AVICULTURE
La CFA menace les distributeurs de « name and shame »

Devant la flambée du coût des matières premières - alimentation animale notamment -, la CFA (aviculteurs, FNSEA) a menacé le 16 décembre de divulguer le nom des distributeurs les plus réticents à répercuter les hausses.

 

La CFA menace les distributeurs de « name and shame »
Isabelle Leballeur, secrétaire générale de la CFA (aviculteurs, FNSEA).

Alors que le prix de l'aliment pour volailles continue de flamber, « nous saurons dénoncer les distributeurs qui refusent de répercuter cette hausse », prévient Isabelle Leballeur, secrétaire générale de la CFA (aviculteurs, FNSEA), dans un communiqué du 16 décembre. Le coût de l'alimentation - qui représente deux tiers du coût de production des volailles - a augmenté de « presque 30 % depuis septembre 2020 », soit une hausse « de 22 à 23 % sortie abattoir », précise-t-elle. Selon cette éleveuse sarthoise, certains distributeurs « plutôt sous forme coopérative » - comme Système U ou Intermarché - seraient plus réceptifs. Via des clauses de revoyure entre les distributeurs et leurs fournisseurs industriels, deux vagues de hausses seraient déjà passées, « en septembre, après la récolte céréalière », puis en « octobre, novembre ». Une troisième « serait en train de se négocier » à hauteur de « 6 à 7 % », d'après Isabelle Leballeur, et « il en faudrait une quatrième ».

Craintes sur les contrats avec les abatteurs

« On se bat ensemble [avec les industriels] pour passer les hausses », indique Isabelle Leballeur, car les contrats entre éleveurs et abatteurs sont indexés sur le prix de l'aliment. « Notre crainte, c'est que les contrats soient dénoncés. Il y a déjà des courriers dans ce sens émanant d'industriels qui disent devoir répercuter 10 à 15 euros/t aux éleveurs en janvier », sur une hausse d'environ 100 euros/t en céréales. « À ce niveau-là, toute la marge de l'éleveur s'en irait », et la situation deviendrait « explosive », prévient la secrétaire générale de la CFA, brandissant la menace de visites dans les enseignes récalcitrantes. De son côté, dans un communiqué du 20 décembre, le Synalaf (volailles label) « exhorte les différents acheteurs à revaloriser leur prix d'achat ». Le syndicat appelle les consommateurs à consentir « un surcoût solidaire » : 70 ct d’euro pour un poulet label rouge ou bio, 12 ct d’euro pour six œufs label rouge, ou encore 30 ct d’euro pour six œufs bio suffiraient à « garantir le revenu des éleveurs ». Au-delà de l'alimentation animale, les éleveurs « encaissent pleinement la hausse des charges d'élevage » (gaz, électricité, main-d’œuvre, etc.), rappelle Isabelle Leballeur. Un travail a « déjà commencé au sein d'Anvol (interprofession des volailles de chair) et de la CFA » sur des indicateurs reflétant ces postes de charges, avec l'objectif d'aboutir pour 2023, date de l'application de la loi Egalim 2 à l'ensemble des productions.

YG