L'enseignement agricole en vogue

Margaux Legras-Maillet
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Comme pour les autres établissements scolaires, les lycées agricoles et MFR du département entament leur rentrée avec une recrudescence générale du nombre d’élèves et contrairement à l’an passé un contexte sanitaire qui a pu profiter au recrutement des élèves par les entreprises. 
 

L'enseignement agricole en vogue

Encore une année sous le signe de la Covid-19. Les établissements scolaires respecteront le même protocole sanitaire imposé par le ministère de l’Éducation que l’an dernier, à ceci près que cette année, les élèves qui disposeront du pass sanitaire ne pourront pas être considérés comme cas contact dans le cas où un élève tomberait malade de la Covid dans leur classe. Les autres en revanche, devront rester chez eux au moins 7 jours en cas de test négatif. Certains établissements anticipent encore davantage : « Nous demandons le pass sanitaire aux élèves. Ceux qui ne l’ont pas pourront être désavantagés pour les voyages d’étude et les visites d’entreprise chaque semaine », explique Sylvie Maréchal-Goyon, assistante de direction à la MFR de Bâgé-le-Châtel.  

Des réflexes conservés 

Le protocole sanitaire à suivre étant quasiment le même que pour l'an dernier, plusieurs établissements ont aussi conservé des réflexes à l'instar de la MFR du site de Montluel : "On suit le protocole, il ne va pas y avoir de changement par rapport à l'accueil des jeunes qui se fera dans le respect des gestes barrières. Au self, il y a une personne par table et chaque place est attritrée à un élève. C'était déjà le cas l'an passé ", explique Corinne Saint-Sulpice 1, chargée de communication au sein de l'établissement. 


Des élèves en plus cette année 


Côté inscription, le nombre d’élèves dans les lycées agricoles et les MFR du département suit les mêmes tendances qu’à l’échelle nationale pour l’ensemble du secondaire et la plupart ont inscrit des élèves en plus. « C’est une très bonne rentrée, résume Sylvie Maréchal-Goyon (Bâge-le-Châtel), avec une recrudescence des élèves de seconde CGEA (Conduite et gestion d’une entreprise agricole). On est passé d’une vingtaine élèves l’an dernier à 27 cette année. On note aussi une recrudescence des jeunes apprentis en CAP jardinier paysagiste avec 17 élèves contre 10 l’an passé. » 
De même qu’à la MFR de Balan, « les élèves ont été impactés au moment des confinements, surtout ceux de la filière restauration/hôtellerie, mais depuis l’activité a repris donc il n’y a pas de difficultés, explique Danièle Damet. Par rapport à l’effectif de l’année dernière on a 10 élèves en plus. Il nous reste de la place en cuisine et en service en salle, mais on est complet en boulangerie-pâtisserie. Le secteur de l’alimentation s’est développé ces dernières années et on refuse du monde. Pour le service en salle, on a du mal à recruter alors qu’il y a une très forte demande des entreprises, mais c’était déjà le cas avant la Covid-19. » 
Même observation au lycée des Sardières qui comptabilise 415 élèves contre 380 à la rentrée dernière. Une hausse notée également dans les filières en alternance. « La Covid-19 n’a pas perturbé le recrutement, se rassure Jean-Yves Charvin, directeur de l’établissement. Au contraire, cette année la difficulté, c’est la hausse de l’effectif. Avec l’affectation d’une classe par salle et les travaux pour la construction en cours de six classes, ce qui est compliqué, c’est le manque de place. »                                                                 Le lycée de Cibeins marque également un fort recrutement cette année qui a permis l'ouverture d'une troisième classe de seconde générale et technologique avec des effectifs raisonnables avoisinant les 25 élèves. « Nous avons également ouvert une seconde TCVA (Vente en animalerie) par voie scolaire. Nous avons eu beaucoup de demandes. Seuls 17 élèves ont pu être retenus ", explique Jean-Yves Cortey. Désormais, le lycée propose donc deux voies de formation (voie scolaire et apprentissage) pour ses 3 bacs pro (aqua, canin et TCVA). "Nous avons une hausse des effectifs sur le cycle Bac pro par apprentissage. Même si les jauges restent modestes, cette hausse est un encouragement", souligne Forent Pradel, directeur-adjoint. 


Le recrutement boosté par le contexte sanitaire 

 
Un grand nombre d'élèves se sont retrouvés l'an dernier sans stage ou formation en raison de la Covid-19 qui a bouleversé l'accueil des jeunes dans les entreprises et compromis in fine l'obtention de leur diplôme, mais globalement peu d'élèves ont été touchés dans le secteur agricole. "Par rapport à leur examen l'an dernier, le ministère de l'Agriculture a été souple, explique Corinne Saint-Sulpice de la MFR du site de Montluel. Des établissements étaient un peu réfractaires à prendre des stagiaires, surtout dans les Ehpad, mais ce n'était pas le cas dans le domaine agricole et pour la production horticole, il n'y a pas du tout d'impact." 

Dans certains cas, le contexte sanitaire aurait même profité au recrutement des élèves en contrat d’apprentissage par les entreprises dans certaines filières. « Globalement, très peu d’élèves ont été touchés par la Covid-19, ce qui est intéressant, analyse Pierre Roux, directeur de la MFR de Cormorèche-en-Bugey. D’habitude, entre 2 et 5 % des élèves ne trouvent pas d’alternance, cette année on est plutôt sur 1 ou 2 %. Les chantiers ont pris du retard avec la Covid ; la filière bois continue d’embaucher et la Covid a même plutôt boosté l’embauche des jeunes. Si d’autres jeunes intégraient l’école, ils pourraient encore trouver une entreprise sans problème. Un chiffre très parlant cette année : nous comptons une trentaine d’élèves en CAP charpente contre 15 à 20 d’habitude avec pour chaque élève une entreprise en face, ce qui n’arrive jamais. » Quant aux filières purement agricoles, elles ont profité d’une hausse des achats de proximité sur les marchés, ce qui a pu booster le recrutement des élèves pour une alternance. 

1: Portes ouvertes  le 18 septembre de 9h à 13h. 

La vaccination dans les établissements 

Elle est prévue dès la rentrée et cible 28 177 jeunes du département, selon un communiqué de la Préfecture. Pour les établissements proches géographiquement d’un centre de vaccination (Belley, Bourg-en-Bresse, Gex, Oyonnax, Pont-de-Veyle, Prevessins-Moëns, Trévoux, Valserhône, Villars- les-Dombes), « les élèves volontaires seront conduits, sur le temps scolaire, dans les centres de vaccination, où des créneaux groupés leur seront réservés ». Pour les autres établissements, trop éloignés ou avec un nombre d’élèves trop important, « des équipes mobiles se déplaceront à la rencontre des élèves », poursuit le communiqué. Les premières opérations de vaccination débutent ce jeudi 2 septembre. Le même principe sera appliqué pour la seconde injection. A savoir : le département de l’Ain compte 101 établissements (collèges et lycées), dont 30 sont des établissements privés. Au total, ils accueillent 58 862 jeunes, dont 49 603 remplissent le critère de l’âge ouvrant le bénéfice de la vaccination Covid (12 ans et plus), précise le communiqué.