RESTAURATION
Laëtitia Prévalet veut redorer le blason de l’UMIH 01

Margaux Legras-Maillet
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Laëtitia Prévalet a été élue nouvelle présidente de l’Union départementale des métiers et des industries de l’hôtellerie (UMIH 01) le 26 avril dernier et succède à Jean-Pierre Vullin (Auberge bressane). La restauratrice de Mets & Vins à Bourg-en-Bresse, secrétaire de l’association Centres commerces Bourg et fraichement élue vice-présidente à la Chambre du commerce et de l’industrie (CCI) de l’Ain nous explique les priorités du syndicat. 

Laëtitia Prévalet veut redorer le blason de l’UMIH 01
À bientôt 40 ans, Laëtitia Prévalet est la nouvelle présidente de l’UMIH 01 et succède à Jean-Pierre Vullin. Photo/MLM

Vous venez d’être élue nouvelle présidente de l’UMIH 01. Ces derniers temps, on avait l’impression que le syndicat était moins visible. Où en est-il aujourd’hui ? 
Laëtitia Prévalet : « L’UMIH 01 s’est effacée avec les années. On compte aujourd’hui entre 50 et 80 adhérents, on ne sait pas exactement combien ils sont, alors qu’il y a quinze ans, ils étaient 400. La dernière assemblée générale s’est tenue il y a cinq ans donc il faut tout reprendre. Les gens ont pris du recul vis-à-vis de l’UMIH et Jean-Pierre (Vullin, ndlr) s’est retrouvé à gérer presque tout seul, mais il ne pouvait pas tout faire. »
 
La crise de la Covid-19 a redonné du grain à moudre au syndicat en lui donnant une cause de plus à défendre : la survie des restaurants malgré les restrictions sanitaires. Cette conjoncture pourrait-elle servir de tremplin à l’UMIH 01 pour séduire de nouveau ? 
L.P. : « En prenant la présidence, j’espérais pouvoir redonner confiance aux adhérents et remonter l’engouement en nous servant un peu du contexte actuel. Surtout que dans l’Ain nous sommes bien lotis. Nous avons une culture gastronomique notamment autour de la Volaille de Bresse, même si la restauration a beaucoup changé dans le département avec de plus en plus de restauration rapide. On s’est fixé un objectif de 160 adhérents d’ici fin 2023. »
 
Quelle est la santé aujourd’hui de l’UMIH 01 et quelles sont ses priorités pour les prochains mois / années à venir ? 
L.P. : « J’aimerais que l’UMIH soit mieux maillée sur tout le département et non pas seulement autour de Bourg-en-Bresse. On est en train de tout reprendre jusqu’au fondement-même des statuts. Aujourd’hui je pars de rien. L’UMIH régionale a pris le relai et a contacté la CCI de l’Ain pour créer un petit groupe de personnes pouvant remonter l’UMIH départementale. Nous sommes un peu à la traîne, nous avons les plus mauvais chiffres de la région. Au départ, j’avais dit que je ferai partie de ce groupe et on m’a poussée pour être présidente, personne ne voulait l’être ; mon cœur de restauratrice me disait d’aller jusqu’au bout. On veut redonner confiance aux adhérents et que l’on parle positivement de l’UMIH 01 au travers d’animations sur le département. Non seulement pour redorer le blason de l’UMIH 01, mais aussi pour promouvoir les métiers que nous représentons parce qu’aujourd’hui le problème, c’est le recrutement. C’est aussi ma façon de voir les choses. Même si nous sommes un syndicat professionnel, j’estime que l’on n’est pas là uniquement pour nous plaindre, mais aussi pour valoriser l’image des métiers. Ces animations seront donc sûrement davantage tournées vers les jeunes. Cela va se faire petit à petit, car quand on n’a pas beaucoup d’adhérents, on n’a pas beaucoup de budget, donc à part se greffer sur des événements déjà existants … C’est la capacité d’adaptation qui va être le principal défi sur les trois prochaines années, parce qu’à un moment donné on n’a pas su s’adapter. » 
 
Alors que la relance économique est aujourd’hui bien réelle, malgré des incertitudes qui pèsent toujours sur les prochains mois, quelle est aujourd’hui la santé économique des restaurants, bars, cafés et hôtels ?
L.P. : « Les prêts garantis par l’État (PGE) commenceront le mois prochain. Je pense qu’en 2023, il risque d’y avoir des fermetures. On espère que les PGE seront échelonnés sur six, huit, voire dix ans d’ici-là contre 4 ans actuellement, pour alléger certaines trésoreries. L’UMIH nationale se bat pour ça. Il y a aussi un important turn-over, il y a beaucoup de fermetures, mais ce sont des restaurateurs qui reprennent, souvent qui achètent le voisin pour mettre leur propre établissement aux normes, je le vois ne serait-ce que dans notre rue. Le problème, c’est surtout en campagne car les jeunes ne veulent plus travailler le soir et les week-ends (en ville les restaurant sont plus facilement ouverts en journée, ndlr) et ça va être un vrai défi de pouvoir répondre aux problématiques de tous. »
Laëtitia Prévalet prendra officiellement ses fonctions à partir du 18 mai, après une passation officielle entre Jean-Pierre Vullin et elle. 

Propos recueillis par M.L.M.