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LDC veut redynamiser la filière fermière de l’Ain

Renouvellement des générations, demande croissante des abattoirs…, le syndicat des volailles fermières de l’Ain affiche un besoin de 13 bâtiments supplémentaires pour maintenir la dynamique de production. Tandis que se profile le rachat du groupe Ronsard par LDC. Explications.
LDC veut redynamiser la filière fermière de l’Ain

La volaille reste la deuxième viande la plus consommée en France. « Pendant le confinement lié au Covid, la consommation de poulet a augmenté avec notamment une envolée de la découpe les premières semaines de la crise, qui a ensuite régressé à partir de mai. On constate également une forte évolution du poulet jaune par rapport au blanc et au noir », expliquait la semaine dernière Luc Ollivier, directeur de l'abattoir Ronsard Bresse, lors de l'assemblée générale du syndicat des volailles fermières de l'Ain. Le syndicat, qui compte aujourd'hui 72 adhérents, dont 57 éleveurs, affiche un nombre de mises en place en hausse de 3,28 % (soit 1,412 million de poussins en 2019) ; le cou nu jaune progresse de 12,10 %, alors que la pintade affiche un repli de 16,5 % et ce malgré l'organisation de plannings communs avec le Gad (Groupement des aviculteurs de la Dombes). Malgré de nouvelles constructions et/ou reprises de bâtiments d'élevage, le syndicat a toujours besoin de treize bâtiments supplémentaires pour répondre à la demande des abattoirs partenaires (Ronsard Bresse et France Sélect). Un manque de bâtiment « d'une ampleur inégalée », selon son président, Michel Blanc.

 

Les volailles fermières de l’Ain, une production en progression malgré un manque de bâtiments.

Le groupe Ronsard bientôt racheté par LDC

Une assemblée générale marquée par l'intervention d'Olivier Duquesne, directeur du pôle Sud-Est du groupe LDC, venu en personne présenter le projet de reprise du groupe Ronsard. Le groupe Ronsard (filiale du groupe Eureden), numéro 4 du marché de la volaille en France, c'est aujourd'hui 160 millions de chiffre d'affaires, sept sites d'abattage et transformation de volaille, et 750 salariés. « Le projet de LDC est de lutter contre les importations de volailles standard en créant une performance industrielle. Nous avons notamment le projet de construire un abattoir ultra moderne à Bignan mais aussi de renforcer les offres régionales», explique Olivier Duquesne. Parmi les objectifs : trouver une solution pour stopper les pertes de Ronsard Bresse (basé à Saint-Jean-sur-Reyssouze). Et le directeur régional d'expliquer la stratégie mise en place : « il s'agira d'animer les ventes pour maintenir et développer les volumes pour chaque label, renforcer les activités régionales auprès des marchés traditionnels et la restauration, développer les labels régionaux et la volaille de Bresse, et spécialiser les sites pour plus d'efficacité et une optimisation du ramassage. On souhaite faire de Ronsard Bresse un site spécifique pour l'abattage rituel ; le Chapon Bressan, à Montrevel, site dédié à la clientèle étoilée sera mis en avant et porté par la force commerciale de Gavant Prudent commune une gamme Premium plus » ; tout en se voulant rassurant pour les éleveurs et la filière toute entière :
« LDC veut redévelopper l'Ain qui a un besoin de bâtiments pour assurer les volumes en place. Par contre notre marché pour l'Ain restera la région lyonnaise, on ne va pas en faire une marque nationale. Ce que l'on veut, c'est bien valoriser votre produit, ce qui veut dire aussi le positionner au bon prix. On sait gérer les marques, on sait gérer une compétition intelligente en magasins avec nos distributeurs ! ». Un projet de rachat soumis à l'Autorité de la concurrence qui devrait donner sa réponse fin décembre. A suivre.

Patricia Flochon