« 4 à 5 millions d’investissements prévus pour l’agrandissement du Pôle viande »

ABATTOIR / La Compagnie d’abattage de Bourg s’étend et va transférer l’abattage des porcs à l’abattoir des Crêts, pour « gagner en qualité, en simplicité de process, en productivité et afin d’améliorer les conditions de travail des salariés ».
« 4 à 5 millions d’investissements prévus  pour l’agrandissement du Pôle viande »

Dans le cadre de son développement, le Pôle viande qui réunit la Compagnie d'abattage de Bourg (CAB) et l'atelier de découpe Tropal, va créer d'ici 5 ans une unité de transformation. Olivier Aubert, respectivement président directeur général et directeur général, revient sur l'activité de ces deux structures et explique les raisons de cet investissement.

La CAB et Tropal constituent ce que l'on appelle le Pôle viande. Pouvez-vous préciser le lien entre ces deux entités ?

Olivier Aubert : « Tropal qui a une activité mixte (bœuf-porc) est l'actionnaire majoritaire de la Compagnie d'abattage de Bourg (83%) et dans le même temps son client principal. 85% du volume est fourni par Tropal.
Cet outil de travail qu'est la CAB est aussi un outil prestataire de service auprès d'autres usagers qui représentent 15% des volumes : Prés-verts qui alimente principalement les boucheries André, les bouchers détaillants, les éleveurs qui font de la vente en circuit court ainsi que les particuliers pour leur consommation personnelle ».

Le 17 avril dernier, Tropal acquérait auprès de CA3B un terrain jouxtant le site du Pôle viande. Pour quelles raisons ?

« Tropal, dans le cadre de son développement, envisage d'aller plus loin dans l'élaboration de ses produits issus de l'élevage régional. L'entreprise va donc créer d'ici 5 ans, une unité de 3e et 4e transformation. C'est-à-dire de tranchage, de conditionnement et de produits élaborés (steaks hachés, brochettes, produits marinés...) ». En ce sens, le Pôle viande va être agrandi. Une enveloppe de 4 à 5 millions d'euros d'investissements est prévue sur 5 ans.
Les travaux vont se faire en plusieurs tranches. La partie circulation/gestion des flux et parking se fera cette année. Simultanément, aura lieu le transfert de l'activité porc qui va impliquer un certain nombre de transformations. L'aménagement des locaux existants est en cours et va se poursuivre. Puis sera engagée une réfection de la partie accueil des animaux et chaîne d'abattage.

Vous indiquez que la CAB cessera son activité porc à la fin de l'année. Qu'est-ce qui a motivé ce choix ?

Nous prévoyons en effet à la fin de l'année, de transférer l'activité porc (1500 porcs abattus par semaine) vers l'abattoir voisin des Crêts. L'activité ovine sera quant à elle maintenue.
Il y a plusieurs raisons à cela : la première relève de questions sanitaires car ce sont deux espèces qui cohabitent mal. En découle la deuxième raison : cette cohabitation empêche d'accéder à certains marchés. En effet, les outils mixtes comme le nôtre sont rédhibitoires pour certains groupes qui présentent un cahier des charges très strict. A titre d'exemple, Bovicoop, actionnaire de Tropal, qui souhaite développer la filière Montbéliarde mais également Charolaise, pourra se positionner sur de nouveaux marchés une fois que la CAB aura cessé l'activité porc.
Enfin, une troisième raison motive notre choix : favoriser la gestion des flux qui entraînera un meilleur environnement de travail pour le personnel. Notre objectif est véritablement de gagner en qualité, en simplicité de process, en productivité et d'améliorer de façon constante les conditions de travail des salariés.

On comprend bien que la politique, la philosophie et l'ADN de la CAB et de Tropal s'inscrivent dans des liens forts avec le territoire. Pourquoi est-ce essentiel ?

Qui dit élevage, qui dit agriculture, dit terroir et territoire. La CAB est un outil qui se doit d'animer la production régionale. Il y a déjà un engagement fort de la part de Tropal, puisque 80% des porcs abattus par la CAB proviennent du département et des départements limitrophes. Sur la partie bovine, Il en va de même. 80% des animaux abattus viennent de la région et des départements voisins.
Il est en effet primordial que l'éleveur puisse vivre de son métier, pour ça il faut que les curseurs bougent entre la production animale et la distribution (boucherie traditionnelle, restauration, industrie, grande et moyenne surface).
Globalement, la filière bovine est économiquement viable. Il s'agit de respecter pour chaque maillon de la chaîne, une juste répartition de la valeur.

Le bien-être animal est au cœur des préoccupations du Pôle viande. Des travaux vont en ce sens être entrepris dans le cadre de son agrandissement.

L'aspect réglementaire, sanitaire et du bien-être animal correspondent non seulement à la réglementation mais également à des attentes sociétales. Un outil comme le Pôle viande doit répondre à ces exigences. C'est un impératif absolu. Tout le monde doit s'y plier, aussi bien le plus petit utilisateur que le plus gros.
Nous allons donc améliorer encore davantage la partie accueil des animaux et chaîne d'abattage. Mais on parle toujours de l'abattoir alors que le bien-être animal commence à la ferme et se poursuit tout au long de la vie de l'animal puis durant son transport.
Au-delà de son respect, bien traiter l'animal est un gage de qualité : plus l'animal est tranquille et reposé, meilleure sera la viande, sa tendreté, sa couleur.

 

Les chiffres

Par semaine sont abattus à la CAB : 1500 porcs, 750 gros bovins, 200 veaux, 100 agneaux.
Soit : 21500 tonnes par an.
Le Pôle viande c’est 80 millions d’euros de CA, et près de 200 salariés
Tropal est une filiale de Saprimex, une entreprise présente à tous les stades des filières porcine, bovine et ovine.

Le Pôle viande très investi dans la formation

 

Depuis de nombreuses années, le Pôle viande collabore avec le centre d’apprentissage d’Ambérieu-en-Bugey (Cecof) sur la branche boucherie. « A ce titre, nous abritons la formation pratique des élèves par la mise à disposition des locaux sociaux (salle de classe, réfectoire, vestiaires…) et d’ateliers appropriés à cette formation, précise Olivier Aubert. Nous nous félicitons de cette collaboration ».