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Le P'tit Boucher, amour du métier et viandes locales !

Depuis le début du confinement, les artisans et petits commerces vivent une situation particulièrement difficile. Cible privilégiée ces derniers mois de certains mouvements extrémistes végans, les métiers de bouche retrouvent toutes leurs lettres de noblesse auprès du consommateur. Rencontre avec Jérôme Geray, artisan boucher à Foissiat.
Le P'tit Boucher, amour du métier et viandes locales !

 

Jérôme Geray s'est installé il y a six ans en tant que boucher à Foissiat, dans un magasin flambant neuf rénové par la commune à laquelle il loue les locaux. Après un CAP Boucher charcutier passé au Cecof d'Ambérieu-en-Bugey et un brevet professionnel en alternance, il aura travaillé quelques années pour une boucherie réputée : la Boucherie du Centre – Maison Pochon, à Bourg-en-Bresse et Mâcon, avant de s'installer à son compte. Natif de Foissiat, il se définit comme « un enfant du village ». Amoureux de son métier et des bons produits, il met un point d'honneur à ne proposer à sa clientèle que « du local ». Des viandes issues d'élevages du secteur : Daniel Saint Sulpice, éleveur de Blondes d'Aquitaine à Montclair sur la commune de Foissiat, Jean-Noël Giroud, éleveur de porcs (naisseur engraisseur) à Foissiat, Georges Cordier, également de Foissiat pour les agneaux, des volailles de l'abattoir Miéral de Montrevel-en-Bresse... Il confie : « Je voulais faire les choses simplement, sans label, mais de la viande locale. Ce sont tous des éleveurs que je connais depuis tout petit, c'est une histoire de confiance, avec une juste rémunération de leur travail ; tout le monde s'y retrouve ».

Une clientèle fidèle « qui joue le jeu »

Une boucherie qui brille par la fraicheur de ses produits, tant les viandes, la charcuterie (dont les saucissons, tripes et quenelles de veau « maison » font le bonheur des clients), que le rayon traiteur très bien fourni, tout autant que par le sourire et la bonne humeur du
« patron », entouré d'une équipe de trois salariés et un apprenti. La maison est également sollicitée pour approvisionner les banquets locaux, anniversaires, mariages, et autres évènements. Depuis le début du confinement, la boucherie a aménagé ses horaires et accueille deux clients au maximum à la fois dans le magasin. « Les gens jouent le jeu et respectent les mesures ; tout le monde tient ses distances. Ils viennent surtout le matin, et sont heureux de voir du monde, c'est super important pour le moral en cette période », souligne Jérôme Geray qui se veut très rigoureux sur les mesures appliquées : « On se lave les mains entre chaque clients, on désinfecte l'appareil à carte bancaire, et les poignées de portes après le passage de chaque livreur ». Confinement oblige, le consommateur s'est remis derrière ses fourneaux et prend plaisir plus que jamais à se concocter de bons petits plats. Pour Pâques la demande a été particulièrement marquée en agneau : « Nous avons passé beaucoup d'agneaux en découpe, au total quatre agneaux entiers et des culottes d'agneau en plats cuisinés ». Un amour du métier et une valorisation du savoir-faire des éleveurs locaux qui trouvent un juste écho auprès de la population qui sait reconnaître et rémunérer la qualité à sa juste valeur. 

Patricia Flochon