont les essences choisies par les techniciens de l'ONF qui sont plutôt innovantes. Dans les années 70, ce secteur de la forêt de Montanges orienté au sud, entre 600 et 900 mètres d'altitude, avait été planté d'épicéas, comme cela se faisait beaucoup tout au long du 20ème siècle. Mais l'épicéa est naturellement une espèce de plus haute altitude, si bien que les sécheresses répétées de ces dernières années l'ont affaibli et il est devenu une proie facile pour les bostryches, ces larves de scarabées qui se nourrissent de sa partie vivante sous l'écorce jusqu'à le tuer. Près de 600 m3 de bois dépérissants ont dû être exploités en 2016 et 2017 à Montanges. Mais une partie des secteurs concernés est située dans le périmètre de protection rapproché du captage qui alimente la commune en eau potable. Les enjeux importants sur la protection des sols et la qualité de l'eau ont imposé un reboisement rapide. La plupart des anciens arbres ont été abattus, les troncs amenés en bord de route et les branches broyées sur place pour offrir un bon substrat en se décomposant. Les plantations ont été effectuées la semaine dernière, deux tiers de résineux et un tiers de feuillus, le but étant de créer un peuplement mélangé et de la biodiversité. Près de 5000 arbres ont été plantés, avec une préférence pour des essences méditerranéennes en prévision des changements climatiques annoncés. Ce sont des cèdres de l'Atlas, des mélèzes, des douglas, des érables sycomores, des robiniers faux acacias, des noyers communs, des pommiers, des poiriers, des tilleuls à petites feuilles et des chênes sessiles. Certaines espèces aux écorces un peu trop appétentes pour les chevreuils ont été protégées par des grillages.

Une assurance pour l'avenir

La compagnie d'assurances Helvetia a financé ce projet à hauteur de 50'000 Euros. Depuis 2011, elle a déjà soutenu 42 plantations dans six pays européens, pour 450'000 arbres, principalement dans des régions de montagne. Celle de Montanges est la troisième en France. Champagny en Savoie l'avait précédé après une avalanche, et Banne en Ardèche après un incendie. Pour les responsables d'Helvetia, ces actions correspondent à des schémas de très long terme visant la prévention et la gestion du risque en zone de montagne, dans le domaine environnemental. Elles sont aussi une signature attractive pour leurs futurs nouveaux courtiers. Avant de couper le ruban de lierre, le maire de Montanges, Christophe Marquet, était heureux d'inaugurer cette « modeste victoire contre les changements climatiques » et pour les générations futures, dont quelques représentants ont aujourd'hui leur arbre. Un itinéraire sera prochainement balisé au départ du village pour faire le tour des plantations avec des panneaux explicatifs.

Ursula Rhyner