CETA
Pression sur le gouvernement

Réagissant au vote de la proposition de résolution du groupe communiste sur le CETA, la Fédération nationale bovine (FNB) rappelle l’opposition des éleveurs bovins à ce traité de libre-échange. 

Pression sur le gouvernement
L'accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada ouvre un contingent à droits de douane nuls de 65 000 tonnes de viandes bovines canadiennes en Europe. ©iStock

Les députés ont adopté le 30 mai, par 151 voix contre 4, une proposition de résolution des communistes invitant le gouvernement à remettre à l’ordre du jour la ratification du traité de libre-échange avec le Canada (Ceta). Cette résolution rappelle la « nécessité de poursuivre la discussion parlementaire » sur le traité de libre-échange et invite le gouvernement à « poursuivre la procédure de ratification ». Ce vote n’a qu’une portée toute symbolique. Le traité de libre-échange avec le Canada avait été rejeté en mars dernier par les sénateurs. Le gouvernement avait décidé de ne pas l’inscrire à l’ordre du jour des débats à l’Assemblée nationale. Le 15 mai dernier, le ministre délégué au Commerce extérieur, Franck Riester, avait affirmé que « cette ratification reviendra à l'Assemblée nationale le moment venu, pas dans une période électorale, et quand on aura un bilan provisoire fait par la Commission européenne, qui sera rendu d'ici à la fin 2024 ». Bien que le texte de la ratification soit bloqué entre les deux chambres, le Ceta s’applique déjà de manière partielle depuis 2017.

La FNB monte au créneau

« Les éleveurs bovins dénoncent depuis de nombreuses années les imports de produits ne respectant pas les mêmes conditions de production que les nôtres. Il est inadmissible que des accords commerciaux facilitent encore davantage cette concurrence déloyale, sans tenir compte de la nécessaire réciprocité des normes », explique la Fédération nationale bovine (FNB). Elle souligne notamment que cet accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Canada ouvre « un contingent à droits de douane nuls de 65 000 tonnes de viandes bovines canadiennes en Europe ». Or, le Canada autorise toujours l’usage des farines animales dans l’alimentation des bovins ou encore d’antibiotiques comme facteurs de croissance. De plus, le traité « ne prévoit aucune restriction pour les produits destinés au marché communautaire, alors même que ces méthodes, et bien d’autres, sont depuis longtemps interdites en Europe ! » souligne la FNB. Seule la France a importé plus de 356 000 tonnes de viande bovine en 2022.

S.Soulard