HORTICULTURE
Ratho-Astredhor en route vers une fusion programmée

Projet d’unification des différentes entités juridiques de l’institut technique horticole Ratho-Astredhor Auvergne-Rhône-Alpes, bilan du programme d’expérimentation 2021 de la station, loi Labbé sur les intrants… Voici ce qu’il faut retenir de l’assemblée générale 2021 du 11 mars dernier.

Ratho-Astredhor en route vers une fusion programmée
Éric Vuillermet, président de l’institut technique horticole Ratho-Astredhor Auvergne-Rhône-Alpes.

« Je constate que peu de producteurs sont présents cette année, signe que la saison commence tôt ! » C’est par ces mots qu’Éric Vuillermet, président de l’institut technique horticole Ratho-Astredhor Auvergne-Rhône-Alpes, a amorcé l’assemblée générale qui s’est tenue le 11 mars au lycée horticole de Dardilly (Rhône). La station d’expérimentation du Ratho, située à Brindas dans le Rhône, est un outil régional d'expérimentation reproduisant les conditions de culture d'une exploitation horticole. Elle propose également un service d’appui technique individuel aux entreprises de la région. En 2020, l’association a comptabilisé 148 adhérents, soit 8 de plus qu’en 2019. De nombreux projets de recherche et développement ont été menés au cours de l’année passée. David Vuillermet, responsable d'expérimentation en a dressé le bilan évoquant également ceux de l’année à venir. « En 2020, le Ratho a beaucoup communiqué autour de ses activités : nous avons notamment réalisé une vidéo de 30 min présentant les projets réalisés à la station, avec la participation de tous les acteurs du Ratho. Nous avons également enrichi le contenu du site internet avec les comptes-rendus et fiches techniques des différents essais pour faciliter la diffusion de nos résultats ».

Des projets pour 2021

Il a ensuite détaillé les différents projets dans lesquels le Ratho va s’investir en 2021. Le programme Di’Light, qui étudie l’impact de la lumière diffuse en horticulture, pépinière et maraîchage, arrive à sa troisième et dernière année. Pour donner suite à ce projet, des fiches techniques vont être créées pour éclairer la compréhension de la lumière en horticulture et accompagner les producteurs dans leurs décisions. La création d’un format de restitution de l’étude via un webinaire est également envisagée. Le jardin d’expertise de la station, lui, poursuit sa mission. En addition aux nouvelles variétés et innovations variétales, comme les comestibles en pot, il testera le programme Econo’me, qui vise à réduire l’utilisation d’eau dans le jardin des amateurs ou dans les espaces végétalisés des collectivités. Les fiches techniques des plantes cultivées vont également être numérisées. « Depuis quelques années, nous constatons qu’il y a moins de visites au jardin : si les producteurs viennent moins il faut trouver un autre moyen de leur amener les résultats obtenus à Brindas », a affirmé le président.

D’autres projets seront poursuivis ou mis en œuvre à la station du Ratho, comme le développement d'un outil de comptabilisation carbone ; plusieurs expérimentations autour de l’eau - réduire l’irrigation en limitant les pertes par évapotranspiration, méthodologie de diagnostic du stress hydrique pour la sélection de matériel végétal économe en eau - ; ainsi que la poursuite du groupe 30’000ILITRE. Dans ce dernier groupe, neuf entreprises travaillent collectivement afin de trouver des alternatives, visant à réduire l’utilisation de produits phytosanitaires dans les cultures. Une thématique d’autant plus actuelle cette année avec l’évolution 2021 de la loi Labbé (voir encadré). 

Vers une fusion des entités juridiques 

La dernière partie de l’assemblée générale du Ratho a été consacrée au projet d’unification des différentes stations d’Astredhor. « Le travail pour ce projet de fusion est engagé depuis 2017. En 2020, nous avons participé à de nombreuses réunions sur de multiples thématiques afin de co-construire ce projet », a résumé Éric Vuillermet. Cette fusion permettra d’offrir un meilleur service aux professionnels, tant sur les activités de recherche que pour celles de l’accompagnement et de l’expertise. En interne, elle permettra d’alléger les processus administratifs entre stations partenaires d’un même projet. L’institut pourrait également élargir ses compétences et son envergure en s’adressant à l’ensemble de la filière avec par exemple les fleuristes ou paysagistes notamment, représentant 150 000 entreprises sur le territoire au total. « En ayant une seule entité juridique, nous serions 100 personnes embauchées par une seule et même entreprise. Ceci évitera de passer des conventions entre nous et facilitera le travail commun, tout en gagnant en efficacité, au bénéfice des professionnels de la filière », a soutenu Éric Vuillermet. Le conseil d’administration du Ratho s’est positionné le 25 février en faveur de ce projet d’institut unifié qui devrait voir le jour pour les stations qui l’acceptent d’ici 2022.

Zoé Besle