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Revenus agricoles : un tassement attendu sur la prochaine décennie

La croissance de la valeur de la production agricole de l’UE devrait connaître durant les dix prochaines années un fort ralentissement du fait principalement d’un recul de la valeur des produits végétaux. À cela vont s’ajouter une hausse des coûts de l’énergie et une inflation élevée. Conséquence : les revenus devraient très faiblement augmenter.

Revenus agricoles : un tassement attendu sur la prochaine décennie
C’est la valeur des produits végétaux qui devrait le plus reculer en 2022 et 2023 puis se redresser progressivement jusqu’en 2031, estiment les experts de la direction générale de l’Agriculture.

Entre la croissance limitée de la production et la baisse des prix agricoles, l’augmentation de la valeur de la production agricole de l’UE ne devrait croître que de 0,7 % par an sur la période 2021-2030 alors qu’elle avait progressé annuellement de 2 % entre 2011 et 2021. Dans son sillage, la hausse des revenus agricoles devrait également se tasser, prévoit la Commission européenne dans ses perspectives agricoles à dix ans publiées au mois de décembre. C’est la valeur des produits végétaux (qui représente 15 % de la production agricole en 2021) qui devrait le plus reculer en 2022 et 2023 – après un pic en 2021 – puis se redresser progressivement jusqu’en 2031, estiment les experts de la direction générale de l’Agriculture. Au total, sur la période 2021-2031, la valeur des produits végétaux pourrait diminuer de 0,4 % par an, malgré la hausse des volumes de production et des prix des oléagineux. C’est « un renversement de tendance » par rapport à 2011-2021, période durant laquelle la valeur des produits végétaux avait augmenté de 1,8 % par an. Dans le même temps, la hausse de la valeur des produits animaux (36 % de la production agricole en 2021) a augmenté de 2 % par an. Une hausse principalement attribuable à l’augmentation des volumes produits et des prix du lait, des œufs et de la volaille.

Une perte de main-d’œuvre qui ralentit

Et face à ce tassement général, les coûts de l’énergie et des engrais devraient, eux, augmenter de 2,7 % par an sur la période de projection (contre + 1,6 % sur la période 2011-2021). Résultat : ils devraient représenter 22 % de l’ensemble des coûts de production en 2031 contre 18 % en 2021. Entre 2021 et 2031, une inflation relativement élevée (de + 1,9 % par an) est attendue. Le revenu agricole total aux prix constants de 2010 devrait donc diminuer de 1,2 % par an au cours de la période. Mais la diminution du nombre de travailleurs agricoles se poursuivant, le revenu à prix constants par travailleur devrait rester presque stable augmentant de 0,1 % par an contre une hausse de 2,7 % sur la période 2011-2021. Ce recul de la main-d’œuvre agricole – mesurée en unités de travail annuel – devrait néanmoins ralentir avec une diminution de 1,3 % par an entre 2021 et 2031 contre - 1,9 % entre 2011 et 2021. Les pays d’Europe de l’Est devraient continuer à connaître le plus fort exode de la main-d’œuvre agricole du fait de la concentration des exploitations et du recours accru à la mécanisation.

AG