ADVENTICE /
Gérer l’ambroisie à feuilles d’armoise en post-récolte dans les cultures d’hiver

L’ambroisie à feuilles d’armoise est une plante annuelle envahissante qui colonise préférentiellement les terrains non couverts. Les pollens, émis majoritairement en août septembre, provoquent de fortes réactions allergiques chez les personnes sensibles. La gestion des ambroisies lors de l’interculture est donc une étape clé pour une lutte efficace et durable.
Gérer l’ambroisie à feuilles d’armoise  en post-récolte dans les cultures d’hiver

Les bassins de production de céréales d'Auvergne-Rhône-Alpes sont fortement impactés par la présence de l'ambroisie qui constitue une réelle menace pour l'agriculture. Après les récoltes d'été, l'absence de concurrence et les conditions climatiques favorables permettent le développement massif des ambroisies qui peuvent alors produire pollens et semences en quantité. Sa gestion lors de l'interculture est capitale pour une lutte efficace et durable.

Surveiller les levées d'ambroisies après la récolte

Les niveaux d'infestation de l'ambroisie peuvent se révéler très hétérogènes d'une parcelle à l'autre. Toutefois, la présence d'ambroisie et son développement sont facilement observables durant l'interculture, permettant ainsi d'évaluer le risque parcellaire et de définir une stratégie de lutte adaptée à chaque situation. Il s'agit également d'une période particulièrement propice à la mise en œuvre d'actions de lutte préventives (déchaumage, faux semis, implantation d'un couvert...).

Déchaumer pour détruire les pieds d'ambroisies

Pour mener une lutte efficace, il convient de diversifier les méthodes de gestion et de maîtriser l'ambroisie via la combinaison de techniques préventives (pour réduire le stock semencier et limiter le nombre de plantes avant l'installation de la culture) et curatives (mécaniques si possible, associées à de la lutte chimique éventuellement afin de limiter le nombre de plantes et leurs effets dans la culture installée). Le labour n'est pas une méthode de lutte efficace contre l'ambroisie, il est même déconseillé car les graines restent viables de nombreuses années dans le sol. En revanche, lors de l'interculture, il est recommandé de réaliser des déchaumages successifs pour détruire les adventices levées et gérer une partie du stock semencier (action de faux semis).
Pour plus d'efficacité, Arvalis-Institut du végétal préconise notamment de travailler le sol superficiellement (environ 5 cm de profondeur) pour mettre les graines en position optimale de levée et détruire la majorité des plantes présentes ; d'intervenir sur toute la parcelle, y compris les tournières et les bordures ; de rappuyer en surface pour un meilleur contact terre/graine et optimiser ainsi la germination des graines. Il est également conseillé d'intervenir juste après la récolte sur des ambroisies peu développées. À noter que l'ambroisie peut produire des graines même après une levée tardive. Un second déchaumage peut parfois s'avérer nécessaire pour détruire les relevées.

 

La gestion de l’ambroisie lors de l’interculture est capitale pour lutter efficacement et durablement contre cette adventice.

Implanter un couvert en post-récolte pour limiter la levée des graines

L'ambroisie est une adventice particulièrement sensible à la concurrence. Ainsi, implanter un couvert végétal en interculture peut limiter le risque d'infestation des parcelles. Cette compétitivité n'est toutefois pas systématique.
La réussite de l'implantation du couvert dépend de :
• l'espèce choisie (ou du mélange d'espèces) : à raisonner notamment selon le type de sol et la culture qui va suivre. Attention, le couvert doit être suffisamment dense pour concurrencer efficacement l'ambroisie ;
• la précocité du semis du couvert : un semis précoce permet de maximiser l'effet compétitif en réduisant l'écart de croissance entre les ambroisies et le couvert.
• l'humidité des horizons de surface sous la culture suffit généralement à assurer la levée du couvert. Cependant, les conditions climatiques estivales peuvent impacter le développement du couvert végétal. L'ambroisie risque alors de prendre le dessus sur le mélange semé.
Si l'ambroisie est déjà présente à la récolte en forte densité, il faudra au préalable envisager un déchaumage aussitôt après la moisson par des passages croisés qui vont permettre le déracinement des plantes.

Charly Traversino, conseiller environnement Fredon Aura
(contact - tél : 04 28 29 20 11  [email protected])

 

Le DECHAUMAGE / Coût de l’intervention

Pour un hectare après culture de blé ou de colza :
- outils de déchaumage (combiné dents + disques, largeur de travail de 4 mètres) ≈ 10 €/ha ;
- tracteur ≈ 7 €/ha.
Soit un total d’environ 17 €/ha
Coût indicatif, variable selon le matériel utilisé
Hors coût de main-d’œuvre.

Le couvert en post-récolte / Coût de l’implantation  

Pour un hectare :
- si dispositif de semis installé sur déchaumeur, environ 24 €/ha répartis comme tel :
• outils de déchaumage (combiné dents + disques, largeur de travail de 4 mètres) ≈ 10 €/ha
• outils de semis ≈ 7 €/ha ;
• tracteur ≈ 7 €/ha ;
- si semoir spécifique, entre 37 et 43 €/ha (sans compter le coût d’un déchaumage éventuel) répartis comme tel :
• outil de semis ≈ 30 à 35 €/ha ;
• tracteur ≈ 7 €/ha.
Coût indicatif, variable selon le matériel utilisé
Hors coût de main d’œuvre
Hors coût des semences qui est très variable
Source : Arvalis - Institut du Végétal

 

POUR ALLER PLUS LOIN /

L’objectif du plan de gestion de l’ambroisie est d’interrompre le cycle de la plante en empêchant :
- la production de pollens pour limiter les allergies ;
- la formation des semences pour limiter la prolifération des ambroisies.

Pour plus de détails, consulter la plaquette « Lutter contre l’ambroisie en milieu agricole - Grandes cultures » disponible sur : https://ambroisie.fredon-aura.fr (rubrique « Documentation ».